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Sécurité routière

L’Yonne sur le banc des mauvais élèves

Après trois années consécutives de baisse de l’accidentalité, tous les indicateurs sont repartis à la hausse en 2016 sur les routes de l’Yonne, à contrario des chiffres nationaux
Par Dominique Bernerd
«Le jugement du préfet Moraud sur les chiffres 2016 de la sécurité routière départementale est sans appel : «c’est un bilan médiocre…» Et pour cause : avec une augmentation de 13 % des personnes tuées sur les routes par rapport à 2015 et de 22 % des accidents, ainsi qu’un nombre de blessés en hausse de 34 %, l’Yonne fait office de mauvais élève, que ce soit par comparaison avec les autres départements de la région, ou au plan national. Rapporté au million d’habitants, le nombre de personnes tuées sur les routes du département est même deux fois supérieur au chiffre national : 102 (Yonne) contre 52 (France). Un constat d’autant plus alarmant», rappelle Jean-Christophe Moraud, qu’il est durable dans le temps. Bien loin de l’objectif européen de diviser par deux le nombre de tués sur les routes à l’horizon 2020.
 
Une suraccidentalité de la tranche 18/39 ans
Au premier rang des principales causes des accidents corporels en 2016 : le non respect des règles de circulation (refus de priorité, dépassement dangereux, feux non respectés…), pour 34%, suivie des pertes de contrôle (22%), de la vitesse (18%) et de comportements addictifs (alcool et stupéfiants) pour 15%. Si plus de la moitié des accidents corporels ont lieu sur le réseau départemental (qui avec 4 858 kms, représente 38% du réseau routier de l’Yonne), il est à noter qu’un accident sur deux est provoqué par un conducteur âgé de 18 à 39 ans. Une tranche d’âge responsable également des deux tiers des accidents mortels. La suraccidentalité des jeunes de 18/24 ans représentant notamment 20% des tués alors qu’ils ne comptent que pour 6,3% de la population. Mais les seniors, et c’est un fait nouveau, sont également de plus en plus impliqués dans un certain nombre d’accidents corporels, voire mortels, rappelle le préfet de l’Yonne : «même si le plus souvent, ce n’est pas dû à une déviance comportementale, mais plus à des problèmes d’aptitude à la conduite. Nous avons un département dont la structure de population vieillit, mais s’adresser aux seniors en matière préventive reste délicat, du fait qu’ils craignent pour leur autonomie…» à noter également, une incivilité croissante des piétons, d’où ce rappel : «la rue n’est pas un espace anodin, c’est avant tout un espace partagé, avec des usagers à position asymétrique…»   

Les actions répressives seront accentuées
Un satisfecit toutefois concernant la profession agricole : «un gros travail de fond a été mené avec les chambres d’agriculture et les syndicats en matière de prévention, un travail bien compris par le monde agricole, à commencer par l’équipement passif des matériels. Il est rare désormais, de croiser des remorques sans plaques ou feux réglementaires…» Si la politique préventive reste de mise pour 2017, les actions répressives seront pour leur part accentuées et le message est sans appel : «les gendarmes et policiers ne laisseront rien passer, toute infraction sera verbalisée» Usant à cet effet de plus en plus de services en civil à bord de véhicules banalisés, pour contrer notamment l’usage de téléphones ou autres écrans tout en conduisant. L’an passé, 59 652 infractions ont été relevées par les 33 radars fixes que compte le département. Un chiffre en augmentation de 6% par rapport à 2015, alors qu’il était en baisse depuis trois ans. Le radar de Saint-Cyr-les-Colons, sur l’A6, se distinguant nettement, avec 10 462 déclenchements à son actif.