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CER France BFC

La fin d’année a tout gâché

CER France a présenté les résultats prévisionnels de l’année écoulée. Certains systèmes de productions ont connu et connaissent des mois très compliqués avec la sécheresse.
Par Aurélien Genest
La fin d’année a tout gâché
Les systèmes bovins viande et bovins laitiers sont les plus impactés avec des fourrages limités, chers, et parfois de mauvaise qualité.
Parfaitement lancée durant son premier semestre, l’année 2018 a terminé sur une très mauvaise note avec la sécheresse. Cet évènement climatique tardif et de grande ampleur a fortement perturbé la fin de l’exercice. Pire, ses plus grands impacts se feront ressentir en 2019. «Certains éleveurs sont aujourd’hui dans le dur», s’est inquiété François Massuard, le 25 janvier, lors de la traditionnelle réunion d’informations de CER France dédiée aux cadres et partenaires de l’agriculture.

L’alimentation coûte cher
Le début de campagne était pourtant favorable. Pour les producteurs laitiers, les volumes de production étaient importants, les prix bien orientés et les fourrages de qualité. «L’année n’est pas mauvaise dans sa globalité. Mais les effets de la sécheresse se font ressentir depuis le mois d’octobre et l’arrivée des mauvais ensilages. Là, ça se complique sérieusement, avec des besoins importants en fourrages et en concentrés dont les prix repartent à la hausse, 2019 s’annonce mouvementée», commente François Massuard, faisant d’ores et déjà état d’une baisse importante de la production.

La conjoncture est tout aussi difficile pour les systèmes bovins viande, confrontés à la même problématique fourrages : «l’année 2018 n’avait déjà pas été très favorable, même si les prix des broutards se sont bien tenus. Le marché des femelles et des vaches de réforme a été constamment déprimé. Les marges de sécurité sont très faibles dans bon nombre d’exploitations. Nous attendons avec impatience les premières pousses de printemps».

De bonnes nouvelles
La sécheresse 2018, tardive, a permis un bon déroulé des moissons. «C’est la bonne nouvelle de l’année, notamment pour les grandes cultures d’hiver du plateau, qui ont bénéficié d’un printemps arrosé», relève François Massuard, «les rendements ont été bons cette année, tout comme les prix. Cela donne un peu de souffle aux exploitations qui, pour la première fois depuis cinq campagnes, assurent leur équilibre financier. Il faudra bien entendu d’autres années de ce type pour renflouer les trésoreries». Les grandes cultures de la plaine restaient pour leur part sur une belle campagne 2017. «L’excès d’eau de 2018 ne leur a pas été favorable», rappelle le chargé d’études, «des baisses de rendements sont constatées et l’impact de la sécheresse a été marqué dans les cultures d’été». Le retour des prix à un niveau satisfaisant est très apprécié, celui-ci devrait se poursuivre en 2019 : «nous avons de bonnes raisons de le penser. Le niveau des stocks est particulièrement bas, le ratio stocks sur consommation est le plus faible depuis sept ans. La production mondiale a été moins importante en 2018 et le niveau de consommation reste élevé».