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Assemblée générale de la FDSEA

La compétitivité au cœur des débats

La FDSEA 58 était réunie à Sermages le 20 avril dernier en assemblée générale ordinaire. Le dossier ZDS, les dégâts de gibiers et les Etats Généraux de l’alimentation ont largement animé les débats.
Par Théophile Mercier
La compétitivité au cœur des débats
Le président Stéphane Aurouseau, entouré des élus de la FDSEA
Le soleil était de la partie ce vendredi après-midi à Sermages pour cette 72e assemblée générale de la FDSEA 58. Une réunion placée sous le thème de la compétitivité et en présence notamment du Préfet Joël Mathurin, de Dominique Strieska, du maire de Sermages et de Etienne Gangneron, le vice-président de la FNSEA. Le temps fort de cette après-midi fut la table ronde durant laquelle adhérents et élus ont pu échanger directement sur les sujets d’actualité.

Inquiétude face au projet de loi des EGA
Suite aux Etats Généraux de l’Alimentation (EGA), qui se sont tenus en fin d’année dernière, un projet de loi est en cours de discussion à l’Assemblée nationale. À retenir deux volets : la construction du prix en «marche avant», (c’est-à-dire l’intégration des coûts de production dans la composition du prix) la hausse du seuil de revente à perte et l’encadrement des promotions. Le deuxième volet concerne une alimentation «plus saine» pour le consommateur. Sur le sujet du prix, le réseau FNSEA travaille actuellement pour faire reconnaître la nécessité de se baser sur des indicateurs de prix publics et indiscutables. Il souhaite également que le projet de loi soit plus coercitif et assouplisse les conditions de renégociations des contrats.
Mais ce projet de loi laisse entrevoir deux limites. La première, l’export dans le maigre n’est que peu concerné par la construction voulue «en marche en avant». Deuxième limite, la mise en place des plans de filières qui rendront effectifs ces dispositifs. C’est dans ces derniers que se jouera la réalité de la négociation. Pour Emmanuel Bernard, président de la section bovine à la FDSEA 58, ce projet de loi ne donne que le cadre. Il ne faut donc pas attendre de «miracle». Pour lui «c’est à la profession de se mobiliser dans l’aval des filières et de capter la valeur ajoutée».

Dégâts de gibiers : le phénomène prend de l’ampleur
Autre point soulevé par les adhérents, l’ampleur des dégâts de gibiers sur les prairies et les inquiétudes causées par la surpopulation des sangliers, comme en témoigne Philippe Guyard, polyculteur éleveur à Saizy, qui estime que si rien n’est fait «les agriculteurs courent à la catastrophe». Il déplore qu’environ 80 % des dégâts causés ne soient pas indemnisables, car en-dessous du seuil nécessaire pour l’indemnisation. Au sein de son exploitation, il a récemment perdu entre 3 et 4 ha, qu’il faut complètement retravailler car le sol a été labouré sur 30 centimètres. La situation est si difficile qu’elle amène aussi à changer ses pratiques «on s’interdit de faire certaines cultures de peur de devoir tout recommencer», regrette l’agriculteur. Le président de la FDSEA 58, Stéphane Aurousseau, a été très clair : «il faut réduire de moitié la population de sangliers et améliorer l’indemnisation».

ZDS : la FDSEA toujours mobilisée
C’est l’un des autres sujets du moment : les zones défavorisées simples. Pour la FDSEA, les critères de zonages manquent de clarté et provoquent un sentiment d’injustice. Les représentants syndicaux sont toujours dans l’attente des précisions de l’Inra, à l’origine du découpage, autant sur les 6 communes sortantes que sur les communes qui s’attendaient à intégrer le zonage. (Voir notre édition du 20 avril 2018.) Le syndicat compte également sur le préfet de la Nièvre pour que les 6 communes qui sont exclues du nouveau zonage soient de nouveau intégrées grâce au critère d’inclusion territoriale. Sur ce sujet, Joël Mathurin a estimé vendredi dernier «qu’un bon travail a été fait car le département a réintégré 25 communes dans le schéma territorial». Néanmoins, au sein des 6 communes sortantes c’est toujours l’incompréhension. La perspective d’euros en moins est bien réelle sur des comptes bancaires déjà en tension depuis de nombreuses années.