Châtillonnais
La grosse galère
Un exploitant de Sainte-Colombe-sur-Seine évoque l’impact de la sécheresse sur son exploitation.

Le Châtillonnais, globalement satisfait de ses moissons d’été, a très vite déchanté avec l’arrivée de la sécheresse. Plus une seule goutte d’eau, ou presque, n’est tombée en haute Côte-d’Or dès la fin du mois de juin. «Il y a eu des pluies mais très localisées, tout le monde n’a pas pu en profiter. Les soucis, de mon côté, ont commencé par les SIE», commente Joffrey Delaire, agriculteur à Sainte-Colombe-sur-Seine. Un mélange composé de Moha, de trèfle d’Alexandrie et de pois a été semé sur une centaine d’hectares par le jeune exploitant de 29 ans et ses associés à partir de fin juillet : «compte tenu des conditions climatiques et du temps annoncé, nous savions pertinemment que cela ne donnerait rien du tout. Il n’a pas été possible d’obtenir une dérogation autre que celle relative à la non-levée. Nous avons dépensé près de 40 euros sur chaque hectare. Le sol, bien sûr, n’a enregistré aucun bénéfice. Cela représente un chèque de 4 000 euros parti en fumée. Les services de l’État sont complètement déconnectés du terrain, c’est incroyable. Quelle bêtise de nous avoir obligés à semer dans de telles conditions».
Du jamais vu en colza
La suite des évènements n’allait pas arranger la situation pour le président des Jeunes agriculteurs du canton de Châtillon/Laignes/Montigny : «nous avons semé 240 ha de colza à partir du 10 août. Depuis plusieurs campagnes, nous semons de plus en plus tôt pour tenter de limiter l’impact des altises. Voyant le temps sec perdurer, nous avons étalé les semis jusqu’au 20 août, mais il n’a toujours pas plu, malgré l’annonce de plusieurs millimètres». Un certain nombre de plantules ont germé puis végété : environ 100 hectares de l’exploitation ont été ressemés début septembre : «aujourd’hui, au 11 octobre, 110 ha n’ont toujours pas levé. Sur les 130 hectares restants, seuls 50 pourraient peut-être donner quelque chose. L’hétérogénéité des levées est néanmoins très marquée. Pour le reste, de très nombreuses altises et grosses altises ont d’ores et déjà impacté le potentiel et même plus que ça… C’est un ravage. La population d’altises est tellement élevée qu’un insecticide n’a pratiquement servi à rien. Je pense que nous allons devoir retourner ces parcelles. Nous avons appliqué un herbicide derrière le semis, et cela limite les possibilités».
L’exploitant de Sainte-Colombe-sur-Seine envisage de retourner une centaine d’hectares de colza dès le mois prochain, afin d’y ensemencer des cultures de printemps : «un labour va s’imposer. Nous le savons, les cultures de printemps restent très risquées par chez nous. S’il ne pleut pas au printemps, nous ne récolterons pas grand-chose. Il y aura sans doute de l’orge et peut-être du pois, avec tous les risques que cela comporte. Nos terres ne correspondent pas aux exigences du maïs. Nous pourrions peut-être mettre du tournesol. Le pois chiche, il faudrait avoir le marché derrière. Dans tous les cas, cela ne représentera pas une grande surface».
Hic dans l’orge
Une bonne partie des semis de céréales était réalisée la semaine dernière chez Joffrey Delaire, qui poursuit : «nous avons débuté le 29 septembre, nous devrions avoir terminé vers le 15 octobre. Il est tombé 20 mm les 6 et 7 octobre et les premiers semis ont levé, fort heureusement. La grande interrogation concerne les semis d’orge dans le précédent blé : il n’y a eu aucune repousse de blé, et il ne faut pas qu’il s’en retrouve dans la récolte pour ne pas avoir un déclassement fourrager». L’année commence «très mal» déplore le jeune Côte-d’orien : «cette sécheresse engendre des frais, des soucis supplémentaires et une organisation de travail très contraignante, certainement jusqu’à la moisson. Le colza pose vraiment problème, cette culture avait déjà été le point négatif de la récolte 2018. Il coûte très cher à produire. Nous avons déjà diminué sa surface ces années passées, il y a de fortes chances que nous continuions dans le même sens. Les incidents climatiques sont continus dans le Châtillonnais. Le changement climatique, nous le ressentons tous les ans, le monde agricole est le seul à le supporter autant. Il existe bel et bien des assurances récolte, nous sommes d’ailleurs assurés et nous devrions bénéficier d’un montant d’environ 200 euros à l’hectare pour le re-semis. Mais le système arrive au bout. Les rendements historiques ne cessent de baisser, nous n’allons bientôt plus pouvoir nous assurer un capital hectare suffisant pour couvrir les charges. Avec cette sécheresse, j’ai aussi une pensée pour les éleveurs, qui sont actuellement dans une situation très inconfortable».
Du jamais vu en colza
La suite des évènements n’allait pas arranger la situation pour le président des Jeunes agriculteurs du canton de Châtillon/Laignes/Montigny : «nous avons semé 240 ha de colza à partir du 10 août. Depuis plusieurs campagnes, nous semons de plus en plus tôt pour tenter de limiter l’impact des altises. Voyant le temps sec perdurer, nous avons étalé les semis jusqu’au 20 août, mais il n’a toujours pas plu, malgré l’annonce de plusieurs millimètres». Un certain nombre de plantules ont germé puis végété : environ 100 hectares de l’exploitation ont été ressemés début septembre : «aujourd’hui, au 11 octobre, 110 ha n’ont toujours pas levé. Sur les 130 hectares restants, seuls 50 pourraient peut-être donner quelque chose. L’hétérogénéité des levées est néanmoins très marquée. Pour le reste, de très nombreuses altises et grosses altises ont d’ores et déjà impacté le potentiel et même plus que ça… C’est un ravage. La population d’altises est tellement élevée qu’un insecticide n’a pratiquement servi à rien. Je pense que nous allons devoir retourner ces parcelles. Nous avons appliqué un herbicide derrière le semis, et cela limite les possibilités».
L’exploitant de Sainte-Colombe-sur-Seine envisage de retourner une centaine d’hectares de colza dès le mois prochain, afin d’y ensemencer des cultures de printemps : «un labour va s’imposer. Nous le savons, les cultures de printemps restent très risquées par chez nous. S’il ne pleut pas au printemps, nous ne récolterons pas grand-chose. Il y aura sans doute de l’orge et peut-être du pois, avec tous les risques que cela comporte. Nos terres ne correspondent pas aux exigences du maïs. Nous pourrions peut-être mettre du tournesol. Le pois chiche, il faudrait avoir le marché derrière. Dans tous les cas, cela ne représentera pas une grande surface».
Hic dans l’orge
Une bonne partie des semis de céréales était réalisée la semaine dernière chez Joffrey Delaire, qui poursuit : «nous avons débuté le 29 septembre, nous devrions avoir terminé vers le 15 octobre. Il est tombé 20 mm les 6 et 7 octobre et les premiers semis ont levé, fort heureusement. La grande interrogation concerne les semis d’orge dans le précédent blé : il n’y a eu aucune repousse de blé, et il ne faut pas qu’il s’en retrouve dans la récolte pour ne pas avoir un déclassement fourrager». L’année commence «très mal» déplore le jeune Côte-d’orien : «cette sécheresse engendre des frais, des soucis supplémentaires et une organisation de travail très contraignante, certainement jusqu’à la moisson. Le colza pose vraiment problème, cette culture avait déjà été le point négatif de la récolte 2018. Il coûte très cher à produire. Nous avons déjà diminué sa surface ces années passées, il y a de fortes chances que nous continuions dans le même sens. Les incidents climatiques sont continus dans le Châtillonnais. Le changement climatique, nous le ressentons tous les ans, le monde agricole est le seul à le supporter autant. Il existe bel et bien des assurances récolte, nous sommes d’ailleurs assurés et nous devrions bénéficier d’un montant d’environ 200 euros à l’hectare pour le re-semis. Mais le système arrive au bout. Les rendements historiques ne cessent de baisser, nous n’allons bientôt plus pouvoir nous assurer un capital hectare suffisant pour couvrir les charges. Avec cette sécheresse, j’ai aussi une pensée pour les éleveurs, qui sont actuellement dans une situation très inconfortable».