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Polyculture-élevage

L’orge, une bien maigre consolation

Une exploitation entre Venarey-Les Laumes et Vitteaux évoque un contexte plus que difficile, pas seulement lié aux céréales.
Par Aurélien Genest
L’orge, une bien maigre consolation
Jean-Philippe Chalumeau aborde les difficultés de l’élevage.
A l’EARL des Hermitages, les 60q/ha d’orges d’hiver qui viennent d’être récoltés paraissent presque anecdotiques. «C’est un résultat plutôt intéressant puisque d’ordinaire, nous sommes plus près des 50q/ha» relève Jean Chalumeau, exploitant à La Roche-Vanneau, «arrivée rapidement à maturité, cette culture n’a pas subi le coup de fouet des fortes températures». Si l’avoine d’hiver est également correcte avec ses 40q/ha, les autres parcelles ne donneront rien d’exceptionnel à l’heure du bilan. Le colza et le blé, qui devaient être fauchés en ce début de semaine, nourrissaient bien des interrogations à la date du 7 juillet, faute à l’épisode de très fortes chaleurs. «La maturité des grains des blés ne s’est sans doute pas réalisée correctement» redoutait Jean Chalumeau, «les tiges sont encore vertes alors que les épis ont rapidement viré au blanc. Le colza, lui, semble avoir de petits grains». La plus grande inquiétude concernait le maïs ensilage de l’exploitation : «sur les terres les plus séchantes, il n’y a plus d’espoir, il est cuit. Sur les terres plus profondes, il commence à souffrir, il faudrait qu’il pleuve très rapidement pour qu’il s’en sorte».

Ça gronde pour la viande
Une partie des récoltes étant destinée à l’engraissement des Charolais, l’impact économique de cette moisson ne sera pas négligeable. Jean-Philippe Chalumeau, le fils de Jean, attendait un bien meilleur cru pour alléger les difficultés de la trésorerie : «La précédente campagne était mauvaise et a laissé des traces. Le blé, pour ne citer que lui, avait été intégralement déclassé suite à la germination. C’est vraiment compliqué en ce moment et ça risque fort de ne pas s’arranger. Les cours sont tellement bas que l’on travaille à perte, on n’atteint pas les coûts de revient que ce soit en viande ou en céréales. Les engrais et les phytos, eux, ne cessent d’augmenter. Nous ne sommes sans doute pas les plus à plaindre car les personnes qui n’ont pas de céréales doivent acheter leurs propres tourteaux. Il y a vraiment un grand malaise dans l’agriculture». L’homme de 42 ans aborde rapidement la non répercussion des cinq centimes d’euro par kilogramme de viande, pourtant prévue à l’issue d’un mouvement de la FNB fin juin : «personnellement, j’ai participé au bloquage de Venarey. Ces accords n’ont pas l’air de se tenir. C’est tout simplement inadmissible. Les agriculteurs sont actuellement en moisson mais une chose est sûre, nous allons y retourner très prochainement si la situation n’évolue pas, ça ne peut tout simplement plus durer comme ça».