Moissons
La nuit, c’est bien aussi
Battre en nocturne présente plusieurs avantages, listés ici par le salarié d’une ETA basée à Allerey.

Les moissonneuses de l’ETA de l’Auxois-Morvan sont en action depuis la fin juin dans le sud du département. La semaine dernière, les quatre machines de cette entreprise dirigée par Sébastien Ledoux fauchaient jour et nuit des champs de blé. Benoît Dureuil, l’un des salariés, profitait de l’occasion pour évoquer les spécificités d’une récolte nocturne, qui le monopolise généralement une vingtaine de soirées chaque été : «Le fait qu’il fasse beaucoup moins chaud présente deux avantages importants. Le premier auquel je pense concerne la paille : celle-ci est moins cassante et se brise beaucoup moins dans la machine, nous en faisons donc davantage. Il est difficile d’estimer le gain engendré mais c’est parfois loin d’être négligeable. Une année où la paille n’est pas abondante, comme en ce moment, c’est un atout pour les éleveurs. Le deuxième avantage est encore lié à la chaleur : la nuit, il n’y a pas ou peu de risques de départ de feu comme en plein jour. Je me rappelle l’an dernier, il faisait très chaud en journée, de nombreux incendies avaient été enregistrés un peu partout en Côte-d’Or. Dans notre cas, en guise de prévention, nous avions arrêté de moissonner vers 14 heures, avant de reprendre l’activité vers 18 heures».
Utile en cas de pluie
Au volant de sa New Holland TX68, Benoît Dureuil ajoute un troisième atout : «notre ETA intervient sur une trentaine d’exploitations pour une surface d’environ 900 ha. Quand du mauvais temps est annoncé, le calendrier devient tendu, les coups de fil des clients se multiplient. Il faut profiter au maximum des fenêtres de tir permises par la météo. Faucher de jour comme de nuit permet d’être efficace et d’éviter du mieux possible toute perte qualitative de la récolte, je pense notamment aux poids spécifiques des blés». Moissonner de nuit nécessite un bon éclairage, comme le souligne ce fils d’agriculteur âgé de 26 ans : «nous devons être équipés en conséquence et nettoyer régulièrement les lampes pour avoir une bonne visibilité. De nuit, il faut être encore plus vigilant à notre environnement, sachant que la fatigue peut vite se faire ressentir, surtout quand la moisson se prolonge jusqu’à deux voire trois heures du matin». L’humidité reste le critère numéro un à respecter : «nous continuons de couper tant qu’il n’y en a pas dans les grains, les nuits sont souvent fraîches et l’alerte donnée par la moissonneuse peut survenir à tout moment. À noter que nous ne battons que rarement l’orge la nuit : notre planning est plus calme en début de moissons et les surfaces à faucher sont beaucoup moins importantes que celles du blé». Au fait, aperçoit-on beaucoup plus d’animaux sauvages dans de telles circonstances ? «Pas spécialement», répond Benoît Dureuil, «nous n’en voyons guère plus qu’en journée même si, en ce moment, il est vrai que les renards sont assez nombreux ! Tiens, au moment où nous nous parlons, il y en a un juste devant nous…»
Utile en cas de pluie
Au volant de sa New Holland TX68, Benoît Dureuil ajoute un troisième atout : «notre ETA intervient sur une trentaine d’exploitations pour une surface d’environ 900 ha. Quand du mauvais temps est annoncé, le calendrier devient tendu, les coups de fil des clients se multiplient. Il faut profiter au maximum des fenêtres de tir permises par la météo. Faucher de jour comme de nuit permet d’être efficace et d’éviter du mieux possible toute perte qualitative de la récolte, je pense notamment aux poids spécifiques des blés». Moissonner de nuit nécessite un bon éclairage, comme le souligne ce fils d’agriculteur âgé de 26 ans : «nous devons être équipés en conséquence et nettoyer régulièrement les lampes pour avoir une bonne visibilité. De nuit, il faut être encore plus vigilant à notre environnement, sachant que la fatigue peut vite se faire ressentir, surtout quand la moisson se prolonge jusqu’à deux voire trois heures du matin». L’humidité reste le critère numéro un à respecter : «nous continuons de couper tant qu’il n’y en a pas dans les grains, les nuits sont souvent fraîches et l’alerte donnée par la moissonneuse peut survenir à tout moment. À noter que nous ne battons que rarement l’orge la nuit : notre planning est plus calme en début de moissons et les surfaces à faucher sont beaucoup moins importantes que celles du blé». Au fait, aperçoit-on beaucoup plus d’animaux sauvages dans de telles circonstances ? «Pas spécialement», répond Benoît Dureuil, «nous n’en voyons guère plus qu’en journée même si, en ce moment, il est vrai que les renards sont assez nombreux ! Tiens, au moment où nous nous parlons, il y en a un juste devant nous…»
Point récoltes
Que donnent les moissons dans l’Auxois-Morvan ? «D’après ce que j’observe, c’est très hétérogène, les rendements dépendent très souvent du type de terre», commente Benoît Dureuil, «les granits séchants ont vraiment souffert du sec de mars et avril. Les terres plus profondes ont un peu mieux résisté. La culture qui tire le mieux son épingle du jeu semble être l’avoine, plante qui résiste assez bien aux aléas climatiques. Ses rendements tournent autour de 40 q/ha, c’est plutôt correct. La culture qui décroche en revanche le plus est l’orge, mais ce n’est pas un scoop… Les rendements moyens peinent à dépasser la barre des 50 q/ha, avec une plage allant de 30 à 65 q/ha selon les secteurs. Le blé n’était pas au même stade végétatif que l’orge lors de la sécheresse, il a de ce fait un peu moins souffert. Les pluies du mois de mai lui ont davantage profité qu’aux orges, son potentiel semble être à peu près préservé dans les terres les moins défavorables. Le peu de colza que nous faisons n’est en revanche pas bon du tout, les rendements varient souvent entre 18 et 20 q/ha. En paille, c’est la cata en orges avec deux, voire trois fois moins de tonnages que d’habitude».