étude
La surmécanisation agricole, pas si évidente
Si les derniers chiffres issus des centres de gestion confirment le poids de la mécanisation en grandes cultures, la France, globalement, n’est pas dans l’excès à ce niveau.
Les derniers chiffres issus des centres de gestion confirment le poids de la mécanisation en grandes cultures. Des solutions de partage de matériel existent pour limiter les coûts de mécanisation, mais elles plafonnent. «La surmécanisation, j’en entends parler depuis trente ans. Mais sans rien voir de tangible» affirme Jean-Louis Chandelier, directeur à la FNSEA du département entreprise et territoires. Les causes de cette forte mécanisation sont multiples, liées au coût de la main d’œuvre, à la structure d’exploitation, à la fiscalité, au calendrier des travaux également. Une récente étude Arvalis-Unigrains explore la question au travers des données des centres de gestion. En comparant les comptes de plusieurs milliers d’exploitations en céréales et oléoprotéagineux sur la période 2013-15, l’étude indique que les 20 % ayant les meilleurs coûts de production se distinguent par une productivité du travail au moins égale à 1 100 tonnes de blé par actif (contre une moyenne autour de 700 t/actif), et des charges de main d’oeuvre et mécanisation entre 60 et 70€/t (contre 100 €/t).
Mécanisation et économie peuvent rimer
Autrement dit, les agriculteurs les plus économes le sont souvent grâce au complexe «main d’oeuvre/mécanisation». Le niveau d’équipement peut aussi s’expliquer par de l’optimisation fiscale. «Il faut arrêter de dire que les centres de gestion poussent à investir, répond agacé Marc Varchavsky, responsable du conseil économique chez Cerfrance. L’agricuteur est maître de ses décisions. Par contre, certains disent à leur conseiller ne pas vouloir payer d’impôt, même quand l’exploitation dégage du revenu. La solution consistait, en pareil cas, à profiter de dispositions fiscales. Instauré par la loi Macron de 2015, le suramortissement permettait de bénéficier d’une déduction de 40 % de la valeur du bien. Il est aujourd’hui réservé aux PME industrielles. La réforme en 2018 de la fiscalité agricole a substitué aux Déduc-tions pour investissement (DPI) et Déduction pour aléas (DPA) un dispositif d’épargne de précaution, jugé plus vertueux». «En France, l’évolution des investissements en matériel reste très liée au résultat annuel, estime Marc Varchavsky. C’est une tradition : les agriculteurs ont l’habitude de réinvestir plutôt que se rémunérer davantage. Parfois, ça amène du suréquipement». «On ne peut pas dire que le raisonnement à l’achat est basé sur du rationnel, le retour sur investissement», confie Alain Savary, directeur général du syndicat Axema. Des gammes économiques ont même dû être abandonnées par divers constructeurs, au profit de matériels équipés d’options, selon lui.
Mécanisation et économie peuvent rimer
Autrement dit, les agriculteurs les plus économes le sont souvent grâce au complexe «main d’oeuvre/mécanisation». Le niveau d’équipement peut aussi s’expliquer par de l’optimisation fiscale. «Il faut arrêter de dire que les centres de gestion poussent à investir, répond agacé Marc Varchavsky, responsable du conseil économique chez Cerfrance. L’agricuteur est maître de ses décisions. Par contre, certains disent à leur conseiller ne pas vouloir payer d’impôt, même quand l’exploitation dégage du revenu. La solution consistait, en pareil cas, à profiter de dispositions fiscales. Instauré par la loi Macron de 2015, le suramortissement permettait de bénéficier d’une déduction de 40 % de la valeur du bien. Il est aujourd’hui réservé aux PME industrielles. La réforme en 2018 de la fiscalité agricole a substitué aux Déduc-tions pour investissement (DPI) et Déduction pour aléas (DPA) un dispositif d’épargne de précaution, jugé plus vertueux». «En France, l’évolution des investissements en matériel reste très liée au résultat annuel, estime Marc Varchavsky. C’est une tradition : les agriculteurs ont l’habitude de réinvestir plutôt que se rémunérer davantage. Parfois, ça amène du suréquipement». «On ne peut pas dire que le raisonnement à l’achat est basé sur du rationnel, le retour sur investissement», confie Alain Savary, directeur général du syndicat Axema. Des gammes économiques ont même dû être abandonnées par divers constructeurs, au profit de matériels équipés d’options, selon lui.