Moissons 2014
La germination «casse tout»…
Semis réalisés dans des conditions difficiles et épisodes pluvieux au début des coupes, les moissons de cette année font le grand écart entre la quantité et la qualité des récoltes.

[I]«En théorie, 90 % des semis sont réalisées au 20 octobre. Cette année, il en restait encore 20 à 25 % à faire après le 1er novembre. À cause des pluies d’octobre, les semis ont été compliqués et ont été faits dans de mauvaises conditions, dans un sol trop humide»[i], commence Christophe Vivier, coordinateur de l’équipe “grandes cultures” à la Chambre de l’agriculture de l’Yonne. Pour autant, les premières coupes n’ont, elles, pas été retardées. Au contraire, si Étienne Henriot, président de la chambre de l’agriculture de l’Yonne et de la coopérative Capserval, les estime avoir été réalisées dans [I]«des délais habituels»[i], Christophe Vivier table sur un [I]«démarrage très précoce avec deux semaines d’avance et même quatre par rapport à 2013»[i]. Par conséquent, les orges de printemps, [I]«récoltés avant juillet»[i], se portent bien et possèdent une [I]«bonne qualité brassicole»[i] avec, toutefois, une certaine hétérogénéité selon les régions. Si le rendement est de [I]«50 - 60 q/ha»[i] dans le plateau de Bourgogne, le nord du département, lui, voit son rendement atteindre les [I]«70 - 80 q/ha»[i]. Quant au taux de protéines, il se situe entre [I]«9 et 11,5»[i].
[INTER]Les blés et colzas frappés par la germination…[inter]
Si les orges de printemps s’en sortent bien, les blés ne peuvent pas se vanter de la même histoire. En effet, suite aux épisodes pluvieux du début du mois de juillet, ces céréales ont germé sur pied et les agriculteurs possèdent aujourd’hui une récole très hétérogène. Christophe Vivier, Germain Bour (directeur de Cerepy), Étienne Henriot et Baudoin Delforge (directeur de Cavap Vanagri) s’accordent tous à dire que ce phénomène avec une telle ampleur est [I]«du jamais vu»[i]! [I]«Nous faisons parti des départements les plus touchés, nous étions au cœur du cyclone»[i], déclare Baudoin Delforge. Au final, pas moins de [I]«70 à 90 %»[i] de la production est concernée. Pourtant, les rendements se plaçaient dans une bonne moyenne avec [I]«un rendement moyen de 72 q/ha»[i] malgré une grande disparité entre les régions allant de [I]«40 à 105 q/ha»[i]. La qualité de ces blés est alors remise en cause avec un indice de chute d’Hagberg [I]«inférieur à 150»[i]. Seul Germain Bour se montre plutôt confiant. [I]«Nous allons peut-être pouvoir sauver des lots d’apaches et de rubisco qui possèdent un meilleur temps de chute. Cela nous permettrait d’honorer une partie de nos contrats meuniers»[i], affirme-t-il. Si les coopératives travaillent d’arrache-pied pour essayer de [I]«sauver ce qui peut l’être»[i], une grande partie de cette production va nécessairement être déclassée en fourrager. [I]«Mais il va falloir éviter de conserver des stocks trop importants de blé afin de réduire les conséquences pour les années à venir»[i], déclare Étienne Henriot. Pour autant, Baudoin Delforge estime ne pas pouvoir [I]«transformer des ânes en chevaux de course»[i] et pense [I]«tomber de Charybde en Scylla»[i]. Ce phénomène particulier entraîne un choc au sein des exploitations céréalières, l’année à venir risque d’être difficile mais [I]«si la situation est dure, elle n’est pas désespérée, il faut maintenant travailler pour amortir le choc»[i]. De plus, le colza est lui aussi affecté par la germination mais son cas reste moins préoccupant que celui du blé. [I]«Le colza possède une bonne teneur en huile»[i], [I]«en théorie, il peut être utilisé normalement»[i] et son rendement moyen [I]«est de 44 q/ha»[i] malgré des disparités, là encore, entre les fourchettes de rendement.
[INTER]Les autres cultures pourraient amortir le choc[inter]
Malgré la germination qui a touché de plein fouet la production de blé, Germain Bour reste toutefois [I]«confiant pour l’avenir car nous ne sommes pas isolés. Un effet de solidarité est en train de se mettre en place, certains lots de blé pourront peut-être, et quand même, être valorisés et surtout, nous avons une culture de diversification»[i]. En effet, les orges de printemps, affectés [I]«mais moins»[i] possèdent un bon calibrage malgré un rendement plutôt faible. Reste à connaître leur pouvoir germinatif pour le maltage… Par ailleurs, Cerepy reste satisfait de sa production d’avoine nue où les résultats sont excellents. [I]«Avec un rendement moyen à 45 q/ha et des contrats à 150 €/t qui vont pouvoir être honorés, cette culture nous permet d’avoir une bonne marge brute et d’apporter un bol d’air à nos adhérents»[i], explique Germain Bour. Les yeux des agriculteurs se tournent maintenant vers le maïs et le tournesol qui [I]«aujourd’hui paraissent magnifiques»[i]. Mais si la pluviométrie continue sa course folle, [I]«un problème sanitaire risque de se développer»[i] pour ces cultures à [I]«beau potentiel»[i]. Quoiqu’il en soit, le maïs se trouvera concurrencé sur le marché par le blé fourrager et son prix de vente risque d’en être affecté…
[INTER]Les blés et colzas frappés par la germination…[inter]
Si les orges de printemps s’en sortent bien, les blés ne peuvent pas se vanter de la même histoire. En effet, suite aux épisodes pluvieux du début du mois de juillet, ces céréales ont germé sur pied et les agriculteurs possèdent aujourd’hui une récole très hétérogène. Christophe Vivier, Germain Bour (directeur de Cerepy), Étienne Henriot et Baudoin Delforge (directeur de Cavap Vanagri) s’accordent tous à dire que ce phénomène avec une telle ampleur est [I]«du jamais vu»[i]! [I]«Nous faisons parti des départements les plus touchés, nous étions au cœur du cyclone»[i], déclare Baudoin Delforge. Au final, pas moins de [I]«70 à 90 %»[i] de la production est concernée. Pourtant, les rendements se plaçaient dans une bonne moyenne avec [I]«un rendement moyen de 72 q/ha»[i] malgré une grande disparité entre les régions allant de [I]«40 à 105 q/ha»[i]. La qualité de ces blés est alors remise en cause avec un indice de chute d’Hagberg [I]«inférieur à 150»[i]. Seul Germain Bour se montre plutôt confiant. [I]«Nous allons peut-être pouvoir sauver des lots d’apaches et de rubisco qui possèdent un meilleur temps de chute. Cela nous permettrait d’honorer une partie de nos contrats meuniers»[i], affirme-t-il. Si les coopératives travaillent d’arrache-pied pour essayer de [I]«sauver ce qui peut l’être»[i], une grande partie de cette production va nécessairement être déclassée en fourrager. [I]«Mais il va falloir éviter de conserver des stocks trop importants de blé afin de réduire les conséquences pour les années à venir»[i], déclare Étienne Henriot. Pour autant, Baudoin Delforge estime ne pas pouvoir [I]«transformer des ânes en chevaux de course»[i] et pense [I]«tomber de Charybde en Scylla»[i]. Ce phénomène particulier entraîne un choc au sein des exploitations céréalières, l’année à venir risque d’être difficile mais [I]«si la situation est dure, elle n’est pas désespérée, il faut maintenant travailler pour amortir le choc»[i]. De plus, le colza est lui aussi affecté par la germination mais son cas reste moins préoccupant que celui du blé. [I]«Le colza possède une bonne teneur en huile»[i], [I]«en théorie, il peut être utilisé normalement»[i] et son rendement moyen [I]«est de 44 q/ha»[i] malgré des disparités, là encore, entre les fourchettes de rendement.
[INTER]Les autres cultures pourraient amortir le choc[inter]
Malgré la germination qui a touché de plein fouet la production de blé, Germain Bour reste toutefois [I]«confiant pour l’avenir car nous ne sommes pas isolés. Un effet de solidarité est en train de se mettre en place, certains lots de blé pourront peut-être, et quand même, être valorisés et surtout, nous avons une culture de diversification»[i]. En effet, les orges de printemps, affectés [I]«mais moins»[i] possèdent un bon calibrage malgré un rendement plutôt faible. Reste à connaître leur pouvoir germinatif pour le maltage… Par ailleurs, Cerepy reste satisfait de sa production d’avoine nue où les résultats sont excellents. [I]«Avec un rendement moyen à 45 q/ha et des contrats à 150 €/t qui vont pouvoir être honorés, cette culture nous permet d’avoir une bonne marge brute et d’apporter un bol d’air à nos adhérents»[i], explique Germain Bour. Les yeux des agriculteurs se tournent maintenant vers le maïs et le tournesol qui [I]«aujourd’hui paraissent magnifiques»[i]. Mais si la pluviométrie continue sa course folle, [I]«un problème sanitaire risque de se développer»[i] pour ces cultures à [I]«beau potentiel»[i]. Quoiqu’il en soit, le maïs se trouvera concurrencé sur le marché par le blé fourrager et son prix de vente risque d’en être affecté…