Fédération chasseurs de l’Yonne
La «chasse» aux arrêtés est ouverte !
Face à des arrêtés préfectoraux qu’ils jugent abusifs, les chasseurs de l’Yonne réunis en assemblée générale ont fortement critiqué l’administration, égratignant au passage la Chambre d’agriculture.
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Droit de réserve oblige, en cette période électorale, le préfet Moraud était absent à l’assemblée générale des chasseurs de l’Yonne, le 22 avril dernier. Présent au cœur des débats toutefois, suite aux différents arrêtés préfectoraux pris ces derniers mois, que le président Lecas a violemment critiqué lors de son intervention.
Que ce soit le refus préfectoral d’accéder à la demande de dérogation pour un agrainage de dissuasion du sanglier du 1er décembre 2016 au 15 février 2017, «malgré l’absence ou la quasi-absence de fructification forestière et malgré les dispositions du Schéma Départemental de Gestion Cynégétique pourtant validé par la Chambre d’agriculture et approuvé par le Préfet Bonnetain en 2012», ou concernant la suspension du plan de chasse sanglier, ordonnée sur 5 zones de gestion, du 21 janvier au 28 février dernier.
Une décision contestée par la fédération devant le tribunal Administratif de Dijon, comme l’a rappelé Olivier Lecas : «s’il n’a pas retenu le caractère d’urgence de notre demande, le Tribunal ne s’est toujours pas prononcé sur le fond du dossier. Cette décision, que beaucoup d’entre vous ont jugé, à juste raison, infondée et inéquitable, ne semble pas avoir résolu les problèmes sur les quelques secteurs du département où le sanglier génère des difficultés, sachant, par ailleurs, que l’Administration ne s’est pas donnée les moyens de mesurer l’efficacité d’une telle décision».
Des tirs verbaux qui par ricochet, ont touché aussi au passage, la Chambre d’agriculture de l’Yonne : «je regrette que la profession agricole, via la Chambre d’agriculture, ait cru bon de soutenir l’analyse du Préfet, en se déclarant opposée à l’agrainage de dissuasion et en indiquant que les bracelets sangliers et la participation territoriale, en raison de leurs coûts, ne permettaient pas un prélèvement suffisant par les chasseurs ! N’est-ce pas la fédération et elle seule, avec les cotisations de ses adhérents, qui indemnise les dommages aux récoltes et aux cultures agricoles ! Et jusqu’alors, elle y a toujours fait face».
1 150 ha de cultures détruites, pour 745 105 € de dégâts provisoires
Il avait été attribué 12 700 sangliers pour la saison 2016/2017 et au total, 9 805 animaux ont été prélevés. Un chiffre qui reflète toutefois des disparités importantes entre les zones de gestion. Si certaines sont stables ou en régression, à l’image des zones du Tonnerrois, du Vrin et du Sénonais, d’autres sont en augmentation, comme la zone du Serein, où l’administration a donné l’autorisation à des lieutenants de louveterie, d’effectuer des tirs dès le mois de mars, afin de réguler les populations.
Le président des chasseurs de l’Yonne le reconnait : «certaines chasses concentrent effectivement des populations trop importantes de sangliers : l’équilibre agro cynégétique est rompu. Nous devons et elles doivent revenir à un niveau acceptable, car c’est toute la gestion départementale qui risque d’être remise en cause». La superficie totale détruite pour la campagne d’indemnisation en cours est de 1 150 ha, contre 925 ha l’an passé, mais il reste à indemniser les prairies et les ressemis de printemps, notamment les ressemis de pois. Montant provisoire des dégâts : 745 105€, dont la majeure partie, relevant des seuls sangliers (691 432€) et pour une moindre part, des chevreuils (27 354€) et cervidés (26 318 €).
Le «malheur» des uns faisant le «bonheur» des autres, la faiblesse des prix des céréales 2016 conjuguée à de faibles rendements, notamment en blé, devraient toutefois conduire à un résultat comptable excédentaire pour la fédération des chasseurs de l’Yonne au 30 juin prochain, qui a décidé de revoir ses cotisations à la baisse : «une diminution qui devrait permettre aux bénéficiaires de plan de chasse, notamment ceux dont le territoire est situé sur les communes «points noirs» 2017/2018, de prélever un nombre suffisant de sangliers, permettant de revenir à des populations maitrisées, sans pour autant fortement impacter leur trésorerie».
Des chasseurs toujours moins nombreux
Cette saison, le nombre de chasseurs a encore diminué de 2%, dans la continuité des années précédentes. Et ce, en dépit des 200 candidats formés à l’examen du permis de chasser.
Les principales raisons de cette érosion sont connues : problèmes de santé, âge, problèmes financiers, raréfaction du petit gibier… Pour autant, cette diminution n’est pas sans inquiéter le président des chasseurs de l’Yonne : «différentes pistes sont actuellement étudiées par la Fédération Nationale, comme une simplification de l’examen, la validation des permis de chasser à prix unique, une sensibilisation à l’environnement dans els écoles… Quoiqu’il en soit, cette diminution inquiétante a plusieurs conséquences, avec à terme des chasseurs peu ou trop peu nombreux pour limiter certaines espèces et si l’on parle de grand gibier, pour financer les dégâts, ou des revendications qui trouvent moins d’échos auprès des élus, dont certains ont pour dessein de sanctuariser la nature et d’interdire la chasse».
Pas le cas semble-t-il du député-maire d’Avallon, Jean-Yves Caullet, lui-même chasseur et présent en début de matinée, qui a rappelé dans son intervention son attachement à cette activité, mais aussi le fossé existant désormais entre citadins et ruralité : «le monde rural qui est celui dans lequel, plaines ou forêts, nous exerçons notre loisir, doit se rassembler. On ne pourra pas, face à une société qui s’urbanise de plus en plus et s’éloigne considérablement de toute connaissance optimum de ce qui se passe sur les territoires, continuer à nous diviser entre chasseurs, forestiers et agriculteurs. Notre société culturellement, s’éloigne de la ruralité , je dis souvent en plaisantant, qu’un sanglier à 8 h du matin, dans une gare de banlieue en région parisienne, fait plus pour la chasse, que tout ce que nous pouvons dire ou faire dans nos congrès ou nos fédérations, parce que tout d’un coup, la vie sauvage surgit dans un monde qui l’a complètement oublié !»
Que ce soit le refus préfectoral d’accéder à la demande de dérogation pour un agrainage de dissuasion du sanglier du 1er décembre 2016 au 15 février 2017, «malgré l’absence ou la quasi-absence de fructification forestière et malgré les dispositions du Schéma Départemental de Gestion Cynégétique pourtant validé par la Chambre d’agriculture et approuvé par le Préfet Bonnetain en 2012», ou concernant la suspension du plan de chasse sanglier, ordonnée sur 5 zones de gestion, du 21 janvier au 28 février dernier.
Une décision contestée par la fédération devant le tribunal Administratif de Dijon, comme l’a rappelé Olivier Lecas : «s’il n’a pas retenu le caractère d’urgence de notre demande, le Tribunal ne s’est toujours pas prononcé sur le fond du dossier. Cette décision, que beaucoup d’entre vous ont jugé, à juste raison, infondée et inéquitable, ne semble pas avoir résolu les problèmes sur les quelques secteurs du département où le sanglier génère des difficultés, sachant, par ailleurs, que l’Administration ne s’est pas donnée les moyens de mesurer l’efficacité d’une telle décision».
Des tirs verbaux qui par ricochet, ont touché aussi au passage, la Chambre d’agriculture de l’Yonne : «je regrette que la profession agricole, via la Chambre d’agriculture, ait cru bon de soutenir l’analyse du Préfet, en se déclarant opposée à l’agrainage de dissuasion et en indiquant que les bracelets sangliers et la participation territoriale, en raison de leurs coûts, ne permettaient pas un prélèvement suffisant par les chasseurs ! N’est-ce pas la fédération et elle seule, avec les cotisations de ses adhérents, qui indemnise les dommages aux récoltes et aux cultures agricoles ! Et jusqu’alors, elle y a toujours fait face».
1 150 ha de cultures détruites, pour 745 105 € de dégâts provisoires
Il avait été attribué 12 700 sangliers pour la saison 2016/2017 et au total, 9 805 animaux ont été prélevés. Un chiffre qui reflète toutefois des disparités importantes entre les zones de gestion. Si certaines sont stables ou en régression, à l’image des zones du Tonnerrois, du Vrin et du Sénonais, d’autres sont en augmentation, comme la zone du Serein, où l’administration a donné l’autorisation à des lieutenants de louveterie, d’effectuer des tirs dès le mois de mars, afin de réguler les populations.
Le président des chasseurs de l’Yonne le reconnait : «certaines chasses concentrent effectivement des populations trop importantes de sangliers : l’équilibre agro cynégétique est rompu. Nous devons et elles doivent revenir à un niveau acceptable, car c’est toute la gestion départementale qui risque d’être remise en cause». La superficie totale détruite pour la campagne d’indemnisation en cours est de 1 150 ha, contre 925 ha l’an passé, mais il reste à indemniser les prairies et les ressemis de printemps, notamment les ressemis de pois. Montant provisoire des dégâts : 745 105€, dont la majeure partie, relevant des seuls sangliers (691 432€) et pour une moindre part, des chevreuils (27 354€) et cervidés (26 318 €).
Le «malheur» des uns faisant le «bonheur» des autres, la faiblesse des prix des céréales 2016 conjuguée à de faibles rendements, notamment en blé, devraient toutefois conduire à un résultat comptable excédentaire pour la fédération des chasseurs de l’Yonne au 30 juin prochain, qui a décidé de revoir ses cotisations à la baisse : «une diminution qui devrait permettre aux bénéficiaires de plan de chasse, notamment ceux dont le territoire est situé sur les communes «points noirs» 2017/2018, de prélever un nombre suffisant de sangliers, permettant de revenir à des populations maitrisées, sans pour autant fortement impacter leur trésorerie».
Des chasseurs toujours moins nombreux
Cette saison, le nombre de chasseurs a encore diminué de 2%, dans la continuité des années précédentes. Et ce, en dépit des 200 candidats formés à l’examen du permis de chasser.
Les principales raisons de cette érosion sont connues : problèmes de santé, âge, problèmes financiers, raréfaction du petit gibier… Pour autant, cette diminution n’est pas sans inquiéter le président des chasseurs de l’Yonne : «différentes pistes sont actuellement étudiées par la Fédération Nationale, comme une simplification de l’examen, la validation des permis de chasser à prix unique, une sensibilisation à l’environnement dans els écoles… Quoiqu’il en soit, cette diminution inquiétante a plusieurs conséquences, avec à terme des chasseurs peu ou trop peu nombreux pour limiter certaines espèces et si l’on parle de grand gibier, pour financer les dégâts, ou des revendications qui trouvent moins d’échos auprès des élus, dont certains ont pour dessein de sanctuariser la nature et d’interdire la chasse».
Pas le cas semble-t-il du député-maire d’Avallon, Jean-Yves Caullet, lui-même chasseur et présent en début de matinée, qui a rappelé dans son intervention son attachement à cette activité, mais aussi le fossé existant désormais entre citadins et ruralité : «le monde rural qui est celui dans lequel, plaines ou forêts, nous exerçons notre loisir, doit se rassembler. On ne pourra pas, face à une société qui s’urbanise de plus en plus et s’éloigne considérablement de toute connaissance optimum de ce qui se passe sur les territoires, continuer à nous diviser entre chasseurs, forestiers et agriculteurs. Notre société culturellement, s’éloigne de la ruralité , je dis souvent en plaisantant, qu’un sanglier à 8 h du matin, dans une gare de banlieue en région parisienne, fait plus pour la chasse, que tout ce que nous pouvons dire ou faire dans nos congrès ou nos fédérations, parce que tout d’un coup, la vie sauvage surgit dans un monde qui l’a complètement oublié !»