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élevages allaitants

La Côte-d’Or est dehors

La majorité des bovins du département ont été mis à l’herbe ces dernières heures. Rencontre avec un éleveur du canton d’Arnay-le-Duc.
Par Aurélien Genest
La Côte-d’Or est dehors
Pascal Dédiot, à Jouey, a lâché ses bêtes avec son frère Jean-Marc.
Bon, ça, c’est fait. La mise à l’herbe a été effectuée ces derniers jours au Gaec Dédiot à Jouey. «Nous sommes légèrement en avance cette année. Les terres étaient bien ressuyées, il y avait une belle pousse, les nuits se réchauffaient: c’était le bon moment de lâcher» indique Pascal Dédiot. Pas moins de 220 bovins, accompagnés de 140 petits veaux, ont rejoint les prés de l’exploitation sur une superficie totale de 200 hectares. Huit jours ont été nécessaires à l’éleveur côte-d’orien et son frère Jean-Marc pour transférer leurs Charolais de tout âge. Deux bétaillères de taille relativement importante, propriétés d’une Cuma, leur ont été d’une grande utilité comme chaque année. Une bonne entente avec d’autres éleveurs cumistes sortant leur bêtes durant la même période a été également propice à la réalisation de l’opération. Ce travail fait suite à une longue préparation : l’entretien de plusieurs kilomètres de clôtures a nécessité plusieurs semaines d’intervention. Il a aussi fallu réfléchir les points d’eau, disposer des pierres à sel, remettre en état les nourrisseurs, le tout en continuant de soigner les bêtes en stabulation et en les préparant à la mise à l’herbe, notamment en les triant.

Prévention et surveillance
Si le pâturage est une source importante de réduction des coûts de l’alimentation dans un élevage, mal préparée, la mise à l’herbe peut également être à l’origine d’accidents. «Il y en a de toute sorte, notamment mécanique, à commencer par la montée des animaux dans la bétaillère» note Pascal Dédiot. La plus grande préoccupation des deux éleveurs concerne le changement d’alimentation et d’environnement des animaux, susceptible d’engendrer des problèmes de santé pouvant directement impacter la production et la reproduction des animaux. Jean-Marc et Pascal Dédiot mettent un point d’honneur à bien réaliser tous les vaccins nécessaires et autres apports en oligoéléments. Des produits antiparasitaires sont également appliqués en prévention, selon le type et l’âge de l’animal. «Ces opérations ont un coût relativement élevé, entre 7 et 10 euros par jeunes animaux, mais ces produits s’avèrent jusqu’à présent très efficaces. Leur application réduit considérablement le risque de problèmes biologiques, et nous évite d’avoir à reprendre les animaux durant la saison estivale, période peu propice avec les différents travaux de fenaison et de moisson» ajoute Pascal Dédiot.

La fin de la mise à l’herbe n’est pas synonyme de repos pour autant : les deux éleveurs vont tâcher d’assurer au mieux une transition alimentaire la plus douce possible avec l’apport de fourrages fibreux dans les premières semaines après le lâcher des bêtes. Une surveillance accrue des différentes pâtures va également s’imposer durant un bon mois.