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à‰nergie photovoltaÏque

La SAS Agrisolaire veut encore y croire

Avec l'€™annonce des nouveaux tarifs de rachat de l'€™électricité issue du photovoltaÏque, un grand nombre de projets est remis en question.
Par Aurélien Genest
La SAS Agrisolaire veut encore y croire
Alors que la première installation de la SAS vient d'être terminée (bâtiment ancien, chez Lionel Boirin à Etalante, dans le canton d'Aignay-le-Duc), plus des trois quarts des agriculteurs adhérents (projets dans les bâtiments neufs) sont toujours dans l'e
[I]«A 12 centimes le kilowattheure, on ne sait pas faire» [i]annonce Sylvain Anus, le secrétaire de la SAS agrisolaire, particulièrement déçu des nouveaux tarifs de rachat d'€™électricité proposés. Le second rapport Charpin semble avoir du [I]«mal à passer»[i] : [I]«Nous sommes surpris de voir qu'€™il n'€™y a quasiment aucune ligne sur les bâtiments agricoles. L'€™agriculture est mise avec tous les autres projets. Les besoins de construction de nouveaux bâtiments n'€™ont pas été pris en compte»[i] ajoute Sylvain Anus. Les nombreuses entrevues au niveau national avec tous les acteurs de la filière, depuis plusieurs semaines, n'€™ont donc pas donné satisfaction au secteur agricole. Conséquence directe pour la SAS Agrisolaire, représentée par une centaine d'€™agriculteurs côte d'€™oriens : l'€™intégralité des projets sur des bâtiments neufs, soit 80% des installations prévues, est très sérieusement remise en question. Vincent Lecuret, le président de la SAS, ne cache pas sa déception: [I]«Ce qui a été annoncé le 4 mars montre une volonté du gouvernement de ne plus voir naître le moindre projet photovoltaÏque. De notre côté, nous avons pourtant alerté les députés, les sénateurs, les parlementaires, la préfecture. Nous comptions obtenir une dérogation agricole par leur biais, mais rien n'€™est ressorti. Rien n'€™a été retenu»[i].

[INTER]Bâtiments remis en question[inter]
Réunis la semaine dernière au pôle agricole de Pouilly-en-Auxois, les agriculteurs adhérents à la SAS ont fait le point sur les décisions prises au niveau national. [I]«Une des conclusions du premier rapport Charpin disait pourtant qu'€™il n'€™y avait pas d'€™intérêt financiers et juridiques à remettre en cause la file d'€™attente 2009 et qu'€™il fallait plutôt être vigilant sur les nouveaux projets»[i] s'€™est rappelé Sylvain Anus, [I]«malgré cela, l'€™à‰tat a décidé d'€™infliger les nouveaux tarifs à la file d'€™attente 2009 dont nous faisons partie. Concrètement, nous avons signé un contrat avec un installateur et l'€™à‰tat ne le reconnaît pas»[i]. La baisse de 80% du tarif de rachat (de 60 centimes à 12 centimes le kilowattheure) remet en question la construction de nouveaux bâtiments. [I]«Même en prenant des panneaux de très mauvaise qualité, en faisant sauter tous les systèmes d'€™assurances, on ne serait pas sûr d'€™arriver à payer nos bâtiments sur 30 ans. L'€™à‰tat ne tient pas ses engagements. Avec ces tarifs là, on n'€™arrivera pas aux objectifs fixés par le Grenelle»[i] enchaîne Sylvain Anus.

[INTER]Une dernière chance[inter]
Les projets photovoltaÏques concernant les bâtiments anciens et caractérisés par un tarif de rachat de 60 centimes le kilowattheure pourront heureusement voir le jour. La première installation vient même de se terminer à Etalante dans le canton d'€™Aignay-le-Duc, chez Lionel Boirin. Ce type de bâtiments ne concerne malheureusement que 20% des agriculteurs de la SAS. Pour les 80% restants, l'€™interrogation est de mise. [I]«Nous avons la possibilité de faire un appel d'€™offre pour chaque dossier»[i] explique Sylvain Anus, [I]«mais le cahier d'€™appel d'€™offre n'€™est pas encore défini, il peut mettre encore plusieurs mois avant de sortir. En plus, on ne connaît encore pas ce qu'€™il y aura dedans...»[i]. Devant cette situation, le président Vincent Lecuret est certes déçu mais pas abattu : [I]«Nous repartons en négociation. Nous avons envoyé un courrier lundi soir, justifiant une nouvelle fois les intérêts agricoles du photovoltaÏque. La FNSEA et les JA relancent également une action. Les syndicats agricoles veulent renégocier une dérogation agricole sur la base de l'€™ancien tarif de 60 centimes le kilowattheure». «Si nous n'€™obtenons pas cette dérogation, tous les agriculteurs qui avaient des projets sur des bâtiments neufs pourront tirer une croix sur leur installation»[i] résume Sylvain Anus.