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En côte d'Or

La moisson tient ses promesses... mais à quel prix ?

En Côte d'€™Or après que la Plaine ait donné le coup d'€™envoi des moissons des orges, à quelques jours d'€™intervalle, les autres petites régions du département ont suivi, du Nord dijonnais à l'€™Auxois, en passant par les plateaux du Châtillonnais.
Par AMK
Damien Ronget, technicien conseil à la Chambre d'€™agriculture, dresse un premier bilan plutôt encourageant et qui se confirme de jour en jour en fonction de l'€™avancement des moissons. [I]«Les premiers résultats sont plutôt bons, avec des rendements corrects, conformes au potentiel de chaque petite région. La qualité est aussi au rendez-vous, le taux de protéines est correct en général. Dans quelques cas, ils peuvent se situer un peu en deçà de la norme, mais cela devrait être sans conséquence sur le classement en orge de brasserie»[i].
Damien Ronget apporte cependant [I]«un léger bémol»[i] à ce tableau positif. [I]«Par rapport aux simulations qui ont pu être faites, «la part en terre» (intrants et surtout azote) engagée pour cette campagne, a représenté un investissement conséquent pour les agriculteurs. De l'€™ordre de 1 euro à 1,10 l'€™unité d'€™azote. Cela risque d'€™impacter directement sur le résultat économique final»[i]. Les bons rendements que l'€™on enregistre sur la plupart des secteurs arrivent donc à point nommé pour compenser un excès de charge important sur cette moisson 2009. Reste maintenant à espérer aussi de bon prix, car avec une «avance en terre» si importante, du fait du prix des intrants, il ne suffit pas que les potentiels s'€™expriment et que les rendements soient au rendez-vous pour dégager une marge correcte. Il faut aussi que les prix suivent.
Côté prix justement, Robert Bilbot de Dijon Céréales, confirme que les perspectives [I]«restent mauvaises, compte-tenu des excédents de récolte 2008 importants, de la mauvaise santé du secteur brassicole et du fait que jusqu'€™en octobre il va falloir dégager les stocks de l'€™ancienne récolte»[i]. Toutefois, en Côte d'€™Or particulièrement, le tableau pourrait ne pas être si négatif, puisque «l'€™on privilégie dans les assolements des variétés brassicoles de qualité supérieure» donc conforme aux attentes d'€™un marché très sélectif.

[INTER]Damien Baumont : un bon début et une bonne surprise[inter]
Entre Perrigny-les-Dijon et Gevrey-Chambertin, le temps est au beau fixe et le moral aussi pour Damien Baumont et Vincent Blec qui récoltent une grande parcelle d'€™orge le long de la voie ferrée. «La moisson est plus précoce que l'€™an dernier» constate Damien Baumont, qui a récolté dans la seconde quinzaine du mois de juin les variétés les plus précoces (Esterel essentiellement). Pour l'€™instant le bilan est positif : [I]«la moyenne des premiers hectares récoltés montre un calibrage de 70 à 75, 10 à 10,5 de protéines et 70 q/ha»[i]. C'€™est une bonne surprise car [I]«ces terres sableuses et séchantes avaient pourtant accusé le coup des épisodes secs des semaines passées»[i].

[INTER]Pascal Tatigny : de bons résultats mais les charges pèsent lourd[inter]
Pascal Tatigny, agriculteur à Chaignay, estime s'€™en tirer plutôt bien. [I]«L'€™année est correcte pour la récolte d'€™orge et le résultat plutôt satisfaisant avec des rendements qui s'€™établissent entre 58 et 68 q/ha. Le calibrage est très bon, mais le taux de protéines est plutôt faible (8,5 à 9,5) ce qui pourrait pénaliser le prix»[i]. Cette faiblesse s'€™explique selon lui par une meilleure maîtrise de l'€™azote, indispensable pour des raisons qui tiennent autant au respect de l'€™environnement qu'€™à la maîtrise des charges, mais qui pénalise directement la teneur en protéines.
Dans l'€™ensemble, la moisson d'€™orges s'€™annonce meilleure que la précédente. Mais, tempère Pascal Tattigny [I]«les coûts de production sont aussi nettement plus élevés que l'€™an passé, sur 12 mois j'€™enregistre une augmentation des charges de l'€™ordre de 150 euros à l'€™hectare»[i]. Les rendements sont bons heureusement car [I]«les prix ne suivent pas»[i]. Pascal Tattigny observe avec inquiétude la dégringolade du prix des orges brassicoles : [I]«le marché brassicole est loin d'€™être euphorique et la campagne s'€™annonce compliquée en termes de prix»[i]. Président du GEDA de la Tille, il constate aussi que toutes les exploitations n'€™enregistrent pas les mêmes scores. Sur le Nord dijonnais les rendements s'€™avèrent très hétérogènes en fonction des parcelles, des zones et des pratiques : de 45 à 55 q/ha, avec des calibrages de 50 à 60.