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élections législatives

La FDSEA accueille les candidats nivernais

La FDSEA a accueilli mercredi 31 mai les candidats aux élections législatives. Ceux-ci ont répondu présent et ont ainsi abordé les grands sujets qui préoccupent actuellement l’agriculture nivernaise.
Par Céline Clément
La FDSEA accueille les candidats nivernais
De gauche à droite Bernard Larue, agriculteur, Cyrille Forest, vice-président de la FDSEA 58 et Clément Blandin, président des Jeunes Agriculteurs de la Nièvre.
TVA sociale, CICE, gestion de la ressource en eau, retraites, accès au haut débit...sont quelques-uns des sujets qui ont pu être abordés, mercredi 31 mai, sur l’exploitation de Denis Larue à Pain, à l’occasion de l’accueil des candidats aux élections législatives par la FDSEA. Les responsables du syndicat agricole ont présenté la situation de crise dans laquelle est plongée l’agriculture nivernaise, avec une vraie volonté d’alerter les futurs représentants politiques au niveau départemental. «Cela fait plusieurs années que l’on tire la sonnette d’alarme, et agir rapidement sera l’urgence de votre prochain mandat», résumait simplement Cyrille Forest, vice-président de la FDSEA.

Avant de dresser le tableau d’une agriculture aux prises avec d’importantes difficultés  : «La ferme Nièvre c’est une SAU de 173 ha avec une main d’oeuvre à 80% familiale et 3291€ de capitaux détenus à l’hectare par agriculteur. Entre le produit et les charges rien ne va plus et les prix ne sont pas à la hausse. On est en alerte rouge pour 2016 et 77% des exploitations sont en revenu négatif. 92% des agriculteurs vivent avec moins d’un Smic annuel».

Une situation intenable
«Intenable»  : c’est ainsi que Cyrille Forest a finalement résumé la situation, appelant les candidats aux législatives à se montrer impliqués dans les futures politiques agricoles. «Depuis quatre ans, le revenu des céréaliers est négatif, le prix de vente des bovins est en baisse. Dans la réforme de la Pac, on nous avait promis que les aides allaient remonter or ce n’est pas le cas».

Clément Blandin, président des Jeunes Agriculteurs de la Nièvre, s’exprimait à son tour, pour représenter une jeunesse elle aussi en difficulté  : «C’est compliqué de remplir le dossier des aides et je comprends que certains ne se lancent pas là-dedans, la crise structurelle de l’élevage ne motive pas les jeunes à s’installer et depuis deux ans, les installations sont en baisse». Difficulté à trouver du terrain, ou tout simplement à financer une installation dont la rentabilité n’est pas toujours assurée, tels sont les freins évoqués par les jeunes agriculteurs. «Et pourtant dans les 10 ans à venir, il y aura 1500 chefs d’exploitations à remplacer», observait Clément Blandin. Face à ces défis, l’agriculture cherche des solutions.

L’une d’entre elles, comme l’a rappelé Cyrille Forest, est la diversification. Une piste que travaille la FDSEA en partenariat avec la Chambre d’agriculture. Le syndicat a par ailleurs listé 13 mesures pour l’avenir, proposées dans le cadre des élections présidentielles et à présent dans celui des élections législatives. Des mesures qu’a présenté Stéphane Lafranchise, directeur du syndicat nivernais. «Aujourd’hui, on vit une crise morale dans les campagnes. On passe beaucoup de temps à écouter les gens et une chose est sûre, ils finissent par ne plus croire en rien. Tout au long de la filière on est en perte de vitesse on perd des marchés au profit de concurrents européens voire extra européens et la fracture s’accentue entre le monde rural et le monde urbain. Notre ambition est donc de dégager un schéma global de rupture pour éviter que les gens plongent moralement». Les candidats en campagne se sont globalement montrés en accord avec ce schéma. Gilbert Champagne, le candidat écologiste, a estimé que son programme était «très proche» des mesures proposées par la FDSEA. Tout comme Perrine Goulet, pour La République en Marche, qui a trouvé plutôt juste l’ensemble des propositions, excepté celle concernant la TVA sociale.

13 mesures pour l’avenir

1. repenser un projet agricole européen ambitieux.
2. un plan national d’investissement agricole
3. une politique structurée de la gestion de la ressource en eau
4. la mise en place d’une TVA sociale
5. le CICE
6. Dire stop aux sur-transpositions (excès de normes qui pèsent sur l’activité agricole)
7. refonder la LME pour inverser la logique de construction des prix
8. introduire dans la charte de l’environnement le principe d’innovation
9. construire un statut de l’agriculteur professionnel
10. calculer la retraite sur les 25 meilleures années
11. accompagner une politique ambitieuse de gestion des risques (construire un premier niveau de réserve de précaution)
12. l’égal accès au très haut débit et la fin des zones blanches
13. réguler les populations de loup sur le territoire national