Tournée régionale FNB
La production de viande bovine à un virage historique
La FNB a clos, le 14 septembre dernier à Saint Désert (71), sa tournée régionale annuelle en venant à la rencontre des éleveurs et OP de Bourgogne, Rhône-Alpes et Franche-Comté.

La boucle est bouclée ! En l'espace de trois semaines, le comité directeur de la FNB aura effectué un tour de France de l'élevage bovin, permettant de réaffirmer auprès des éleveurs la stratégie syndicale adoptée pour la défense de leur revenu. Relations dans la filière, ouverture des marchés, contractualisation et coûts de production, PAC : Autant de sujets abordés au cours de ce tour des régions où chaque journée fut conclue par un échange avec les OP régionales, maillon de la filière ayant aujourd'hui un rôle majeur à jouer pour faire passer des hausses auprès de la grande distribution.
[INTER]Le blocage Bigard, élément déclencheur ...[inter]
C'est ainsi qu'une soixantaine d'éleveurs et représentants d' OP se sont retrouvés la semaine dernière à Saint Désert, en présence de Pierre Chevalier, président de la FNB, Patrick Benezit, vice-président, et Jean-Pierre Fleury, secrétaire général et local de l'étape. La matinée, consacrée à l'échange entre comité directeur de la FNB et membres des sections bovines, aura permis de rappeler le cheminement dont la FNB aura été l'acteur majeur au cours des derniers mois, ayant ainsi favorisé la remontée des cours de la viande. Point de départ de la mobilisation, le blocage des abattoirs du groupe Bigard en novembre 2010 et l'établissement d'une feuille de route interprofessionnelle qui, outre les mesures ayant eu à l'époque vocation à répondre conjoncturellement à la crise traversée par les éleveurs, permis de se projeter dans un plan de relance structurel de l'élevage, dynamisé par la recherche et l'ouverture de nouveaux marchés.
Deux ans plus tard, l'effet bénéfique de cette démarche désormais structurée avec la création du GEF, n'est plus à prouver, de nouveaux débouchés continuant à s'ouvrir pour la viande française, notamment sur l'Asie où l'embargo du Japon est sur le point d'être levé. La pression mise sur l'aval de la filière par ce biais aura également été utile, permettant de rappeler que l'approvisionnement des outils industriels est fortement dépendant de la capacité des éleveurs à les fournir et que la [I]«maltraitance économique»[i] à laquelle s'adonnaient à l'époque les opérateurs d'aval ne pouvait que conduire l'ensemble de la filière à sa perte.
[INTER]Un plan de relance à l'élevage nécessaire[inter]
Fort de ce constat et souhaitant redonner à l'élevage français de véritables perspectives, les responsables nationaux de la FNB et les délégués des sections bovines se sont ensuite attardés sur la stratégie syndicale apte à relancer la production bovine en France, stratégie articulée autour de quatre axes majeurs : L'amélioration de la compétitivité des exploitations, l'amplification des actions engagées pour la revalorisation des prix à la production, le repositionnement des enjeux de l'élevage dans la PAC post-2013, et face à l'érosion de la production et du nombre d'éleveurs, la redynamisation de la production. Côté compétitivité, la FNB se fait aujourd'hui encore force de proposition pour obtenir de nouvelles enveloppes visant à abonder les actions d'appui technique auprès des éleveurs et à maintenir les financement des plans de modernisations des exploitations, notamment le PMBE. Côté marché, la reconnaissance des coûts de production pour la commercialisation des animaux reste pour la FNB stratégique. Un outil, l'IMCR (Indice Mensuel de Coût de Revient) a été élaboré en lien avec l'institut de l'élevage et permet de suivre mois après mois l'évolution des coûts de production des animaux. Reconnue par l'intégralité de la filière, la FNB souhaite que cette référence puisse être un incontournable en matière de contractualisation, ce à quoi, une seule famille de l'interprofession s'oppose encore à l'heure actuelle. Concernant la PAC post-2013, la nécessité du recouplage d'un soutien à toutes les vaches allaitantes françaises a été réaffirmée, tout comme l'indispensable évolution des règles figeant le statut des prairies. Dans un contexte de hausse des charges d'alimentation, l'autonomie fourragère doit être une priorité dans l'accompagnement structurel des exploitations d'élevages. Enfin, face aux difficultés générationnelles en élevage bovin viande avec un vieillissement avéré des éleveurs (en 2014,
52 % des éleveurs auront plus de 50 ans), la FNB entend travailler en lien avec JA sur le sujet de l'installation des jeunes en élevage. «Nous arrivons à un virage historique pour la production bovine française» concluait Pierre Chevalier, précisant que face aux perspectives et à la hausse de la demande mondiale en viande bovine, l'élevage français se devait de répondre présent par un projet ambitieux.
[INTER]Les OP ont également des responsabilités[inter]
La seconde partie de la journée fut quant à elle consacrée à des échanges avec les organisations de producteurs des régions Bourgogne et Rhône-Alpes. Bovicoop, la Sicafome, Sicarev, Global, Charolais Horizon, et l'ARDPA 69-01-42 avaient ainsi répondu favorablement à l'invitation des sections bovines des FDSEA pour débattre de l'avenir de la filière, des perspectives de marché dans une conjoncture porteuse et des actions à mener pour la hausse des prix à la production au vu de l'envolée des coûts à la production. Au sein d'un débat constructif, la FNB a tenu à rappeler que la hausse actuelle des coûts de production des éleveurs nécessitait une réévaluation des prix payés aux producteurs et que dans ce contexte, la grande distribution devait accepter de répercuter sur le prix à la consommation l'envolée des coûts de production. [I]«Il y a compétitivité économique entre les productions végétales et animales aujourd'hui, et si nous voulons maintenir la production de viande dans les exploitations convertibles, il faudra tendre vers une rémunération du travail juste en élevage»[i] rappelait Pierre Chevalier, précisant [I]«que nous sommes aujourd'hui à 4 €/kg mais que si la viande en vaut 5, il faudra faire le nécessaire pour y aller. C'est la seule solution pour le maintien de la filière, à l'amont et à l'aval de la production»[i]. Le regroupement de l'offre et l'organisation des OP reste en ce sens, un des maillons essentiels au devenir de l'élevage français et Jean-Pierre Fleury de conclure : [I]«Avant le syndicalisme ne devait pas savoir, dorénavant il sait et si nécessaire il agit»[i].
[INTER]Le blocage Bigard, élément déclencheur ...[inter]
C'est ainsi qu'une soixantaine d'éleveurs et représentants d' OP se sont retrouvés la semaine dernière à Saint Désert, en présence de Pierre Chevalier, président de la FNB, Patrick Benezit, vice-président, et Jean-Pierre Fleury, secrétaire général et local de l'étape. La matinée, consacrée à l'échange entre comité directeur de la FNB et membres des sections bovines, aura permis de rappeler le cheminement dont la FNB aura été l'acteur majeur au cours des derniers mois, ayant ainsi favorisé la remontée des cours de la viande. Point de départ de la mobilisation, le blocage des abattoirs du groupe Bigard en novembre 2010 et l'établissement d'une feuille de route interprofessionnelle qui, outre les mesures ayant eu à l'époque vocation à répondre conjoncturellement à la crise traversée par les éleveurs, permis de se projeter dans un plan de relance structurel de l'élevage, dynamisé par la recherche et l'ouverture de nouveaux marchés.
Deux ans plus tard, l'effet bénéfique de cette démarche désormais structurée avec la création du GEF, n'est plus à prouver, de nouveaux débouchés continuant à s'ouvrir pour la viande française, notamment sur l'Asie où l'embargo du Japon est sur le point d'être levé. La pression mise sur l'aval de la filière par ce biais aura également été utile, permettant de rappeler que l'approvisionnement des outils industriels est fortement dépendant de la capacité des éleveurs à les fournir et que la [I]«maltraitance économique»[i] à laquelle s'adonnaient à l'époque les opérateurs d'aval ne pouvait que conduire l'ensemble de la filière à sa perte.
[INTER]Un plan de relance à l'élevage nécessaire[inter]
Fort de ce constat et souhaitant redonner à l'élevage français de véritables perspectives, les responsables nationaux de la FNB et les délégués des sections bovines se sont ensuite attardés sur la stratégie syndicale apte à relancer la production bovine en France, stratégie articulée autour de quatre axes majeurs : L'amélioration de la compétitivité des exploitations, l'amplification des actions engagées pour la revalorisation des prix à la production, le repositionnement des enjeux de l'élevage dans la PAC post-2013, et face à l'érosion de la production et du nombre d'éleveurs, la redynamisation de la production. Côté compétitivité, la FNB se fait aujourd'hui encore force de proposition pour obtenir de nouvelles enveloppes visant à abonder les actions d'appui technique auprès des éleveurs et à maintenir les financement des plans de modernisations des exploitations, notamment le PMBE. Côté marché, la reconnaissance des coûts de production pour la commercialisation des animaux reste pour la FNB stratégique. Un outil, l'IMCR (Indice Mensuel de Coût de Revient) a été élaboré en lien avec l'institut de l'élevage et permet de suivre mois après mois l'évolution des coûts de production des animaux. Reconnue par l'intégralité de la filière, la FNB souhaite que cette référence puisse être un incontournable en matière de contractualisation, ce à quoi, une seule famille de l'interprofession s'oppose encore à l'heure actuelle. Concernant la PAC post-2013, la nécessité du recouplage d'un soutien à toutes les vaches allaitantes françaises a été réaffirmée, tout comme l'indispensable évolution des règles figeant le statut des prairies. Dans un contexte de hausse des charges d'alimentation, l'autonomie fourragère doit être une priorité dans l'accompagnement structurel des exploitations d'élevages. Enfin, face aux difficultés générationnelles en élevage bovin viande avec un vieillissement avéré des éleveurs (en 2014,
52 % des éleveurs auront plus de 50 ans), la FNB entend travailler en lien avec JA sur le sujet de l'installation des jeunes en élevage. «Nous arrivons à un virage historique pour la production bovine française» concluait Pierre Chevalier, précisant que face aux perspectives et à la hausse de la demande mondiale en viande bovine, l'élevage français se devait de répondre présent par un projet ambitieux.
[INTER]Les OP ont également des responsabilités[inter]
La seconde partie de la journée fut quant à elle consacrée à des échanges avec les organisations de producteurs des régions Bourgogne et Rhône-Alpes. Bovicoop, la Sicafome, Sicarev, Global, Charolais Horizon, et l'ARDPA 69-01-42 avaient ainsi répondu favorablement à l'invitation des sections bovines des FDSEA pour débattre de l'avenir de la filière, des perspectives de marché dans une conjoncture porteuse et des actions à mener pour la hausse des prix à la production au vu de l'envolée des coûts à la production. Au sein d'un débat constructif, la FNB a tenu à rappeler que la hausse actuelle des coûts de production des éleveurs nécessitait une réévaluation des prix payés aux producteurs et que dans ce contexte, la grande distribution devait accepter de répercuter sur le prix à la consommation l'envolée des coûts de production. [I]«Il y a compétitivité économique entre les productions végétales et animales aujourd'hui, et si nous voulons maintenir la production de viande dans les exploitations convertibles, il faudra tendre vers une rémunération du travail juste en élevage»[i] rappelait Pierre Chevalier, précisant [I]«que nous sommes aujourd'hui à 4 €/kg mais que si la viande en vaut 5, il faudra faire le nécessaire pour y aller. C'est la seule solution pour le maintien de la filière, à l'amont et à l'aval de la production»[i]. Le regroupement de l'offre et l'organisation des OP reste en ce sens, un des maillons essentiels au devenir de l'élevage français et Jean-Pierre Fleury de conclure : [I]«Avant le syndicalisme ne devait pas savoir, dorénavant il sait et si nécessaire il agit»[i].
Prix du broutard : « Il ne faudrait pas prendre les éleveurs pour des ... »
Le léger tassement du prix du broutard en semaine 37 a suscité des réactions de la part de Patrick Benezit, appelant les éleveurs à ne pas céder à la rumeur et à la désinformation. «les acheteurs ont fait circuler la rumeur sur la nécessité de faire baisser le prix des broutards cette semaine. personne ne sait pourquoi mais il fallait que ça baisse !!!» Une aberration effective au vu des chiffres, puisque l'afflux d'animaux sur les marchés ne pouvait faire valoir l'argument d'une offre trop importante pour la tenue des cours. De même, les cotations JB en Italie révélaient une hausse de + 6 centimes à l'issue de la semaine écoulée, portant le prix des animaux à 4,50 €/kg. De quoi en effet se poser des questions ...