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Moutarde

L'objectif est atteint

Le rendement moyen en graines de moutarde devrait se situer aux alentours de 14 q/ha, soit exactement le niveau recherché en début de campagne.

Par AG
L'objectif est atteint
La commande des industriels sera honorée pour la partie conventionnelle.

La moutarde a « bien donné » cette année, avec des rendements allant de 10 à 23 q/ha selon les échos du président Damien Baumont : « La moyenne finale sera bientôt connue, il y a toutes les chances qu'elle se situe entre 12 et 16 q/ha et plus précisément autour de 14 q/ha. Une réunion de fin de moissons est programmée à Bretenière avec tous les OS, nous ferons le point tous ensemble ». Ce résultat était celui espéré il y a un an : « effectivement, dans notre fonctionnement, les industriels passent tout d'abord commande, ces éléments permettent ensuite de déterminer une surface de production avec un rendement moyen. Nous nous étions justement basés sur une moyenne de 14 q/ha, donc l’objectif est atteint. Cette moyenne de rendement est juste selon moi, elle doit être utilisée à chaque campagne : nous sommes tout à fait capables de l'atteindre avec une météo normale ». L'agriculteur de Barges revient sur le bon déroulé du cycle de végétation : « le temps nous a été favorable, les insectes nous ont laissés un peu plus tranquilles que d'habitude. Le salissement des parcelles a été beaucoup moins important, les moutardes ont pris le dessus sur les mauvaises herbes… Aussi et surtout, le travail génétique de la filière porte de plus en plus ses fruits, il faut continuer ainsi ! ». En bio, la donne est en revanche un peu plus compliquée, comme le reconnaît le président de l'APGMB : « là, il n'est pas sûr que la commande soit honorée, malgré le fait que les hectares de production étaient en augmentation… Nous le saurons dans quelque temps car la récolte des moutardes dérobées commence tout juste. Certains producteurs m'ont dit qu'ils n'allaient même pas moissonner, tellement il n'y a rien dans leurs champs semés en mai et/ou juin. Les conditions météo ont été difficiles et des insectes ont été pénalisants. La moutarde bio semée à l'automne a, quant à elle, donné de bons résultats, avec des rendements souvent compris entre 8 et 10 q/ha. La moyenne finale en bio chutera nettement avec les dérobées, qui représentent la majorité de nos 1 000 ha en cultures ».

Et maintenant ?

La campagne 2025-2026 a déjà commencé, au moins dans les « bureaux ». À ce titre, la commande des industriels est en forte baisse, comme l'informe Damien Baumont : « de 12 600 tonnes, nous passons à 10 000 tonnes, ce n'est pas rien. Il a fallu adapter les surfaces. Nous avions 10 000 ha cette année et notre idée était de descendre à 8 000. Nous serons finalement à 9 000 ha, c'est le bout du bout, nous n'avons plus de surfaces disponibles… Le prix ne serait plus garanti si nous en faisions davantage. Le prix, justement, est d'ores et déjà connu : il sera sensiblement le même que celui de cette année, aux alentours de 1 550 euros la tonne. En bio, nous restons exactement à 3 500 euros/t, mais la commande et donc la surface seront deux fois moindres ». Le contexte n'est pas « simple » : « les industriels peuvent se procurer de la moutarde bio d'Ukraine au même prix que notre conventionnelle… De plus, la consommation française est en baisse ». Les semis, eux, devraient débuter fin septembre dans le nord de la France. « Chez nous, en Côte-d'Or, où 60 % des moutardes sont semées, les travaux devraient commencer autour du 1er octobre sur les plateaux et entre le 5 et le 10 octobre dans la plaine », précise Damien Baumont.