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Baigneux-les-Juifs

La luzerne, une plante «magique»

La SCA Désydratation de la Haute-Seine a fait l’éloge de sa culture de prédilection lors de son assemblée générale.
Par Aurélien Genest
La luzerne,  une plante «magique»
Les premières coupes de luzerne ont commencé début mai dans le département.
Comme pour les agriculteurs, l’année 2016 a été compliquée pour la coopérative de déshydratation de la Haute-Seine. Claude Nocquard l’a bien rappelé vendredi 21 avril lors de l’assemblée générale de la SCA, avec des tonnages bien souvent en baisse (voir encadré). En ces temps difficiles, le président de la coopérative a fait la part belle à la luzerne : «N’oubliez pas qu’il s’agit d’une plante magique, elle apporte de l’azote au sol, elle a un effet nettoyant en diminuant fortement les graminées et elle permet d’allonger les rotations. Elle est en mesure de résoudre les problèmes de rentabilité du colza. De plus, les zones de captage d’eau vont devenir de plus en plus problématiques et la luzerne est une excellente alternative pour la diminution des IFT. Attention toutefois, la culture de la luzerne mérite que l’on s’en occupe avec l’implantation, un amendement, du désherbage, et un choix pertinent de la parcelle considérée».

Du neuf dans les structures
Cette réunion a également été l’occasion de faire le point sur les différents travaux de l’usine. La deuxième ligne de fabrication a été été installée en un temps record et sera fonctionnelle pour cette nouvelle campagne. «Cela nous permettra de mieux avancer en première coupe» fait remarquer Claude Nocquard. Le hangar de stockage de sciure qui avait brulé est quant à lui reconstruit. Ce stockage de combustible sera très utile pour diminuer les pertes de calories. Le nouveau hangar de stockage le long de la route départementale est lui aussi terminé et va remplacer les anciens silos de Poiseul-la-Ville. Doté d’une capacité plus importante, il offrira la possibilité de différencier les qualités de luzerne. En 2016, près de 6 000 tonnes ont été stockées.

Un service de qualité

Le Gaec Matrat, à Prusly-sur-Ource, sollicite l’usine de Baigneux-les-Juifs depuis de nombreuses années. «C’est un service de proximité, qui nous permet de produire de la protéine à des coûts intéressants. Il serait dommage de s’en priver» indique Victor Matrat. Le jeune éleveur souligne l’intérêt  agronomique de la culture mais aussi ses bienfaits pour la santé des animaux : «nous avons 18 hectares de luzerne. La coopérative assure la récolte et nous permet de récupérer des bouchons et des brins longs. Les bouchons diversifient les sources de protéines de  nos vaches et génisses Brunes et Prim’Holstein. Ils sont incorporés dans les rations et ne sont tous digérés aussi rapidement les uns que les autres. C’est un atout supplémentaire. Les brins longs, eux, ont un effet mécanique intéressant pour la rumination». Le Gaec Salomon, à Savoisy, voit également d’un très bon œil les précieux services apportés par la SCEA Déshydratation de la Haute-Seine. «Nous faisons appel à eux depuis le début des années 2000» informe Yannick Salomon, «dès lors que nous sommes passés en AOP Époisses, leurs activités dédiées à la déshydratation nous sont apparus très utiles pour remplir le cahier des charges de l’AOP. Il nous faut impérativement des fourrages secs : il n’est pas toujours facile d’en avoir lors d’une année humide. Nos 8, 9 voire 10 hectares de luzerne que nous faisons chaque année sont déshydratés à Baigneux et nous reviennent en bottes et granulés». Le Gaec Salomon sollicite également l’usine pour ses granulés de bois, utilisés depuis plusieurs années pour chauffer plusieurs maisons.