La frite, avec ou sans patates
L’EARL Pagand faisait récolter ses pommes de terre la semaine dernière à Longecourt-en-Plaine. Le contrat à l’hectare évite «tout stress» inutile.
«Ça fait trois que je suis installé avec mon frère, et autant de temps que nous produisons des pommes de terre» indique Émeric Pagand, jeune agriculteur de 28 ans. Un contrat à l’hectare passé avec l’entreprise Terre de France le satisfait pleinement : «Je n’ai aucune trésorerie à avancer et je sais d’avance combien je gagnerai à la fin de la récolte. C’est une formule sécurisante pour un jeune. Quand on reprend une exploitation, on n’a pas forcément la trésorerie en face». Dans la pratique, Émeric Pagand met à disposition une dizaine d’hectares à l’entreprise: «je prépare le sol pour les plants que Terre de France amène directement dans les champs. Ils assurent eux-mêmes la plantation. Je réalise les différentes tâches avec l’appui d’un technicien en apportant l’engrais et les différents traitements que je vais chercher chez Bresson». Adhérent de l’Asa de la Biètre, l’agriculteur bénéficie d’un réseau d’irrigation provenant des bassins de l’ancienne sucrerie d’Aiserey. Implantée le 20 avril, la culture a été récoltée en fin de semaine dernière. Émeric Pagand participait à la manutention comme cela est stipulé dans son contrat. «Les premières impressions font état d’un rendement voisin de 45t/ha. C’est un peu mieux que l’an passé et ses 35t/ha dûs à des problèmes d’excès d’eau. Cela aurait pu être un peu mieux cette fois-ci, surtout s’il n’avait pas grêlé fin juin. De petits tubercules se sont formés et n’ont pas été conservés par la machine» poursuit le Côte dorien. Seul un rendement supérieur à 55t/ha aurait pu lui apporter un bonus par l’entreprise : «ça avait été le cas lors de ma première année. Si ce seuil n’est pas dépassé, je gagne la même chose quel que soit le rendement, c’est l’avantage de cette formule».
Les Dijonnais connaissent la combine
La trieuse ne conserve pas les plus petits tubercules qui retombent directement dans le champ. De nombreuses personnes n’hésitent pas à s’arrêter au bord de la route pour venir se servir. Si certains demandent «gentiment» la permission à l’exploitant, d’autres ne le font pas et se ruent en tout hâte derrière la trieuse. Émeric Pagand relève une anecdote : «l’an passé, il y avait tellement de voitures que ça gênait la circulation et même les manipulations de l’entrepreneur... Ça devenait même dangereux».