La tentation de la localisation

Sensibilisé à la localisation de l’engrais durant ses études, notamment au lycée de Quetigny, Geoffrey Loosli a littéralement «foncé» le jour où l’un de ses amis agriculteur lui a dit que cette technique donnait de bons résultats. «Mettre de l’engrais juste là où il faut me paraissait opportun. Pour moi, en laisser sur l’inter-rang n’avait aucune utilité» explique l’habitant du village de Chazeuil. Ce Côte d’orien de 28 ans s’est équipé d’une trémie frontale il y a près de quatre ans pour transporter et apporter l’engrais en même temps que ses semis de céréales. «Cela représente un investissement d’environ 10 000 euros, mais celui-ci est déjà amorti» se réjouit Geoffrey Loosli, qui a divisé par deux ses apports de potasse et de phosphore et par la même occasion, ses factures ! Toutes ses cultures sont concernées : maïs, tournesol, blé, orge et colza. Le jeune agriculteur s’est basé sur ses historiques de fumure pour établir une baisse de 50% de ses apports, sans prendre en compte ses analyses de sols : «c’est un choix arbitraire de ma part et pour l’instant, ces analyses ne bougent pas, je croise les doigts ! Les rendements restent inchangés, mais je n’ai pas assez de recul. Je verrai bien. L’an passé était mauvais mais ce n’était pas représentatif car les résultats étaient décevants dans tout le secteur». L’apport d’engrais localisé lors du semis apporte bien d’autres avantages à Geoffrey Loosli, comme par exemple une réduction significative du nombre de passages dans la parcelle : «je sème et fertilise en même temps, c’est pratique. En plus, en déposant de l’engrais au plus proche des racines, il a une meilleure efficience. Au printemps, j’apporte également l’azote en localisé : les cultures partent très bien. Et cette technique est forcément un plus pour l’environnement !».