La Côte d’Or, terre de melons ?
Une visite d’essais proposée la Chambre d’agriculture a été l’occasion de découvrir une production originale pour la région.
Ce n’est pas un scoop pour les producteurs ni pour leurs clients. «Du melon, il s’en fait depuis très longtemps dans le département» assure Armel Martin, maraîcher en agriculture biologique à Auxonne. L’homme de 60 ans estime qu’au moins un maraîcher côte dorien sur deux cultive ce «fruit» très présent dans le sud de la France. «Il se faisait beaucoup de melons de 3 à 4kg dans le temps. Celui-ci ne se vendrait plus aujourd’hui à cause de sa taille. Personnellement, j’en produisais il y a une quinzaine d’années, mais j’avais arrêté suite à de mauvais résultats». Armel Martin s’est remis à produire des melons en 2010 : «la demande des clients était croissante et j’avais, cette fois-ci, de la disponibilité dans mes serres pour les protéger des intempéries». Le melon lui permet de diversifier ses paniers Amap et son offre en vente directe. «Cette culture reste tout de même assez fragile dans notre secteur» tempère le producteur, «s’il pleut une semaine avant la récolte, le melon éclate et n’est pas bon. Même sous serre, il peut craindre les basses températures».
A la recherche de la meilleure variété
Des essais ont été menés par la Chambre d’agriculture avec le Groupement des producteurs de fruits et légumes de Côte d’Or (GPFL21) . «Nous répondons à la demande de certains adhérents» indique Philippe Marande, président du GPFL21, «certains ont des problématiques bien précises et nous avons décidé de sélectionner les variétés les plus adaptées à notre contexte pédoclimatique. C’est tout de même mieux de travailler ensemble, plutôt que de galérer tout seul chez soi pendant des années !» Les expérimentations ont été menées chez Armel Martin, sous serre et en plein champ, en agriculture biologique. Le protocole était le même à quelques kilomètres de là, chez Jean-Philippe Pélissier, cette fois-ci en agriculture conventionnelle. Iris Amiot, jeune femme installée en maraîchage biologique l’an passé dans le canton de Nuits-Saint-Georges, faisait partie du petit groupe de producteurs présents à une visite d’essais la semaine dernière : «Du melon, pourquoi pas ? Je souhaite également diversifier ma production qui est aujourd’hui composée de 32 légumes différents. Je suis venue ici pour me renseigner et gagner du temps dans ma réflexion!» Les participants étaient invités à noter différents aspects visuels et gustatifs des melons. Anne-Laure Galimard, conseillère à la Chambre d’agriculture, dévoilera les résultats en fin de campagne, lors de la réunion annuelle des producteurs.