Récolte
La haute Côte-d’Or très mal embarquée
La moisson est mauvaise et parfois très mauvaise dans le nord du département. Des exploitants témoignent.

«La pire des mauvaises moissons»
Certains exploitants enchaînent les très mauvaises récoltes depuis plusieurs années. Clément Gamin, agriculteur à Poncey-sur-l’Ignon, petit village à plus de 500 mètres d’altitude entre Saint-Seine-l’Abbaye et Baigneux-les-Juifs, en fait malheureusement partie. L’année 2017 est plus que décevante et cumule à elle seule plusieurs aléas, comme le décrit le jeune producteur de 31 ans : «Cela a commencé avec le coup de sec de début avril, les cultures n’ont pas tallé dans nos terres séchantes et nous avons eu de gros problèmes de désherbage. Il y a eu ensuite le froid avec six centimètres de neige fin avril. Les températures sont descendues jusqu’à -11°C dans la vallée. Inutile de dire qu’il y a eu de gros dégâts de gel dans le blé, l’orge et le colza... Ce n’était pas fini pour 2017 avec le sec et les très fortes chaleurs de juin, les blés ont fortement échaudé. Aujourd’hui, c’est la pluie qui n’en termine pas, alors que les céréales sont mûres. La pluie, nous la voulions, et bien nous l’avons ! Maintenant, nous risquons d’avoir de gros problèmes de germination».
Des orges médiocres
La moisson d’orges d’hiver s’est terminée sur un rendement de 45q/ha pour l’exploitation de Clément Gamin, avec l’unique variété Salamandre : «ce résultat est encore pire que celui de l’an passé, et la qualité ne rattrape rien du tout avec des PS qui varient entre 62 et 64. Le calibrage tourne autour de 85, nous pouvons faire 95 quand tout va bien. Nous avons dépassé le taux de protéines : des premiers échantillons donnent un résultat entre 12 et 12,5%. Là encore, nous avons tout faux car le seuil est à 11,5%». Les premiers blés récoltés avant la pluie de la semaine dernière étaient dans la même lignée, comme le décrit Clément Gamin : «la première parcelle fauchée donnait des PS à 70. Le second champ était à 62, encore moins lourd que l’orge ! À chaque fois, le rendement était de 45q/ha. Un meilleur champ a donné 55q/ha par la suite, j’espère approcher les 60q/ha dans les meilleures terres mais ce n’est pas gagné... C’est certain, la moyenne finale de la ferme ne dépassera pas les 50q/ha». Rencontré le 11 juillet, Clément Gamin craignait de plus en plus le risque de germination dans ses deux variétés Fructidor et Goncourt : «il s’en est déjà trouvé dans le secteur avant la pluie. Ces intempéries à répétition et les importantes variations de températures n’annoncent rien de bon. Le tas de blé risque de tomber en fourrager lui aussi. Nous avons aussi un certain nombre de grains verts qui risquent d’accroître le risque de déclassement».
Le colza au diapason
Les champs de colza de Clément Gamin ne semblent pas être en mesure de changer la donne, loin de là : «ils ont pris un gros coup de gel comme les autres cultures. Toutes les premières fleurs ont avorté. Celles qui se sont refaites l’on été sur le tard, le grain s’est rempli tardivement lui aussi, en pleine période des grosses chaleurs. Nous avons du tout petit grain aujourd’hui et je ne ferai pas du 30q/ha, c’est certain. Les premiers échos du secteur donnent des résultats entre 20 et 30q/ha». Cette année va «replomber» une trésorerie déjà mise à mal lors des dernières campagnes. Clément Gamin n’est pas assuré contre les aléas climatiques et l’assume totalement en pointant du doigt le système assurantiel actuel : «nos moyennes baissent tout les ans. Même cette année avec 45q/ha, je ne l’aurais sans doute pas déclenchée. Avec les nouvelles assurances, nous pouvons racheter du rendement et de la franchise. Mais si les céréales sont à 135 euros/tonne, je ne sais pas où est l’intérêt de mettre 100 euros/ha dans une assurance, surtout avec les cours que nous avons. Si l’assurance était efficace, tout le monde serait assuré».
Certains exploitants enchaînent les très mauvaises récoltes depuis plusieurs années. Clément Gamin, agriculteur à Poncey-sur-l’Ignon, petit village à plus de 500 mètres d’altitude entre Saint-Seine-l’Abbaye et Baigneux-les-Juifs, en fait malheureusement partie. L’année 2017 est plus que décevante et cumule à elle seule plusieurs aléas, comme le décrit le jeune producteur de 31 ans : «Cela a commencé avec le coup de sec de début avril, les cultures n’ont pas tallé dans nos terres séchantes et nous avons eu de gros problèmes de désherbage. Il y a eu ensuite le froid avec six centimètres de neige fin avril. Les températures sont descendues jusqu’à -11°C dans la vallée. Inutile de dire qu’il y a eu de gros dégâts de gel dans le blé, l’orge et le colza... Ce n’était pas fini pour 2017 avec le sec et les très fortes chaleurs de juin, les blés ont fortement échaudé. Aujourd’hui, c’est la pluie qui n’en termine pas, alors que les céréales sont mûres. La pluie, nous la voulions, et bien nous l’avons ! Maintenant, nous risquons d’avoir de gros problèmes de germination».
Des orges médiocres
La moisson d’orges d’hiver s’est terminée sur un rendement de 45q/ha pour l’exploitation de Clément Gamin, avec l’unique variété Salamandre : «ce résultat est encore pire que celui de l’an passé, et la qualité ne rattrape rien du tout avec des PS qui varient entre 62 et 64. Le calibrage tourne autour de 85, nous pouvons faire 95 quand tout va bien. Nous avons dépassé le taux de protéines : des premiers échantillons donnent un résultat entre 12 et 12,5%. Là encore, nous avons tout faux car le seuil est à 11,5%». Les premiers blés récoltés avant la pluie de la semaine dernière étaient dans la même lignée, comme le décrit Clément Gamin : «la première parcelle fauchée donnait des PS à 70. Le second champ était à 62, encore moins lourd que l’orge ! À chaque fois, le rendement était de 45q/ha. Un meilleur champ a donné 55q/ha par la suite, j’espère approcher les 60q/ha dans les meilleures terres mais ce n’est pas gagné... C’est certain, la moyenne finale de la ferme ne dépassera pas les 50q/ha». Rencontré le 11 juillet, Clément Gamin craignait de plus en plus le risque de germination dans ses deux variétés Fructidor et Goncourt : «il s’en est déjà trouvé dans le secteur avant la pluie. Ces intempéries à répétition et les importantes variations de températures n’annoncent rien de bon. Le tas de blé risque de tomber en fourrager lui aussi. Nous avons aussi un certain nombre de grains verts qui risquent d’accroître le risque de déclassement».
Le colza au diapason
Les champs de colza de Clément Gamin ne semblent pas être en mesure de changer la donne, loin de là : «ils ont pris un gros coup de gel comme les autres cultures. Toutes les premières fleurs ont avorté. Celles qui se sont refaites l’on été sur le tard, le grain s’est rempli tardivement lui aussi, en pleine période des grosses chaleurs. Nous avons du tout petit grain aujourd’hui et je ne ferai pas du 30q/ha, c’est certain. Les premiers échos du secteur donnent des résultats entre 20 et 30q/ha». Cette année va «replomber» une trésorerie déjà mise à mal lors des dernières campagnes. Clément Gamin n’est pas assuré contre les aléas climatiques et l’assume totalement en pointant du doigt le système assurantiel actuel : «nos moyennes baissent tout les ans. Même cette année avec 45q/ha, je ne l’aurais sans doute pas déclenchée. Avec les nouvelles assurances, nous pouvons racheter du rendement et de la franchise. Mais si les céréales sont à 135 euros/tonne, je ne sais pas où est l’intérêt de mettre 100 euros/ha dans une assurance, surtout avec les cours que nous avons. Si l’assurance était efficace, tout le monde serait assuré».