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Drive fermier

La ferme s’invite en ville

Depuis deux ans et demi, les drive fermiers se multiplient dans l’Yonne. Un modèle de vente en circuit très court, qui marche et qui ne demande qu’à se faire connaître.
Par Hugo Albandea
La ferme s’invite en ville
Guy Martin, maraîcher, à envoyé sa sœur (à gauche) et son beau-frère (au centre) pour servir Jean-Luc, un client satisfait (à droite).
Depuis septembre 2015, le drive fermier d’Auxerre tourne à plein régime, avec 60 à 70 paniers vendus par semaine. Lancé fin 2014, le dispositif a atteint un rythme de croisière au bout de 18 mois.

Au départ, les premiers clients ont retrouvé quelques producteurs du réseau Bienvenue à la ferme dans une salle à l’arrière de la Chambre d’agriculture. Cela a permis aux consommateurs d’accéder à des produits locaux en circuit court, voire très court, puisque les agriculteurs gèrent eux-mêmes la préparation des commandes et la vente des produits.

À la suite du succès du drive d’Auxerre, le secteur de Sens a emboîté le pas, au mois de mai 2016. Pour Alice Demolder-Bilhot, responsable du drive fermier à la Chambre d’agriculture, les ventes n’ont pas encore atteint un niveau satisfaisant : «On est à 35 ou 40 paniers par semaine. C’est pile le seuil de rentabilité pour les producteurs. Pour plus de souplesse, il en faudrait un nombre plus conséquent, c’est-à-dire 60 à 70, comme à Auxerre». Les agriculteurs engagés dans un drive fermier doivent en effet livrer leurs produits en ville dès la première commande. Une contrainte supplémentaire avec laquelle ils sont prêts à composer pour atteindre de nouveaux clients.

Un atout pour les producteurs
Avec l’ouverture d’un site à Avallon en 2017, le drive fermier compte maintenant trois équipes. Pour chaque secteur, les risques financiers ont été minimisés : «Les producteurs investissent très peu, explique Alice Demolder-Bilhot, le local de livraison est mis à disposition, ils n’ont pas de loyer. Il faut juste s’organiser pour livrer, et reverser entre 12% et 15% des bénéfices à l’association. Cet argent sert au fonctionnement et surtout à la communication autour du drive».
Les agriculteurs peuvent ainsi toucher un public différent de celui qui vient à la ferme dans le cadre de la vente directe. Pour Gérard Breton, éleveur à Branches, «c’est un plus non négligeable».