Syndicalisme
La FDSEA 89 solidaire avec les producteurs laitiers
Nadine Darlot, présidente de la section laitière de la FDSEA 89, s’exprime sur les conséquences des mesures liées au Covid-19 sur la production laitière.

Alors que les Français sont confinés chez eux pour tenter d’éradiquer la propagation du Coronavirus, les producteurs de lait continuent matin et soir de traire leurs vaches, nourrissent et soignent l’ensemble de leur troupeau.
Alors que tous les feux étaient au vert pour le revenu des producteurs : déséquilibre offre / demande, engagement des acteurs de la filière laitière dans la démarche « France terre de lait » pour que chaque acteur puisse mieux vivre de son métier. Alors que les consommateurs souhaitent de plus en plus de traçabilité.
Depuis 15 jours nos entreprises nous demandent de réduire nos volumes de lait en plein pic de production dû à la mise à l’herbe. De plus certaines entreprises baissent le prix ce qui équivaut à une double peine. En totale contradiction avec la loi Égalim. Comment accepter un prix du lait d’excédent (prix B) supérieur au prix A ?
Ces baisses de volumes nous sont imposées pour s’adapter aux demandes de la distribution. Effondrement du débouché de la RHF, bouleversement des habitudes de consommation, plus de produits de longue conservation, beurre, emmental râpé, crème au détriment des fromages AOP.
Face à cette crise, les laiteries sont plus ou moins touchées selon leur taille et leurs transformations. Si certains transformateurs assurent qu’il y aura de la solidarité entre laiteries pour y répondre, d’autres un peu moins. Les comptes 2019 des entreprises de transformation nous montrent une augmentation du chiffre d’affaires et des résultats positifs en nette progression. Je souhaite que les seuls contributeurs à l’effort ne soient pas uniquement les producteurs. Les chiffres feront loi le temps venu.
La FNPL, face à cette problématique, a défendu l’idée d’une réduction volontaire compensée à hauteur de 320 € les 1 000 litres à partir de moins 2 % de production et jusqu’à 5 %. Elle a obtenu de repousser la date de fin des dons alimentaires et demande au niveau européen des mesures exceptionnelles à travers le stockage privé. Pour la réduction de production il faudra utiliser des leviers facilement réversibles pour reprendre une production normale le temps venu.
À cela s’ajoutent des préoccupations dues aux conditions climatiques : un début mars humide avec un stock d’herbe satisfaisant mais pas toujours utilisable en fonction de la portance du sol, depuis 15 jours des gelées matinales et un vent de nord ont fait chuter la croissance de l’herbe. Les stocks de printemps risquent de ne pas être au rendez-vous. Et les cours des tourteaux de soja et de colza sont en train de flamber.
Dès aujourd’hui, des producteurs de lait prévoient d’acheter à l’extérieur pour reconstituer les stocks d’alimentation pour l’année à venir. N’oublions pas que 2020 fait suite à une année 2019 calamiteuse.
Afin de parvenir à maintenir la production laitière dans notre département plusieurs points devront être mis en œuvre : avec une production réduite, maintenir une recette laitière passe par un prix ; une solidarité entre filière pour maintenir une alimentation à prix raisonnable ; une solidarité entre laiteries pour permettre aux plus fragiles de ne pas disparaître en laissant des producteurs au bord de la route.
Les producteurs attendent toujours une reconnaissance. Il est temps de jouer collectif.
Alors que tous les feux étaient au vert pour le revenu des producteurs : déséquilibre offre / demande, engagement des acteurs de la filière laitière dans la démarche « France terre de lait » pour que chaque acteur puisse mieux vivre de son métier. Alors que les consommateurs souhaitent de plus en plus de traçabilité.
Depuis 15 jours nos entreprises nous demandent de réduire nos volumes de lait en plein pic de production dû à la mise à l’herbe. De plus certaines entreprises baissent le prix ce qui équivaut à une double peine. En totale contradiction avec la loi Égalim. Comment accepter un prix du lait d’excédent (prix B) supérieur au prix A ?
Ces baisses de volumes nous sont imposées pour s’adapter aux demandes de la distribution. Effondrement du débouché de la RHF, bouleversement des habitudes de consommation, plus de produits de longue conservation, beurre, emmental râpé, crème au détriment des fromages AOP.
Face à cette crise, les laiteries sont plus ou moins touchées selon leur taille et leurs transformations. Si certains transformateurs assurent qu’il y aura de la solidarité entre laiteries pour y répondre, d’autres un peu moins. Les comptes 2019 des entreprises de transformation nous montrent une augmentation du chiffre d’affaires et des résultats positifs en nette progression. Je souhaite que les seuls contributeurs à l’effort ne soient pas uniquement les producteurs. Les chiffres feront loi le temps venu.
La FNPL, face à cette problématique, a défendu l’idée d’une réduction volontaire compensée à hauteur de 320 € les 1 000 litres à partir de moins 2 % de production et jusqu’à 5 %. Elle a obtenu de repousser la date de fin des dons alimentaires et demande au niveau européen des mesures exceptionnelles à travers le stockage privé. Pour la réduction de production il faudra utiliser des leviers facilement réversibles pour reprendre une production normale le temps venu.
À cela s’ajoutent des préoccupations dues aux conditions climatiques : un début mars humide avec un stock d’herbe satisfaisant mais pas toujours utilisable en fonction de la portance du sol, depuis 15 jours des gelées matinales et un vent de nord ont fait chuter la croissance de l’herbe. Les stocks de printemps risquent de ne pas être au rendez-vous. Et les cours des tourteaux de soja et de colza sont en train de flamber.
Dès aujourd’hui, des producteurs de lait prévoient d’acheter à l’extérieur pour reconstituer les stocks d’alimentation pour l’année à venir. N’oublions pas que 2020 fait suite à une année 2019 calamiteuse.
Afin de parvenir à maintenir la production laitière dans notre département plusieurs points devront être mis en œuvre : avec une production réduite, maintenir une recette laitière passe par un prix ; une solidarité entre filière pour maintenir une alimentation à prix raisonnable ; une solidarité entre laiteries pour permettre aux plus fragiles de ne pas disparaître en laissant des producteurs au bord de la route.
Les producteurs attendent toujours une reconnaissance. Il est temps de jouer collectif.