La Région BFC largement représentée
Une délégation de la section bovine de la FDSEA de l’Yonne a participé au congrès annuel de la FNB les 12 et 13 février à La Rochelle. Les discussions ont porté sur les défis majeurs de la filière bovine. Sur le plan économique, la PAC continue de fragiliser l’élevage avec une diminution de 17 millions d’euros d’aides couplées animales, un choix politique qui pénalise les éleveurs. Côté consommation, l’UE a fait marche arrière en levant l’interdiction d’utiliser le terme « steak » pour des produits végétaux.

La FNB redoute une confusion pour les consommateurs et exige une intervention du gouvernement. Le secteur de l’engraissement subit une baisse continue du cheptel. En France et en Europe, le nombre de vaches a chuté de 10 % ces dernières années. Depuis 2024, les naissances de bovins maigres ont reculé de 6 % et les exportations de broutards ont diminué de 7 %. L’Italie reste dépendante des broutards français (90 % des importations) mais la pénurie de bovins maigres pourrait bouleverser les équilibres du marché.
La classification des carcasses
Les éleveurs disposent de 24 heures pour contester les résultats sur Normabev mais les recours de la part des éleveurs sont rares. Une intelligence artificielle est en cours de développement pour fiabiliser le processus grâce à la conservation d’images après découpe de la carcasse. Toutefois, certains opérateurs, comme le groupe Bigard, retarderaient volontairement la transmission des données pour garder la main sur le classement des carcasses.
Enfin, la gestion sanitaire inquiète tous les éleveurs. La rupture de stocks de vaccins fragilise la stratégie de prévention des maladies vectorielles alors que la vaccination reste essentielle pour protéger les troupeaux. Attention, cependant, les tests PCR réalisés pour l’export ne permettent pas d’être éligibles au guichet d’indemnisation pour les mortalités dues à la FCO, une situation qui pèse sur de nombreux éleveurs.
Lors de la table ronde « Bâtir des politiques publiques qui pérennisent notre élevage durable », les éleveurs ont interpellé plusieurs députés européens, dont Céline Imart, agricultrice et députée européenne, Benoît Cassart, éleveur belge et député européen, ainsi que Joaquim Ordeig Vila, membre de la Direction générale de l’Agriculture à la Commission européenne. Les éleveurs en ont profité pour leur demander des comptes au sujet de la stigmatisation de l’élevage, trop souvent accusés d’être polluants ou nocifs pour la santé. Benoît Cassart a critiqué la complexité réglementaire qui freine les éleveurs, tandis que Céline Imart a rappelé l’excellence de l’agriculture française et l’urgence de mieux la défendre face aux lobbies anti-élevage.
L’élevage, essentiel à la production végétale et à l’autonomie alimentaire, doit être soutenu par des politiques cohérentes et un cadre réglementaire allégé. Les éleveurs réclament plus de concertation au niveau européen et une simplification administrative pour assurer la durabilité économique et sociale de la filière. La FNB et la FNSEA exigent que la France mette son veto à l’accord Mercosur, jugé déséquilibré.
Formation " Développer mon assertivité "

Le nouveau programme " Développer mon assertivité ", proposé par la FDSEA, aura finalement lieu les 24 et 25 mars. À destination de tous les agriculteurs, ce programme de 2 jours (14 heures) a pour objectif de développer l'assertivité et les compétences relationnelles. La FDSEA souhaite, à travers cette formation, donner les outils efficaces qui permettent aux agriculteurs d'apprendre à se connaître, d'analyser plus facilement les conflits et d''en comprendre les origines et les causes pour élaborer des stratégies de résolution.