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Haute Côte d’Or

La moissonneuse avant la moiss’batt

Deux jeunes exploitants de Poiseul-la-Ville récoltaient leur blé la semaine dernière : l’occasion de faire le point sur les moissons mais aussi sur la prochaine fête départementale de l’agriculture qui sera organisée dans leur village.
Par Aurélien Genest
La moissonneuse avant la moiss’batt
Adrien Soyer et Max Seguin, satisfaits de leurs récoltes mais inquiets pour leur maïs ensilage.
Les moissons livrent des résultats « dans la moyenne » au Gaec du Paradis, basé à Poiseul-la-Ville. Un rendement de 55 q/ha est obtenu sur les 27 ha d’orges d’hiver de l’exploitation, dans les variétés Salamandre, Étincel et Visuel. La qualité est correcte et permet à la production d’être classée en brasserie. « Comme tous les ans, nous conservons les deux tiers de la récolte pour l’alimentation de nos 75 vaches laitières », précise Max Seguin, l’un des trois associés du Gaec avec sa mère Claire et Adrien Soyer. Le blé, récolté en grande partie la semaine dernière, donnait lui aussi des résultats « acceptables » pour le secteur. « Nous cultivons principalement la variété Arezzo, qui a la particularité d’être productive à la fois en grains et en paille. Il s’agit d’un blé barbu, très utile ici car nous sommes entourés de forêts et donc de gibier », poursuit le jeune producteur de 32 ans, « concernant les volumes, les plus petites terres donnent 55 q/ha mais les autres montent à 65 q/ha. Les premières analyses qualitatives font ressortir un taux de protéines à 13,5 et un PS à 79, il y a du bon blé cette année. C’est une petite surprise avec le sec que nous avons ». La troisième culture à récolter était l’orge de printemps : « des endroits semblent plus prometteurs que d’autres. Les premières parcelles fauchées dans le secteur affichent effectivement des résultats très variables, avec des calibrages qui varient de 60 à 80 », ajoute Max Seguin.

Pas de colza, ni moutarde
Aucun colza n’a été semé sur l’exploitation de Poiseul-la-Ville. « Je pense que nous n’en ferons plus désormais, c’est terminé. Et c’est tant mieux, compte tenu des déboires que cette culture connaît cette année, avec le sec lors de la levée sans compter les altises », s’explique Max Seguin. Une première expérience en moutarde lors de cette campagne sera aussi « la dernière » selon l’exploitant : « elle a été attaquée par toute part avec toutes sortes de ravageurs, au fur et à mesure de son développement. Nous avons été contraints de la broyer, nous l’avons remplacée par de l’orge de printemps et du maïs ». Le maïs, justement, est la culture qui inquiète le plus les associés du Gaec du Paradis : « il souffre de plus en plus avec le sec, et cela fait une paire d’années que c’est pareil. Pour faire face à cette problématique, nous en avons semé davantage, sur une surface totale de 38 ha, mais le problème ne sera pas résolu pour autant. La récolte s’annonce difficile, il va commencer à fleurir et il n’y a toujours pas la moindre goutte d’eau. Il mesure 1,30 m aujourd’hui alors qu’il devrait faire plus de 2 mètres à ce jour. Cela pose problème pour l’alimentation de notre troupeau ».

Gagner en autonomie

L’élevage laitier, en AOP Époisses, est la principale activité du Gaec de Paradis. La récolte du fourrage est au centre des attentions et a plutôt bien débuté cette année avec un foin récolté à 10 de protéines et 0,73 UF sur 25 ha. Les deux premières coupes d’un mélange suisse ont chacune livré 3 t/ha, la troisième livrant seulement 500 kg/ha. Les deux premières coupes de luzerne ont donné de bons scores, respectivement 3 t/ha et 4 t/ha. Le rendement en paille s’établit à 2,7 t/ha en orges et 3,5 t/ha dans les blés. Devant les grandes difficultés du maïs ensilage, les exploitants ont d’ores et déjà décidé de se consacrer aux méteils, avec un mélange de seigle, d’avoine, de pois fourragers et de vesces, dans le but de gagner encore plus en autonomie.