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Bassins laitiers

La fin de la gestion départementale des quotas

Le redécoupage annoncé du territoire français en 9 bassins laitiers signe la fin des «réserves départementales». Quelles en seront les conséquences, pour la Bourgogne? Présidente de la section régionale des producteurs de lait à la FRSEA, Nadine Darlot tire le signal d'€™alarme.
Par D.B.
Le ministère de l'€™Agriculture a dévoilé le 23 novembre dernier ce que sera le prochain schéma national laitier, après redécoupage de l'€™hexagone en 9 «bassins» chargés de la gestion des quotas à la place des départements. Une réforme qui ne sera pas sans conséquence pour la région Bourgogne, qui voit son territoire éclater : l'€™Yonne et la Côte d'€™Or rejoignant la région «Grand Est», la Nièvre, la région « Centre » et la Saône et Loire, la région «Sud Est». Ce passage à une gouvernance par bassin, censé simplifier le paysage laitier national, suscite les craintes de la profession, qui y voit matière à générer d'€™importants mouvements de volumes et de transferts de quotas entre bassins
Dès le 7 décembre, Nadine Darlot, présidente de la section régionale des producteurs de lait à la FRSEA alertait la FNPL de ses inquiétudes : «outre la manière dont cela s'€™est fait, où aucune consultation n'€™a été organisée tant au niveau syndical qu'€™interprofessionnel, la crainte est bien à terme, de voir notre région dépouillée de son lait. La difficulté supplémentaire pour l'€™Yonne étant d'€™être intégrée à une zone de bassin qui n'€™a pas la même physionomie que notre département». Avec une moyenne annuelle de 365.000 litres de lait, l'€™Yonne est en effet l'€™exception des départements composant le bassin «Grand Est», dont la moyenne n'€™est que de 285000 l. De nouvelles règles concernant la redistribution de quotas entreront en vigueur le 1er avril prochain. Quid des 6,5 millions de litres octroyés cette année à près de 200 producteurs icaunais ? Sachant qu'€™un nouvel ordre prioritaire sera imposé : 40000 l par JA, suivi d'€™une attribution aux récents investisseurs et ensuite, aux producteurs ayant une moyenne inférieure à celle du bassin. D'€™autres questions sont soulevées : «les règles seront déterminées par des "€œconférences de bassin" où les producteurs ne seront plus que 6 représentants sur 28 participants ! Par ailleurs, quelles seront les orientations de nos entreprises ? Serons nous assez forts face à des départements, voire des régions, plus dynamiques ? N'€™aurions nous pas intérêt à créer un grand bassin, avec le "€œCentre"€, regroupant des zones à faible densité ? »
Les discussions entamées avec la FNPL n'€™ont pas été vaines et certaines dispositions obtenues : délimitation des bassins par arrêté et non par décret (pour plus de souplesse), ainsi que l'€™engagement de refaire un point dans un an et d'€™apporter les modifications jugées nécessaires. Pour Nadine Darlot, une certitude : «en tout état de cause, je pense que l'€™année laitière qui arrive sera celle d'€™un tournant. Je m'€™engage à suivre ce dossier afin de préserver au mieux les intérêts de nos producteurs et maintenir une dynamique laitière».