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Installations

La baisse se poursuit

La Côte-d’Or n’a enregistré que 57 installations aidées l’an passé.
Par Aurélien Genest
La baisse se poursuit
Elles étaient supérieures à 80 il y a encore une dizaine d’années, elles ont régulièrement chuté pour passer à 57 en 2017. Les installations aidées en Côte-d’Or ont une fois de plus faibli, pour des raisons multiples et notamment, un contexte toujours aussi peu favorable. «Nous ne connaissons pas encore le nombre exact d’installations non aidées, mais la tendance à la baisse est significative, quoiqu’il arrive» commente Aurélien Viellard, président du Pôle «Formation Installation Transmission Emploi» de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Celui-ci rappelle la succession d’années difficiles dans certains secteurs : «ces difficultés, je l’espère, n’ont fait que retarder des installations. Cela nous montre aussi que nos métiers ne sont pas assez sécurisants, dans l’attente de décisions et d’orientations franches pour l’agriculture». Les chiffres 2017 démontrent une forte présence des hors cadres familiaux (23%) et un développement toujours aussi important des projets non classiques (21%).

Des projets viables
Aurélien Viellard se réjouit en revanche de la «solidité» et du sérieux de chaque dossier : «les jeunes installés ont bien pris conscience des problématiques du métier, certains projets ont été remodelés. Dans tous les cas, les projets ont été très réfléchis et mûris afin d’optimiser leur viabilité. Plusieurs jeunes ont mis en place des outils de diversification, des systèmes pour améliorer la plus-value. Certains sont partis directement à la recherche de compléments de revenus par une autre activité. Notre formation collective pour chiffrer, estimer et monter les projet a été très appréciée, le pack 5 ans le sera tout autant dans leur activité. Nous le voyons bien : l’agriculture prend un virage, le renouvellement des générations s’effectue avec une plus grande réflexion. Les mentalités évoluent».

Retour aux sources

Les enfants d’agriculteurs sont encore très majoritaires parmi les nouveaux installés. Damien Lévêque, à Bressey-sur-Tille, a rejoint son père Luc et son frère François-Xavier sur la ferme familiale de grandes cultures il y a exactement un an : «Je n’avais pas du tout l’idée de m’installer à ma sortie d’études et même plus tard. J’ai travaillé durant plusieurs années dans l’export, la finance, les assurances et la restauration. Un retour aux sources, à la campagne, s’est finalement ressenti et je suis revenu ici ! » Le Côte-d’Orien de 37 ans, BPREA en poche, est revenu sur la ferme dès 2013 pour y travailler en tant que salarié durant quatre années. En plus de cultiver du colza, du blé, de l’orge et de la moutarde, Damien Lévêque s’est lancé dans l’apiculture avec son épouse : «j’avais participé à une journée de sensibilisation aux abeilles il y a plusieurs années et cela m’a intéressé. Nous n’avons que dix ruches pour le moment, mais développer cette activité fait partie de nos projets. Pour l’heure, nous sommes encore dans un phase d’apprentissage, car il y a beaucoup à apprendre pour bien faire». Le Rucher de Corbeton propose aujourd’hui du miel et plusieurs produits dérivés tels que des bougies et du savons (contact : page Facebook «Rucher de Corbeton». Pour l’anecdote, Damien Lévêque faisait partie de la délégation de près de 1000 JA reçus fin février par Emmanuel Macron à l’Élysée. Damien Lévêque a d’ailleurs offert l’un de ses pots de miel au président. Laura Babouillard, Florian Dureuil, Julia Sagetat, François Lévêque et Clémence Commereuc complétaient le groupe côte-d’orien à cette petite cérémonie.