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Moissons

La saison est lancée !

Dans le département, les moissons ont déjà commencé. Si le temps est au beau fixe, les conditions climatiques des derniers mois promettent une récolte faible en quantité, en espérant que la qualité soit au rendez-vous.
Par Christopher Levé
La saison est lancée !
À Gurgy, les moissons ont commencé le lundi 22 juin pour Arnaud Chameroy, soit avec sept jours d’avance.
À Gurgy, Arnaud Chameroy, agriculteur à Monéteau et Sylvain Menin, agriculteur à Gurgy, ont sorti la moissonneuse-batteuse dès le lundi 22 juin, en tout début d’après-midi. « On commence par les escourgeons, c’est mûr », assure Arnaud Chameroy.

Du côté du Sénonais, certains ont même débuté la récole la semaine d’avant avec les pois d’hiver et les orges d’hiver. Même chose dans le Gâtinais et en Puisaye pour les orges d’hiver. « Ici, dans la vallée de l’Yonne, on commence avec sept jours d’avance », reprend Arnaud Chameroy. Des débuts précoces qui n’ont toutefois pas lieu partout. « Sur les plateaux, on pensait que les moissons allaient être très en avance, mais la pluie qu’il y a eue au mois de mai a retardé la récolte sur ces secteurs », indique Marie-Agnès Loiseau, conseillère en productions végétales à la Chambre d’agriculture de l’Yonne.
Si le temps est idéal actuellement pour la moisson, cela n’a pas été le cas des derniers mois. « On s’attend à une pauvre récolte suite aux différents événements climatiques que l’on a pu avoir tout au long de l’hiver », confie-t-il. « Un excès d’eau pendant quatre mois, de novembre à février. Puis, aussitôt derrière, le sec est arrivé avec un vent extrêmement froid venant du nord. Ça a de nouveau stressé la plante, que ce soit aussi bien en orges d’hiver qu’en blé. Les cultures sont peu épaisses, alors on sait bien que la récolte va être petite », détaille Arnaud Chameroy. « Les grosses pluies d’hiver ont eu pour conséquence des plantes qui se sont enracinées superficiellement. On peut donc penser qu’elles n’avaient pas un système racinaire suffisant pour aller chercher l’eau en profondeur », développe Marie-Agnès Loiseau.

La qualité est espérée
Cette année encore, « la récolte sera hétérogène », affirme la conseillère de la Chambre d’agriculture de l’Yonne. Les agriculteurs attendent une météo favorable durant toutes les moissons pour que la qualité soit présente. Malgré les problématiques insectes de cette année. « Dans la vallée de l’Yonne, on a eu des attaques de pucerons à l’automne et durant tout l’hiver qui a été trop doux. Et on ne pouvait pas intervenir avec des insecticides car les sols étaient gorgés d’eau », explique Arnaud Chameroy.
« Il y aura certainement des surprises en qualité », confie Marie-Agnès Loiseau. «Avec la présence d’insectes dans les protéagineux, on a eu des plantes qui ont du mal à se nourrir, à capter l’azote. Les larves des sitones (insectes ravageurs) ont détruit les nodosités qui alimentent la plante en azote. On a vu des parcelles qui jaunissent ».
Il faudra maintenant attendre le verdict des machines pour voir si la qualité sera présente. C’est en tout cas ce qu’espèrent tous les agriculteurs.