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Les grandes cultures de la Nièvre, entre roulette et jackpot

La conférence au Casino de Pougues remet les fondamentaux sur le tapis

C’était une première dans la Nièvre, vendredi 6 mars dernier  : une conférence «grandes cultures» s’est tenue au Casino de Pougues-les-Eaux, à l’invitation du CAF (la structure paritaire des OPA) de la Nièvre.
Par Emmanuel Coulombeix
La conférence au Casino de Pougues remet les fondamentaux sur le tapis
Chacun dans son champ d’expertise, les intervenants, sur scène, ont re-précisé les fondamentaux techniques, économiques, financiers et de gestion, des exploitations de grandes cultures.
Après une année 2013 aux cours très bas et une année 2014 dont la qualité des récoltes et la votalité des marchés ont de nouveau réduit le revenu des agriculteurs nivernais, la Conférence de l’agriculture française (CAF) de la Nièvre avait décidé, en septembre dernier, de pointer les projecteurs sur cette production dominante essentielle pour l’économie du département. A l’appel de la FDSEA58, des JA 58, de la Chambre d’agriculture, du CER France Alliance Centre, du Crédit agricole Centre Loire, de Groupama Rhône-Alpes Auvergne, de la Safer et d’Axéréal, une quarantaine de céréaliers ont donc répondu présents, le 6 mars à Pougues-les-Eaux, pour une après-midi studieuse et ambitieuse. Outre le nombre et la qualité des intervenants, sous l’animation du directeur de la FRSEA des Pays de la Loire, la grande salle du Casino avait été privatisée et un système innovant d’échanges de questions avec la régie par SMS, a permis à chacun d’interroger en direct les experts, sélectionnés chacun pour leurs compétences propres. Technicité, financement de l’exploitation, gestion, commercialisation, gestion des risques... Ce sont les fondamentaux de l’entreprise de grandes cultures qui ont été passés en revue, de sorte de donner des clés, des pistes d’amélioration, des sources de développement, à des agriculteurs nivernais rudement éprouvés depuis deux ans. Après un tour d’horizon des faits marquants de la campagne céréalière 2014, chaque expert a listé, pour son propre champ d’action, les moyens de «sécuriser ses résultats économiques en grandes cultures». Sur la scène, Mickäel Geloen, de la Chambre d’agriculture, Claude Perrot pour Groupama, Philippe Aimon pour CER France Alliance, Bertrand Jamet pour le Crédit agricole, Pierre Toussaint pour Axéréal, se sont succédés pour «conseiller» les invités.

Les fondamentaux, rien que les fondamentaux
Si Eric Bertrand, le président de la Chambre, en conclusion, a regretté une participation à la conférence moins nombreuse que voulue originellement par les organisateurs et le besoin pour la Nièvre de sortir de la mono-production (blé-orge-colza), c’est que tous les participants, invités comme experts, avaient été conviés par Stéphane Aurousseau, le président de la FDSEA 58 et du CAF, en introduction, à jouer cartes sur table. Normal dans un casino, sans doute, mais, a contrario des travers de ce genre de grand-messes formelles, tous ont évité le grand bluff. Les choses ont été dites, franchement, par chacun, au cours d’une demi-journée qui a très largement captivé ceux qui avaient fait l’effort de venir. Les questions, après les interventions, ont été nombreuses. Et la curiosité ne s’est pas démentie, en deuxième partie, lorsque Benoît Pagès, un ingénieur d’Arvalis, a déroulé son intervention sur l’exploitation céréalière dans un contexte d’instabilité des marchés et des problèmes agricoles». En résumé, avec de nombreux tableaux de comparaison avec les marchés céréaliers en grandes cultures (Arvalis suit des fermes -pilotes aux quatre coins du monde), l’avenir des grandes cultures peut être envisagé sereinement en France, malgré les aléas, à une condition  : respecter les critères fondamentaux, techniques, économiques, financiers et assuranciels et de gestion, toujours. Rebondissant sur les interventions de ses prédécesseurs sur la scène, Benoît Pagès a voulu  délivrer un message rassurant et plein d’optimisme. Entre roulette russe et jackpot, les grandes cultures, en France et particulièrement dans la Nièvre, ont encore un potentiel de développement en jouant sur trois leviers  : les volumes, les coûts de revient et les prix de vente... Banco !