Cultures
L’inoculation, pour un rendement béton
Un agriculteur du canton d’Auxonne semait son soja la semaine dernière. Rencontre.
«En Europe, les sols ne sont pas naturellement pourvus des micro-organismes qui permettent au soja de fixer l’azote de l’air» informe Pascal Farcy, exploitant à Champdôtre. Une inoculation est donc nécessaire avant le semis, sous peine de devoir apporter 120 unités d’azote par hectare. «J’utilise une malaxeuse, d’autres emploient directement une bétonnière pour le faire» indique l’agriculteur, «une fois appliqués sur les graines, les micro-organismes restent vivants pendant 24 heures, il faut donc les mettre rapidement en terre pour qu’ils soient efficaces. Ils vont ensuite s’associer aux racines de la plante pour former des nodosités. Le soja pourra ainsi capter l’azote nécessaire à son développement». Les avantages économiques et environnementaux sont conséquents: «nous faisons 60 hectares de soja. Sans inoculation, il faudrait 21 tonnes d’ammonitrates à 350 euros la tonne, sachant que les quatre sachets que je viens de mettre dans la malaxeuse n’ont coûté qu’une centaine d’euros pour 4 hectares. Avec l’inoculation, nous n’apportons pas d’azote et les rendements seraient supérieurs de 5q/ha par rapport à une fertilisation chimique, d’après des comparaisons effectuées en 2014». L’aspect agronomique du soja est aussi un atout, avec des bénéfices structurants pour le sol : un élément de poids pour Pascal Farcy qui opte pour le semis direct sous couvert depuis plusieurs années. Des rendements très variables allant de 12q/ha à 38q/ha avaient été enregistrés sur son exploitation l’an passé, la production étant vendue à la SAS Bresson pour l’alimentation humaine.
Un peu tardif
Le soja de Pascal Farcy n’était pas loin d’être le dernier semé dans le secteur la semaine passée. «Il y a plusieurs raisons à cela» explique l’agriculteur, «les sols se réchauffent moins rapidement en semis direct sous couvert : mieux vaut attendre un peu avant d’implanter. Le soja est originaire de l’hémisphère sud et a besoin de chaleur pour se développer rapidement. L’idéal est d’avoir une levée en huit jours. Une autre explication vient des gelées à -4 degrés qui étaient annoncées au 1er mai. Heureusement, elles ne se sont pas manifestées sinon il y aurait eu beaucoup de casse dans les cultures semées au 15 avril. Dans le doute, j’ai préféré attendre un peu». Pascal Farcy saura si l’inoculation a bien «fonctionné» d’ici quelques jours voire quelques semaines : «on le voit généralement au stade 3-4 feuilles. On peut le savoir avant, en arrachant des pieds pour voir s’il y a des nodosités».
Plusieurs problèmes d’inoculation avaient été constatés l’an passé avec la sécheresse. «En 2013, une variété importée d’Autriche avait été très décevante» ajoute le Côte d’orien, «elle était venue pallier le manque de semences, suite aux ressemis engendrés par les inondations et à l’engouement lié au prix intéressant du soja. L’inoculation réalisée par le semencier était censée être valide durant deux à trois mois mais cela n’a pas marché, je pense qu’il y a eu un problème ponctuel de process».
Un peu tardif
Le soja de Pascal Farcy n’était pas loin d’être le dernier semé dans le secteur la semaine passée. «Il y a plusieurs raisons à cela» explique l’agriculteur, «les sols se réchauffent moins rapidement en semis direct sous couvert : mieux vaut attendre un peu avant d’implanter. Le soja est originaire de l’hémisphère sud et a besoin de chaleur pour se développer rapidement. L’idéal est d’avoir une levée en huit jours. Une autre explication vient des gelées à -4 degrés qui étaient annoncées au 1er mai. Heureusement, elles ne se sont pas manifestées sinon il y aurait eu beaucoup de casse dans les cultures semées au 15 avril. Dans le doute, j’ai préféré attendre un peu». Pascal Farcy saura si l’inoculation a bien «fonctionné» d’ici quelques jours voire quelques semaines : «on le voit généralement au stade 3-4 feuilles. On peut le savoir avant, en arrachant des pieds pour voir s’il y a des nodosités».
Plusieurs problèmes d’inoculation avaient été constatés l’an passé avec la sécheresse. «En 2013, une variété importée d’Autriche avait été très décevante» ajoute le Côte d’orien, «elle était venue pallier le manque de semences, suite aux ressemis engendrés par les inondations et à l’engouement lié au prix intéressant du soja. L’inoculation réalisée par le semencier était censée être valide durant deux à trois mois mais cela n’a pas marché, je pense qu’il y a eu un problème ponctuel de process».