370 brebis dans les rues de Nevers
La quête de reconnaissance des «seigneurs des agneaux»
C’était l’attraction du samedi 15 novembre, dans le centre-ville de Nevers. 370 brebis appartenant à l’association Past’Horizons ont fait escale devant le Palais des Ducs, en présence du maire de la ville et d’un nombreux public.
L’enclos provisoire a été mis en place la veille, jusque tard dans la nuit, par les services techniques de la Ville de Nevers. A midi, les 370 brebis de races Solognote, croisée Solognote et Suffolk, Bizet, Hampshire et Club Forest, entrent en scène, venues de Marzy et en transhumance pour le site d’hivernage de Challuy. Plus de 150 curieux, des citadins en familles pour la plupart, observent et toisent les animaux, qui font escale devant le Palais des Ducs de Nevers, durant deux heures et demie sous un soleil radieux. Au micro, Bernard Girard, le père du projet Past’Horizons, en explique le triple objectif : «un collectif de bergers pour découvrir le métier et tester son propre projet dans un espace-test agricole, permettant l’entretien des berges de la Loire sur les communes partenaires et valorisant ses produits dans une démarche de circuits courts».
Créée le 24 août 2013, l’association Past’horizons a obtenu l’agrément du ministère de l’Agriculture en début d’année dans le cadre de l’appel à projet national en faveur des Groupements d’intérêt économique et écologique (GIEE). Elle possède actuellement un millier de brebis encadrées par quatre bergers itinérants (ndlr : et une chevrière qui produit et vend du fromage) qui parcourent toute l’année 200 km entre le Loiret, le Cher et la Nièvre, se fixent un but de 2000 animaux à la fin 2015 et au-delà de 4 à 5000 animaux avec 10 bergers d’ici 5 ans.
«Nous avons été catalogués»
Au début de l’année prochaine, l’association du début se transformera en société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), pour assoir ses ambitions agricoles. En 2014, les cinq bergers ont produit et commercialisé 600 agneaux, la moitié pour la fête de l’Aïd, 30% en vente directe via les AMAP et les paniers solidaires ainsi que grâce à l’appui des communes partenaires auprès de leurs ouailles, et 20% avec le groupement Cialyn. «L’objectif est de commercialiser 50% en vente directe et 50% à la Cialyn, en l’intégrant parmi nos coopérateurs, au même titre que les bergers, les communes, les bouchers, le Conseil général et la Chambre d’agriculture ? Ce qui nous intéresse, c’est de servir une clientèle locale» anticipe Bernard Girard dont la fierté, désormais, est d’obtenir une reconnaissance du caractère professionnel et agricole de sa structure. «Notre projet agricole est certes radicalement différent. C’est un système déconnecté du marché mais viable économiquement, avec une forte exigence environnementale puisque les moutons pâturent sur les bords de Loire et qui permet de mettre le pied à l’étrier à de nouveaux bergers» confirme Jocelyn Gilaizeau, l’un des associés de Past’Horizons. «Au début, çà a été très dur, nous étions considérés comme des marginaux. Je suis originaire du Cantal où le pastoralisme est une profession ordinaire mais ici c’est exceptionnel et nous avons été catalogués comme des petits rigolos par la profession et par les banques. La labellisation par le ministère nous a ouvert de nombreuses portes et aujourd’hui c’est incroyable, je suis très fier de notre projet. Personne ne fait çà» témoigne Bernard Girard.
«Mettre un peu de campagne à la ville»
La reconnaissance passe par l’adhésion du grand public et sur ce plan, l’opération communication de samedi est un succès. «Cela a permis de mettre un peu de campagne à la ville» se réjouissait Denis Thuriot, le maire de Nevers, vers 13h, lorsque les curieux ont été invités à venir partager un morceau d’agneau grillé et un verre de l’amitié dans une ambiance musette. Mais la reconnaissance est aussi professionnelle. Derrière les plaques chauffantes, Marcel Cottin, le président de la section ovine de la FDSEA58, et son épouse, découpaient et faisaient cuire la viande ovine, avant de l’offrir à la dégustation. C’est que la ferme Nièvre n’a peut-être jamais tant eu besoin de projets nouveaux, capables de capter de la valeur ajoutée, en installant des hommes et des animaux...
L’avenir du mouton nivernais vient peut-être de trouver là un nouvel élan. D’ailleurs, le président de Past’Horizons est invité à aller témoigner de son expérience, avec Marcel Cottin, le 12 décembre prochain au Congrès de la Fédération nationale ovine (FNO)...
Bernard Girard y voit le début d’une transmission de son savoir-faire, lui qui prendra sa retraite dans cinq ans. Et compte bien faire partager le métier, et la structure, à ses condisciples avant de partir.
Créée le 24 août 2013, l’association Past’horizons a obtenu l’agrément du ministère de l’Agriculture en début d’année dans le cadre de l’appel à projet national en faveur des Groupements d’intérêt économique et écologique (GIEE). Elle possède actuellement un millier de brebis encadrées par quatre bergers itinérants (ndlr : et une chevrière qui produit et vend du fromage) qui parcourent toute l’année 200 km entre le Loiret, le Cher et la Nièvre, se fixent un but de 2000 animaux à la fin 2015 et au-delà de 4 à 5000 animaux avec 10 bergers d’ici 5 ans.
«Nous avons été catalogués»
Au début de l’année prochaine, l’association du début se transformera en société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), pour assoir ses ambitions agricoles. En 2014, les cinq bergers ont produit et commercialisé 600 agneaux, la moitié pour la fête de l’Aïd, 30% en vente directe via les AMAP et les paniers solidaires ainsi que grâce à l’appui des communes partenaires auprès de leurs ouailles, et 20% avec le groupement Cialyn. «L’objectif est de commercialiser 50% en vente directe et 50% à la Cialyn, en l’intégrant parmi nos coopérateurs, au même titre que les bergers, les communes, les bouchers, le Conseil général et la Chambre d’agriculture ? Ce qui nous intéresse, c’est de servir une clientèle locale» anticipe Bernard Girard dont la fierté, désormais, est d’obtenir une reconnaissance du caractère professionnel et agricole de sa structure. «Notre projet agricole est certes radicalement différent. C’est un système déconnecté du marché mais viable économiquement, avec une forte exigence environnementale puisque les moutons pâturent sur les bords de Loire et qui permet de mettre le pied à l’étrier à de nouveaux bergers» confirme Jocelyn Gilaizeau, l’un des associés de Past’Horizons. «Au début, çà a été très dur, nous étions considérés comme des marginaux. Je suis originaire du Cantal où le pastoralisme est une profession ordinaire mais ici c’est exceptionnel et nous avons été catalogués comme des petits rigolos par la profession et par les banques. La labellisation par le ministère nous a ouvert de nombreuses portes et aujourd’hui c’est incroyable, je suis très fier de notre projet. Personne ne fait çà» témoigne Bernard Girard.
«Mettre un peu de campagne à la ville»
La reconnaissance passe par l’adhésion du grand public et sur ce plan, l’opération communication de samedi est un succès. «Cela a permis de mettre un peu de campagne à la ville» se réjouissait Denis Thuriot, le maire de Nevers, vers 13h, lorsque les curieux ont été invités à venir partager un morceau d’agneau grillé et un verre de l’amitié dans une ambiance musette. Mais la reconnaissance est aussi professionnelle. Derrière les plaques chauffantes, Marcel Cottin, le président de la section ovine de la FDSEA58, et son épouse, découpaient et faisaient cuire la viande ovine, avant de l’offrir à la dégustation. C’est que la ferme Nièvre n’a peut-être jamais tant eu besoin de projets nouveaux, capables de capter de la valeur ajoutée, en installant des hommes et des animaux...
L’avenir du mouton nivernais vient peut-être de trouver là un nouvel élan. D’ailleurs, le président de Past’Horizons est invité à aller témoigner de son expérience, avec Marcel Cottin, le 12 décembre prochain au Congrès de la Fédération nationale ovine (FNO)...
Bernard Girard y voit le début d’une transmission de son savoir-faire, lui qui prendra sa retraite dans cinq ans. Et compte bien faire partager le métier, et la structure, à ses condisciples avant de partir.