Sanitaire
La filière veaux de boucherie s’engage pour une médicalisation raisonnée
Il y a un an, la filière veaux de boucherie s’est engagée dans la charte interprofessionnelle de bonne maîtrise sanitaire et de bon usage des traitements médicamenteux. Premier bilan.

«On se préoccupe de la médication en élevages veaux de boucherie car elle revêt des enjeux zootechnique, technico-économique et de santé humaine. C’est pourquoi, une charte interprofessionnelle de bonne maîtrise sanitaire et de bon usage des traitements médicamenteux, visant à favoriser la diminution des usages d’antibiotiques dans les élevages de veaux de boucherie français, a été signée au Space 2015. Elle s’inscrit dans le plan Ecoantibio 2017 qui ambitionne une réduction de l’usage des antibiotiques de 25 %», note Magdéléna Chanteperdrix, service qualité des viandes à l’Institut de l’élevage. Plus de 60 % des éleveurs de veaux de boucherie se sont déjà engagés individuellement dans ce plan d’action.
Sensibiliser l’ensemble de la filière
«Cette charte a permis d’avancer ensemble en sensibilisant tous les acteurs de la filière (éleveurs, intégrateurs, vétérinaires, techniciens). Afin de mener à bien cet objectif de réduction de 25%, il était important en premier lieu de quantifier et de mieux comprendre la consommation d’antibiotiques», poursuit l’ingénieur. Aussi, une enquête nationale a été menée auprès d’une centaine d’éleveurs tirés au sort. Les résultats seront disponibles en fin d’année. «On s’est davantage penché sur le phénomène d’antibiorésistance. Il ressort d’ores et déjà que les veaux sont plus chargés en antibiorésistance quand ils rentrent en ateliers que quand ils en sortent. Une étude complémentaire confiée à l’ANSES a été lancée afin de caractériser la cinétique d’élimination de l’antibiorésistance au cours de la vie du veau en atelier d’engraissement (mesures tous les quinze jours) et d’évaluer les paramètres susceptibles de l’influer».
En 2014, une photographie de l’antibiorésistance avait été réalisée à un instant T. Or, il était «important d’avoir une évolution. C’est pourquoi on a décidé de mettre en place un observatoire pérenne des usages des médicaments, conçu pour mesurer les quantités d’antibiotiques utilisés en élevages, à partir d’un panel d’éleveurs volontaires (suivi des consommations antibiotiques dans 40 élevages)». Les premiers résultats seront connus en début d’année 2017.
Rechercher des alternatives
L’un des objectifs du plan Ecoantibio 2017 est de remplacer les antibiotiques par des méthodes alternatives ce qui se traduit par la mise en place de deux programmes à la station expérimentale du Rheu (Ille-et-Vilaine). L’un nommé Antibiovo et l’autre Preventivo. Le premier a pour mission de recenser et évaluer quantitativement et qualitativement les méthodes alternatives proposées tant en France qu’en Union européenne. Pour l’instant, des essais sur deux méthodes alternatives (acide citrique et tryptophane) n’ont pas donné de résultats probants (affections respiratoires et digestives plus marquées dans les lots expérimentaux, coûts vétérinaires détériorés et conditions de travail non transposables en élevage commercial). De son côté, Préventivo, toujours en cours, cherche à évaluer l’intérêt zootechnique, sanitaire et économique de l’emploi de prébiotiques ou de probiotiques en substitution aux antibiotiques, lors du démarrage des veaux. «La filière ne néglige aucune piste. On peut par exemple citer le programme Bativeau (concevoir des bâtiments d’élevage innovants et adaptés à un usage raisonné d’antibiotiques), ainsi que la participation à un plan de recherche européen d’envergure «EFFORT», réunissant la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, afin d’identifier les facteurs favorisant la diffusion de la résistance bactérienne ou permettant de la freiner. Par ailleurs, le développement de nouvelles technologies visant à faciliter le suivi sanitaire individuel de chaque veau et la recherche de synergie avec la filière laitière, pour renforcer et améliorer la qualité des veaux nourrissons, sont également des projets au stade de la réflexion».
Sensibiliser l’ensemble de la filière
«Cette charte a permis d’avancer ensemble en sensibilisant tous les acteurs de la filière (éleveurs, intégrateurs, vétérinaires, techniciens). Afin de mener à bien cet objectif de réduction de 25%, il était important en premier lieu de quantifier et de mieux comprendre la consommation d’antibiotiques», poursuit l’ingénieur. Aussi, une enquête nationale a été menée auprès d’une centaine d’éleveurs tirés au sort. Les résultats seront disponibles en fin d’année. «On s’est davantage penché sur le phénomène d’antibiorésistance. Il ressort d’ores et déjà que les veaux sont plus chargés en antibiorésistance quand ils rentrent en ateliers que quand ils en sortent. Une étude complémentaire confiée à l’ANSES a été lancée afin de caractériser la cinétique d’élimination de l’antibiorésistance au cours de la vie du veau en atelier d’engraissement (mesures tous les quinze jours) et d’évaluer les paramètres susceptibles de l’influer».
En 2014, une photographie de l’antibiorésistance avait été réalisée à un instant T. Or, il était «important d’avoir une évolution. C’est pourquoi on a décidé de mettre en place un observatoire pérenne des usages des médicaments, conçu pour mesurer les quantités d’antibiotiques utilisés en élevages, à partir d’un panel d’éleveurs volontaires (suivi des consommations antibiotiques dans 40 élevages)». Les premiers résultats seront connus en début d’année 2017.
Rechercher des alternatives
L’un des objectifs du plan Ecoantibio 2017 est de remplacer les antibiotiques par des méthodes alternatives ce qui se traduit par la mise en place de deux programmes à la station expérimentale du Rheu (Ille-et-Vilaine). L’un nommé Antibiovo et l’autre Preventivo. Le premier a pour mission de recenser et évaluer quantitativement et qualitativement les méthodes alternatives proposées tant en France qu’en Union européenne. Pour l’instant, des essais sur deux méthodes alternatives (acide citrique et tryptophane) n’ont pas donné de résultats probants (affections respiratoires et digestives plus marquées dans les lots expérimentaux, coûts vétérinaires détériorés et conditions de travail non transposables en élevage commercial). De son côté, Préventivo, toujours en cours, cherche à évaluer l’intérêt zootechnique, sanitaire et économique de l’emploi de prébiotiques ou de probiotiques en substitution aux antibiotiques, lors du démarrage des veaux. «La filière ne néglige aucune piste. On peut par exemple citer le programme Bativeau (concevoir des bâtiments d’élevage innovants et adaptés à un usage raisonné d’antibiotiques), ainsi que la participation à un plan de recherche européen d’envergure «EFFORT», réunissant la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, afin d’identifier les facteurs favorisant la diffusion de la résistance bactérienne ou permettant de la freiner. Par ailleurs, le développement de nouvelles technologies visant à faciliter le suivi sanitaire individuel de chaque veau et la recherche de synergie avec la filière laitière, pour renforcer et améliorer la qualité des veaux nourrissons, sont également des projets au stade de la réflexion».
Rendez-vous
Les 25 et 26 avril 2017 à La Baule, la filière veaux française accueillera, par l’intermédiaire de son interprofession nationale Interbev, le 6e symposium International destiné aux professionnels de la filière. L’occasion de «réaliser une photographie actuelle du marché, à l’échelle internationale et de s’interroger sur les défis et enjeux auxquels la filière sera confrontée dans les prochaines années», note Alexandre Merle, Président d’Interveaux, au Space à Rennes. Près de 400 acteurs sont attendus, issus de plusieurs pays dont le Canada et les États-Unis.
www.symposium-veau.com
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