Sortir du quotidien

« Notre événement s'est super bien passé, il y avait 130 personnes, il faisait beau, on a fait tourner trois cochons de 50 kg », confie Florine Delos, coprésidente du canton des jeunes agriculteurs de Saint-Sauveur. Avec près d'une quinzaine de jeunes agriculteurs, l'ambiance était au beau fixe. « On avait un DJ qui a super bien marché, et puis on a toujours le même public d'une année à l'autre. Là, il y avait un peu plus de jeunes ! », ajoute-t-elle. Canton autonome depuis de nombreuses années, sortir et se réunir est aussi un moyen de sortir du quotidien d'éleveur. « C'est une association des jeunes agriculteurs, qui permet toujours de partager sur notre métier, sur les élevages, ceux qui ont un circuit aussi. Par exemple, j'ai des chèvres, je vends des fromages de chèvres sur les marchés, on a tous notre petite touche en plus. On a tous des petits élevages, il y a celui qui fait le cochon mais qui fait aussi des canards et donc du foie gras. C'est un moyen de ne pas se renfermer sur un métier qui est assez solitaire au final », témoigne Florine Delos. Bastien Merlot, lui, constate de nouvelles têtes au sein du canton. « On se rend compte qu'il y a de nouveaux jeunes, qu'il y a une réelle fracture de générations, maintenant, beaucoup d'entre eux arrivent en souhaitant faire des grandes cultures, c'est dommage », constate-t-il. Ce n'est pas qu'avec les éleveurs de Saint-Sauveur que le canton a fait la fête. « Nous avons accueilli et organisé la fête de l'agriculture l'année dernière et cette année c'est Toucy, et à cette occasion le canton de Toucy est venu à notre cochon à la broche. Nous, on va souvent aux leurs », rajoute-t-elle ravie. Bastien Merlot, coprésident de l'association est du même avis. « Il y a un réel engouement sur nos manifestations, et notamment sur la fête de l'agriculture. Nous avons pu le voir l'année dernière », témoigne-t-il.

La force du collectif

Face aux dernières actualités, c'est ensemble que les jeunes agriculteurs doivent agir. « Cela nous permet de partager ce qui se passe dans le département, au niveau des manifestations, des promesses qu'on nous a faites qui ne sont toujours pas tenues », manifeste la coprésidente du canton. Un événement qui permet de se rassembler mais aussi de sensibiliser le grand public. « Cela nous permet aussi, dans notre petit discours, de le dire au public et de partager notre mécontentement, et expliquer que ce n'est pas pour déranger les gens ou avoir une mauvaise image de nous. Il faut vraiment que ça avance et qu'on arrive à vivre de notre métier », déclare-t-elle en terminant sur une note positive. « On a deux événements par an : le cochon à la broche et la tartiflette au mois de novembre. Ce qui nous permet de nous faire un peu d'argent et d'organiser des visites d'exploitation entre agriculteurs pour que l'on puisse voir qui fait quoi, et avancer, voir les diversifications également », conclut-elle.