Manifestation Paris
L’Yonne était là !
Les agriculteurs de l’Yonne ont été plus d’une centaine à venir manifester à Paris, accompagnés de 9 tracteurs, partis pour certains dès 3 h du matin.
Pas facile de se saluer dans le noir… Il est 5 h du matin, sur le parking du lycée la Brosse et les 2 bus affrétés pour conduire les agriculteurs en colère à Paris embarquent leurs premiers passagers. Direction le péage de Fleury en Bière pour une première étape autour d’une pause café, le temps que se rassemblent bus et tracteurs venus par l’A6 des départements bourguignons et limitrophes. Au micro, Gilles Robillard, secrétaire général adjoint à la FDSEA 89 livre quelques consignes : «pas de débordement ! Respect des personnes et des biens…» Un message qui sera suivi à la lettre tout au long de la journée, contribuant ainsi au succès de la manifestation.
Le timing est respecté à la lettre : il est 7h30 et le convoi s’ébranle pour atteindre la porte d’Italie et le périphérique parisien. Un objectif atteint avec un peu de retard, aux alentours de 13h, tant la circulation est importante. Pas facile de garer 1800 tracteurs ! Sur le podium, Place de la nation, les délégations se succèdent au fil des départements. L’Yonne arrivera en ordre dispersé, mais qu’importe ! Plusieurs groupes se constituent, drapeaux à la main, remontant le cours de Vincennes. L’atmosphère est bon enfant, même si la détermination se lit sur les visages, dans l’attente de ce qui sera annoncé en fin d’après-midi. Des annonces jugées au final par certains participants comme incomplètes, même si pour d’autres, «le job a été fait». Restera de cette journée du 3 septembre, pour les agriculteurs icaunais venus à Paris, la satisfaction d’avoir participé à une manifestation qui fera date… Il fallait y être, ils y sont allés !
Réactions diverses
Exploitant céréalier et président JA du canton de Villeneuve l’Archevêque, Ludovic Chauve a pris la route de Paris à 3 h du matin avec son tracteur. Venu, pour «soutenir nos positions syndicales et nos éleveurs, car ce sont eux qui nous font manger pour 50 % de notre production…». Un peu déçu au final, de ne pas être «monté jusqu’aux Champs-Élysées», même s’il est conscient que cela aurait pu pénaliser le message. Son souhait premier ? «Qu’ils arrêtent de nous empiler de charges et de contraintes européennes ou gouvernementales en permanence…» Avant de conclure désabusé, «mais c’est comme au Père Noel, j’y crois plus beaucoup…!» A 37 ans, Bertrand Potherat est éleveur bovin et engraisseur de taurillons. Préférant le terme de «rassemblement paysan» à celui de manifestation : «je ne fais pas partie des gens qui pensent qu’un tel rassemblement, c’est fait pour tout casser, bien au contraire. Ça a donné une bonne image vis-à-vis du grand public, nous sommes des gens sérieux, des gens civilisés et on a mis un coup de pied dans le stéréotype du paysan bouseux qui vient déverser sa m…. sur la place publique !» Plébiscitant en priorité dans ses revendications, «l’allégement des charges», il dit comprendre les sifflets de certains de ses collègues, bretons notamment, entendus à l’issue de l’intervention de Xavier Beulin : «moi aussi, je pense que j’aurais fait partie des déçus qui ont sifflé, si je m’étais tapé 3 jours de tracteurs pour venir jusqu’à Paris…» Éleveur de charolais et co-président JA du canton d’Avallon, Jean-Christophe Paupe, tout en reconnaissant que «la manif aura marqué les esprits et les mesures obtenues, une bouffée d’oxygène», reste pour sa part sceptique sur les effets à long terme : «aujourd’hui, la PAC a beau s’appeler « commune », ça ne veut plus rien dire, avec des voisins européens qui n’ont pas les mêmes normes, pas les mêmes contraintes…» Déception pour les uns, satisfaction pour les autres et syndrome du verre à moitié vide ou moitié plein, le sentiment sur les résultats obtenus est partagé. Mais comme le reconnaît cet agriculteur icaunais rencontré au pied de son tracteur : «dès que tu prends des positions, tu te fais obligatoirement siffler, aussi bien par ton propre camp que par celui d’en face. C’est sûr que tant qu’on ne fait rien, on n’a pas de soucis!»
Le timing est respecté à la lettre : il est 7h30 et le convoi s’ébranle pour atteindre la porte d’Italie et le périphérique parisien. Un objectif atteint avec un peu de retard, aux alentours de 13h, tant la circulation est importante. Pas facile de garer 1800 tracteurs ! Sur le podium, Place de la nation, les délégations se succèdent au fil des départements. L’Yonne arrivera en ordre dispersé, mais qu’importe ! Plusieurs groupes se constituent, drapeaux à la main, remontant le cours de Vincennes. L’atmosphère est bon enfant, même si la détermination se lit sur les visages, dans l’attente de ce qui sera annoncé en fin d’après-midi. Des annonces jugées au final par certains participants comme incomplètes, même si pour d’autres, «le job a été fait». Restera de cette journée du 3 septembre, pour les agriculteurs icaunais venus à Paris, la satisfaction d’avoir participé à une manifestation qui fera date… Il fallait y être, ils y sont allés !
Réactions diverses
Exploitant céréalier et président JA du canton de Villeneuve l’Archevêque, Ludovic Chauve a pris la route de Paris à 3 h du matin avec son tracteur. Venu, pour «soutenir nos positions syndicales et nos éleveurs, car ce sont eux qui nous font manger pour 50 % de notre production…». Un peu déçu au final, de ne pas être «monté jusqu’aux Champs-Élysées», même s’il est conscient que cela aurait pu pénaliser le message. Son souhait premier ? «Qu’ils arrêtent de nous empiler de charges et de contraintes européennes ou gouvernementales en permanence…» Avant de conclure désabusé, «mais c’est comme au Père Noel, j’y crois plus beaucoup…!» A 37 ans, Bertrand Potherat est éleveur bovin et engraisseur de taurillons. Préférant le terme de «rassemblement paysan» à celui de manifestation : «je ne fais pas partie des gens qui pensent qu’un tel rassemblement, c’est fait pour tout casser, bien au contraire. Ça a donné une bonne image vis-à-vis du grand public, nous sommes des gens sérieux, des gens civilisés et on a mis un coup de pied dans le stéréotype du paysan bouseux qui vient déverser sa m…. sur la place publique !» Plébiscitant en priorité dans ses revendications, «l’allégement des charges», il dit comprendre les sifflets de certains de ses collègues, bretons notamment, entendus à l’issue de l’intervention de Xavier Beulin : «moi aussi, je pense que j’aurais fait partie des déçus qui ont sifflé, si je m’étais tapé 3 jours de tracteurs pour venir jusqu’à Paris…» Éleveur de charolais et co-président JA du canton d’Avallon, Jean-Christophe Paupe, tout en reconnaissant que «la manif aura marqué les esprits et les mesures obtenues, une bouffée d’oxygène», reste pour sa part sceptique sur les effets à long terme : «aujourd’hui, la PAC a beau s’appeler « commune », ça ne veut plus rien dire, avec des voisins européens qui n’ont pas les mêmes normes, pas les mêmes contraintes…» Déception pour les uns, satisfaction pour les autres et syndrome du verre à moitié vide ou moitié plein, le sentiment sur les résultats obtenus est partagé. Mais comme le reconnaît cet agriculteur icaunais rencontré au pied de son tracteur : «dès que tu prends des positions, tu te fais obligatoirement siffler, aussi bien par ton propre camp que par celui d’en face. C’est sûr que tant qu’on ne fait rien, on n’a pas de soucis!»