Point d’actualité
La barque est bien chargée…
En pleine crise de l’élevage, le retour de la FCO ne fait qu’empirer la situation financière des exploitations. Le préfet de l’Yonne a réuni la presse pour dresser un point d’actualité de la situation départementale
Plan de soutien à l’élevage, déploiement de la nouvelle PAC, paiement des aides, retour de la fièvre catarrhale ovine… Autant d’éléments qui alimentent l’actualité agricole dans le département et ont fait l’objet d’un point presse organisé en préfecture pour en dresser un premier bilan.
Instauré le 22 juillet dernier, le premier plan de soutien à l’élevage s’est vu complété en septembre par différentes mesures, la plus importante restant la mise en place de l’année blanche et la constitution d’un Fonds d’Allégement des Charges. L’enveloppe attribuée à la Bourgogne au titre du FAC est de 4,3 M€, (pour 100 M€ au plan national), soit 40 % des besoins couverts, la part allouée au département de l’Yonne représentant 16 % de cette somme soit un peu moins de 700 K€. Concernant la cellule d’urgence départementale mise en place, 210 dossiers ont été déposés à ce jour, sur les 800 attendus selon les estimations et projections. Un chiffre relativement faible, sans qu’on y trouve d’explications particulières et qui risque de rebattre les cartes sur le plan de la redistribution des aides au niveau de la région, prévient le préfet Moraud (à titre de comparaison, 1300 dossiers ont été reçus en Saône et Loire, un peu moins de 1000 dans la Nièvre et près de 600 en Côte d’Or) : «cette enveloppe a été calculée sur un besoin théorique pour l’Yonne correspondant à 16 % de la masse. Aujourd’hui, la répartition des dossiers connus sur l’ensemble des départements bourguignons fait que nous ne représentons pas ces 16 % et les enveloppes sont logiquement fongibles. Si l’Yonne est en «surcapacité de financement», il est normal que l’on bascule les montants disponibles là où les besoins de financement seront plus importants. Nous nous sommes donnés des règles communes d’approche des dossiers et il serait pour le coup anormal que sur la même crise et les mêmes faits générateurs, le traitement soit différent entre les quatre départements bourguignons…» Reste que les agriculteurs en détresse ont jusqu’à fin décembre pour déposer leurs dossiers et que le rythme peut s’accélérer dans les prochaines semaines, compte tenu des trésoreries mises à mal un peu plus, avec l’arrivée de la FCO et l’interdiction d’exportation des broutards qui en découle. Les exploitations aux difficultés les plus structurelles seront traitées dans le cadre du dispositif Agridiff, mais Jean-Christophe Moraud se veut prudent : «la difficulté étant que si on n’a pas forcément trouvé de solution ces dernières années pour eux, il n’est pas certain que nous ayons la capacité d’en trouver en session de crise, même si on va tout faire pour. Les crédits sont par nécessité limités…» Ne cachant pas le risque de voir la crise s’accentuer un peu plus dans les prochains mois : «le gros de la crise pourrait se trouver devant nous si les difficultés sur le prix du lait perdurent, aggravées par des indisponibilités de fourrages qui conduiraient début 2016 à une décapitalisation des cheptels et une mise à la réforme de vaches laitières venant encombrer un peu plus les marchés…»
18 500 doses de vaccin attribuées au département
La mise en œuvre de la nouvelle PAC s’est faite «dans la douleur» et face aux difficultés matérielles de verser la totalité des aides européennes d’ici la fin de l’année, l’État a décidé la mise en place d’une avance de trésorerie remboursable. Au 1er décembre prochain, les exploitants auront tous reçus 95 % des montants financiers qu’ils avaient perçus au titre de l’exercice 2014. En cas de trop perçu, il est précisé que «le remboursement se fera sur les versements 2016, éventuellement par compensation…». Suite aux procédures engagées par Bruxelles et à la pénalité d’un milliard € sur cinq ans réclamée à la France, il a fallu refonder entièrement le logiciel utilisé jusqu’alors par l’ASP. Des erreurs en ont découlées, actuellement en cours de rectification avec l’IGN. Pour l’Yonne, ce sont pas moins de 60 000 «anomalies» qui ont été recensées à ce jour. Des crédits ont été dégagés à cet effet et des vacataires supplémentaires embauchés, précise le préfet. Reste à savoir si tout sera corrigé d’ici la fin de l’année
«Dans cet univers relativement complexe, c’est sûr qu’on n’avait pas besoin de la FCO… !» Actualité oblige, le représentant de l’État est revenu sur l’épizootie de fièvre catarrhale ovine touchant le centre de la France. Si aucun foyer n’a été découvert dans l’Yonne (les trois suspicions cliniques déclarées se toutes avérées négatives, ainsi que les 180 bovins testés dans le cadre de la prévention), le département n’en est pas moins impacté par le zonage de protection mis en place, rendant impossible tout départ immédiat de broutards à l’export. Compte tenu des délais en vigueur suivant la vaccination des animaux, les éleveurs risquent de devoir attendre trois mois avant d’être autorisés à les exporter. Des négociations sont en cours pour raccourcir ces délais, notamment avec l’Italie. Un premier accord avec l’Espagne autorisant les départs d’animaux vaccinés à + 10 jours (au lieu de 60). Entamée avec un peu de retard, faute de produits disponibles, la campagne de vaccination se poursuit. La DGAL a attribué 18 500 doses à l’ensemble des éleveurs icaunais. La dotation par éleveur étant définie sur la base des animaux exportés l’année précédente depuis chaque exploitation. Un peu plus de 13 000 doses ont été commandées par les vétérinaires à ce jour, permettant la vaccination de 6 500 bovins et 3 000 d’entre eux ont déjà reçu leur première injection. Reste le problème des animaux issus de cheptels icaunais à destination de départements non concernés par la réglementation FCO, pour lesquels l’absence de vaccins disponibles empêche toute commercialisation. D’où l’espoir de voir la fusion de l’ensemble des zones du dispositif aujourd’hui en vigueur sur tout le territoire.
Instauré le 22 juillet dernier, le premier plan de soutien à l’élevage s’est vu complété en septembre par différentes mesures, la plus importante restant la mise en place de l’année blanche et la constitution d’un Fonds d’Allégement des Charges. L’enveloppe attribuée à la Bourgogne au titre du FAC est de 4,3 M€, (pour 100 M€ au plan national), soit 40 % des besoins couverts, la part allouée au département de l’Yonne représentant 16 % de cette somme soit un peu moins de 700 K€. Concernant la cellule d’urgence départementale mise en place, 210 dossiers ont été déposés à ce jour, sur les 800 attendus selon les estimations et projections. Un chiffre relativement faible, sans qu’on y trouve d’explications particulières et qui risque de rebattre les cartes sur le plan de la redistribution des aides au niveau de la région, prévient le préfet Moraud (à titre de comparaison, 1300 dossiers ont été reçus en Saône et Loire, un peu moins de 1000 dans la Nièvre et près de 600 en Côte d’Or) : «cette enveloppe a été calculée sur un besoin théorique pour l’Yonne correspondant à 16 % de la masse. Aujourd’hui, la répartition des dossiers connus sur l’ensemble des départements bourguignons fait que nous ne représentons pas ces 16 % et les enveloppes sont logiquement fongibles. Si l’Yonne est en «surcapacité de financement», il est normal que l’on bascule les montants disponibles là où les besoins de financement seront plus importants. Nous nous sommes donnés des règles communes d’approche des dossiers et il serait pour le coup anormal que sur la même crise et les mêmes faits générateurs, le traitement soit différent entre les quatre départements bourguignons…» Reste que les agriculteurs en détresse ont jusqu’à fin décembre pour déposer leurs dossiers et que le rythme peut s’accélérer dans les prochaines semaines, compte tenu des trésoreries mises à mal un peu plus, avec l’arrivée de la FCO et l’interdiction d’exportation des broutards qui en découle. Les exploitations aux difficultés les plus structurelles seront traitées dans le cadre du dispositif Agridiff, mais Jean-Christophe Moraud se veut prudent : «la difficulté étant que si on n’a pas forcément trouvé de solution ces dernières années pour eux, il n’est pas certain que nous ayons la capacité d’en trouver en session de crise, même si on va tout faire pour. Les crédits sont par nécessité limités…» Ne cachant pas le risque de voir la crise s’accentuer un peu plus dans les prochains mois : «le gros de la crise pourrait se trouver devant nous si les difficultés sur le prix du lait perdurent, aggravées par des indisponibilités de fourrages qui conduiraient début 2016 à une décapitalisation des cheptels et une mise à la réforme de vaches laitières venant encombrer un peu plus les marchés…»
18 500 doses de vaccin attribuées au département
La mise en œuvre de la nouvelle PAC s’est faite «dans la douleur» et face aux difficultés matérielles de verser la totalité des aides européennes d’ici la fin de l’année, l’État a décidé la mise en place d’une avance de trésorerie remboursable. Au 1er décembre prochain, les exploitants auront tous reçus 95 % des montants financiers qu’ils avaient perçus au titre de l’exercice 2014. En cas de trop perçu, il est précisé que «le remboursement se fera sur les versements 2016, éventuellement par compensation…». Suite aux procédures engagées par Bruxelles et à la pénalité d’un milliard € sur cinq ans réclamée à la France, il a fallu refonder entièrement le logiciel utilisé jusqu’alors par l’ASP. Des erreurs en ont découlées, actuellement en cours de rectification avec l’IGN. Pour l’Yonne, ce sont pas moins de 60 000 «anomalies» qui ont été recensées à ce jour. Des crédits ont été dégagés à cet effet et des vacataires supplémentaires embauchés, précise le préfet. Reste à savoir si tout sera corrigé d’ici la fin de l’année
«Dans cet univers relativement complexe, c’est sûr qu’on n’avait pas besoin de la FCO… !» Actualité oblige, le représentant de l’État est revenu sur l’épizootie de fièvre catarrhale ovine touchant le centre de la France. Si aucun foyer n’a été découvert dans l’Yonne (les trois suspicions cliniques déclarées se toutes avérées négatives, ainsi que les 180 bovins testés dans le cadre de la prévention), le département n’en est pas moins impacté par le zonage de protection mis en place, rendant impossible tout départ immédiat de broutards à l’export. Compte tenu des délais en vigueur suivant la vaccination des animaux, les éleveurs risquent de devoir attendre trois mois avant d’être autorisés à les exporter. Des négociations sont en cours pour raccourcir ces délais, notamment avec l’Italie. Un premier accord avec l’Espagne autorisant les départs d’animaux vaccinés à + 10 jours (au lieu de 60). Entamée avec un peu de retard, faute de produits disponibles, la campagne de vaccination se poursuit. La DGAL a attribué 18 500 doses à l’ensemble des éleveurs icaunais. La dotation par éleveur étant définie sur la base des animaux exportés l’année précédente depuis chaque exploitation. Un peu plus de 13 000 doses ont été commandées par les vétérinaires à ce jour, permettant la vaccination de 6 500 bovins et 3 000 d’entre eux ont déjà reçu leur première injection. Reste le problème des animaux issus de cheptels icaunais à destination de départements non concernés par la réglementation FCO, pour lesquels l’absence de vaccins disponibles empêche toute commercialisation. D’où l’espoir de voir la fusion de l’ensemble des zones du dispositif aujourd’hui en vigueur sur tout le territoire.