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Bourgogne du Sud

La moissonneuse va parler

Un rendez-vous technique s’est déroulé le 17 juin près de Bligny-sur-Ouche : l’occasion d’aborder la récolte imminente et les impacts des derniers coups de chaleur.
Par Aurélien Genest
La moissonneuse va parler
Une des parcelles de Xavier Germain était mise à la disposition de la coopérative.
«Il est très difficile d’estimer les pertes de potentiels suite aux dernières chaleurs, nous aurons une idée plus précise quand les moissonneuses seront en action» relève Christine Boully, responsable agronomique à Bourgogne du Sud, qui intervenait la semaine dernière à Painblanc sur la plateforme «plateaux» de la coopérative. Lors de la précédente visite d’essais en Côte d’Or, à Seurre deux semaines auparavant, Christine Boully s’inquiétait dans nos colonnes des fortes températures annoncées durant la première quinzaine de juin : «depuis, nous avons eu une dizaine de jours à plus de 25°C : les blés sont bien rentrés en stress thermique, il y a probablement eu des conséquences négatives sur le remplissage du grain. Par endroits, surtout sur la plaine, cela a  accéléré le dessèchement, certaines variétés précoces n’ont d’ailleurs plus de feuilles aujourd’hui». La responsable agronomique rappelle qu’une perte de potentiel de 3% est généralement constatée durant chaque jour échaudant, ce phénomène variant selon les réserves hydriques des sols et leur exposition au vent. Christine Boully se veut tout de même rassurante pour la récolte : «les nombres d’épis par mètre carré et de grains par épis sont intéressants cette année : une part importante du rendement est donc déjà établie, l’impact du PMG s’en retrouvera forcément moindre».

Quelques gouttes bienvenues
Si les conséquences sur les orges d’hiver devraient être assez limitées -le remplissage de leurs grains était probablement terminé lors des fortes chaleurs- le colza pourrait lui aussi avoir souffert de la météo. «Son remplissage était déjà bien avancé mais il a subi de fortes décolorations qui nous laissent assez perplexes» commente Christine Boully. L’arrivée de quelques précipitations les 12, 13 et 14 juin auront eu au moins l’avantage de faire «du bien» aux cultures de printemps. «Il était temps» note Xavier Germain, l’agriculteur qui mettait à disposition l’une de ses parcelles pour les essais de Bourgogne du Sud. Ce Côte d’orien de 33 ans s’inquiétait tout de même pour son orge et surtout pour ses pois : «Cette dernière culture devrait faire plus de deux fois moins que l’an passé. De 44q/ha, je m’attends à passer à 20q/ha avec les fortes chaleurs. Pour les autres cultures, l’impact devrait être limité sur les meilleures terres. Sur les plateaux, ce sera sans doute autre chose, avec un blé qui a du y laisser des plumes. C’est dommage, tout allait parfaitement bien jusqu’ici».