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Cultures

L’opportunité de la luzerne

Un agriculteur de Fontaines-en-Duesmois évoque une production aux multiples avantages.
Par Aurélien Genest
L’opportunité de la luzerne
Pascal Géliquot souligne les intérêts pour son élevage laitier et des bénéfices agronomiques dans ses parcelles.
Plus de 1450 hectares de luzerne seront prochainement récoltés autour de l’usine de déshydratation de Baigneux-les-Juifs. «La première coupe commence généralement début mai» indique Pascal Géliquot, producteur de lait, de viande et de céréales à une dizaine de kilomètres du siège de la coopérative dont il est lui-même administrateur. L’agriculteur espérer un rendement de 8 tonnes/ha sur ses parcelles. Si plusieurs alternances de gel et de sec l’ont quelque peu inquiété, les dernières pluies et fortes températures l’ont très vite rassuré. La luzerne, le Gaec Géliquot en produit depuis très longtemps. «Mon arrière grand-père en faisait déjà, c’est donc une histoire qui dure !» poursuit le Côte d’orien de 43 ans. L’exploitation qu’il gère aujourd’hui avec son frère Sébastien dédie 11,5 ha de son assolement à cette culture. Cette surface a même doublé ces dernières années devant les nombreux bénéfices cumulés. Depuis deux ans, l’usine de déshydratation est équipée pour séparer les feuilles et les tiges : «c’est très intéressant pour nous, qui sommes en AOP Époisses. Des granulés riches en protéines sont produits avec les feuilles, cela nous permet de consommer moins de tourteaux» se réjouit Pascal Géliquot. «Avec les tiges, la coopérative fabrique du rumiluz, ce sont des brins courts qui grattent la panse des bovins et stimulent la rumination, il n’y a aucun problème de transit. C’est très bénéfique pour le lait» ajoute l’éleveur, très attentif à la bonne qualité de l’alimentation de son cheptel.

En voie de développement
Pascal Géliquot fait également la part belle à la luzerne pour la partie cultures : «c’est une très bonne tête d’assolement. Cela tombe plutôt bien : les agriculteurs du secteur en recherchent en ce moment pour faire face aux nombreux problèmes de désherbage connus dans le colza. La luzerne peut être une excellente solution. Les orges de printemps n’ont plus la cote avec leurs potentiels limités et les prises de risques qu’ils engendrent s’il ne pleut pas». Fixatrice d’azote, la luzerne est généralement suivie d’un très bon blé. «Ce n’est pas négligeable, d’autant qu’on réalise des économies en fertilisation. En plus, il n’y a presque pas d’interventions à réaliser dans de la luzerne. On sème, on passe un coup de désherbant, un autre pour l’engrais et c’est fini» lâche Pascal Géliquot. La culture de luzerne devrait se développer ces prochaines années, elle qui compte aujourd’hui 200 producteurs dans un rayon de 40 kilomètres autour de l’usine. Une deuxième ligne de séchage sera d’ailleurs prochainement installée à Baigneux. «Une étude a été lancée pour trouver de nouveaux hectares de luzerne» termine l’administrateur.