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Syndicalisme

La FDSEA 58 relance sa section ovine

Portée par une nouvelle équipe, la section ovine de la FDSEA 58 reprend du service. Objectif : remettre l’élevage ovin au cœur des dynamiques territoriales, défendre le revenu et structurer des réponses concrètes sur la prédation, les débouchés et l’installation. Son nouveau président, Jean-Marc Bertrand, revient sur ses priorités.

Par Propos recueillis par FDSEA 58
La FDSEA 58 relance sa section ovine
Jean-Marc Bertrand est éleveur à Sainte-Colombe-des-Bois.

Jean-Marc Bertrand, qui êtes-vous ?

Jean-Marc Bertrand : « Je suis chef d'une exploitation EARL située à Sainte-Colombe-des-Bois. L’exploitation fait 160 ha : 50 ha de cultures et 110 ha de prairies. Le troupeau compte 420 brebis de race Romane inscrites en sélection et 35 vêlages de vaches charolaises. »

Qu'est-ce qui vous a motivé à reprendre la présidence de la section ovine ?

J-M B. : « Je suis convaincu que la filière ovine a toute sa place dans la Nièvre. Le nombre de brebis diminue et ce n’est pas normal : l’élevage ovin n’est pas plus compliqué qu’une autre production. Je veux encourager de nouvelles installations et redynamiser la filière. »

Quels atouts spécifiques voyez-vous pour les ovins dans la Nièvre et en Bourgogne-Franche-Comté ?

J-M B. : « L’ovin peut être une production principale ou compléter une activité de grande culture ou bovine. Les cours sont actuellement favorables, en bovin comme en ovin. En ovin les investissements de départ sont limités et le retour sur investissement est rapide : une agnelle peut être mise à la reproduction à l’âge d’un an et huit mois après on peut vendre ses premiers agneaux ! »

Si vous deviez dresser un diagnostic franc de la filière ovine locale en trois points, quel serait-il ?

J-M B. : « Les freins majeurs aujourd’hui : un manque de dynamisme de la filière, la prédation (le loup) et une fragilité sanitaire. »

Quelles sont, selon vous, les urgences opérationnelles des éleveurs ovins ?

J-M B. : « En priorité : un appui technique solide sur la problématique de la prédation. »

Où en sommes-nous des débouchés (abattage de proximité, filières longues, vente directe) ?

J-M B. : « Le territoire a des atouts : des marchés au cadran, deux coopératives (Feder terre d’ovin et Sicarev Coop), et un abattoir à Cosne, idéalement situé entre Paris et Lyon, à proximité des bouchers. Nous visons aussi un appui technique pour améliorer l’organisation et renforcer la coordination entre acteurs. »

Comment allez-vous faire vivre la section au quotidien ?

J-M B. : « Par plus de communication et de cohésion entre éleveurs avec des moyens de communication simples et modernes comme la création un groupe WhatsApp dynamique ; organiser des réunions conviviales et constructives ; favoriser les échanges avec les techniciens de la Chambre d’agriculture, les coopératives et les partenaires de la filière. L’idée, c’est de garder un lien social fort et de trouver ensemble des solutions concrètes. Le développement passera par le travail collectif : c’est ensemble que la filière progressera et se fera connaître dans le département. »

Comment associerez-vous les éleveuses/éleveurs et comment ferez-vous remonter leur parole au niveau régional et national ?

J-M B : « En maintenant un contact régulier avec la Fédération nationale ovine (FNO) et en faisant remonter l’information au niveau régional, même si ce n’est pas toujours simple ! »

Quel message souhaitez-vous adresser aujourd'hui aux éleveurs ovins de la Nièvre ?

J-M B. : « Le développement de la filière passe par le travail collectif : ensemble, nous pouvons progresser et mieux promouvoir l’ovin dans la Nièvre. »

Comment rejoindre la section et contribuer dès maintenant ?

J-M B : « La section est ouverte à tous les éleveurs ovins du département. Nous voulons recenser les élevages et leur redonner envie de s’impliquer grâce à une section plus dynamique et participative. »

Une feuille de route pragmatique

Après plusieurs mois de concertation sur le terrain, la FDSEA de la Nièvre a donc réactivé officiellement sa section ovine. À sa tête, Jean-Marc Bertrand, un éleveur nivernais bien connu, élu également à la Chambre d’agriculture, déterminé à jouer collectif dans un contexte exigeant. Cette relance s’accompagne d’une feuille de route pragmatique : nourrir un réseau d’entraide entre éleveurs, peser dans les décisions locales et nationales et mettre en place des actions rapides. La priorité, c’est le revenu et la protection des troupeaux, mais aussi la fierté du métier. La section s’ouvre largement à tous les profils : troupeaux viande ou mixtes, petites ou grandes structures, vente directe ou filière longue. Une première réunion de travail fixera les thématiques début 2026 : prédation et moyens de protection, valorisation des agneaux, emploi, transmission-installation et dossiers PAC/Mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) liés au pastoralisme. Un appel est lancé aux éleveuses et éleveurs : « Venez avec vos priorités, on construit l’agenda ensemble. » Pour rejoindre la section ovine : FDSEA 58 Tél. : 03 86 93 40 92 — Mail : fdsea58@fdsea58.fr