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Cérémonie

L’innovation, une obligation

Les Trophées de l’agriculture se sont déroulés lundi au Parc des expositions de Dijon.
Par Aurélien Genest
L’innovation, une obligation
Exploitants, partenaires et organisateurs réunis sur scène en fin de soirée.
Un cadre grandiose, un programme bien orchestré, des intervenants de qualité et des agriculteurs récompensés : la deuxième édition des Trophées de l’agriculture a tenu toutes ses promesses en ce début de semaine. Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, a lancé la cérémonie en présentant ses vœux de la nouvelle année devant plus de 600 personnes.

Cohérence et bon sens
En «pleine crise identitaire», l’agriculture doit «retrouver la place qui est la sienne et la reconnaissance qu’elle mérite au sein de notre société». Les diverses attaques et autres procès d’intention adressés à l’encontre de métiers qui valorisent les territoires doivent enfin cesser. En 2018, «la cohérence et le bon sens doivent l’emporter». Pour cette nouvelle année, la profession mise beaucoup sur les États généraux de l’alimentation. En attendant ses déclinaisons, prévues dans les prochains mois, le monde agricole devra une fois encore faire face à de multiples aléas climatiques, de marché, sanitaires mais aussi politiques. Ce dernier -et nouveau- type d’aléa a la capacité, à lui seul, de mettre en danger une filière toute entière. La récente gestion de la FCO, les dossiers relatifs au glyphosate, aux biocarburants et au Ceta ont été cités par le président de la Chambre d’agriculture.

Troisième révolution industrielle
La soirée s’est poursuivie par une intervention de Luc Ferry, ancien ministre de la Jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche. Le monde est aujourd’hui «plongé dans une troisième révolution industrielle», celle de l’intelligence artificielle. «Innover n’est pas une option mais bien une obligation» souligne le philosophe, qui invite les agriculteurs à «prendre le pas du digital et innover autour du numérique sans plus attendre». Le monde agricole «n’a pas d’autre choix» selon Luc Ferry, sous peine d’être définitivement distancé dans une concurrence mondialisée. La transition était toute trouvée pour remettre les Trophées de l’agriculture à des exploitants agricoles, groupements d’exploitants ou associations ayant mis en place des actions ou des initiatives «remarquables».

Onze trophées décernés

Agriculture citoyenne (adaptation des pratiques en vue de préserver les ressources naturelles et transmettre un patrimoine nourricier en bon état)  : syndicat de l’aire de lavage Brochon-Gevrey (représenté par Karine Serafin et Jean-Michel Guillon).
Agriculture d’avenir (exploitant installé depuis moins de cinq ans et dont le projet d’installation dénote par son ambition peu commune, son originalité et sa rentabilité) : Benoît Leduc (EARL du Patuet, Menessaire).
Agriculture intergénérationnelle (exploitation regroupant au moins deux générations et dont les moteurs sont la transmission des savoir-faire, des projets de développement, la qualité de vie et la transmissibilité de l’exploitation) : Flora, Jean, Guy et Gautier Loiseau (Gaec Loiseau, Meilly-sur-Rouvres).
Agriculture source d’énergie (exploitant qui utilise les produits connexes à l’exploitation pour produire de l’énergie destinée à être auto-consommée ou utilisée à l’extérieur) : Francis et John Lévèque (Gaec Lévèque frères, Chambain).
Agriculture numérique et connectée (mise en œuvre de technologies numériques avec pour objectif d’accroitre la compétitivité, ou d’optimiser la qualité et la traçabilité des produits, ou d’améliorer la qualité de vie l’exploitant) : Antoine Carré (Gaec du Giboux, Verrey-sous-Salmaise).
Agriculture créatrice de valeur ajoutée (réduction des intermédiaires, innovation technologique ou innovation sur le produit) : Armelle Dubois (EARL Varois et Couternon, Varois-et-Chaignot).
Agriculture pédagogique (activité de production agricole ayant vocation à accueillir dans le cadre scolaire ou extra-scolaire des visiteurs dans un but pédagogique) : Ecole en herbe (représentée par Lys Mony et Magalie Joliet).
Agriculture au service de la gastronomie (exploitant dont tout ou partie de la production participe à la valorisation des terroirs et à la qualité des tables gastronomiques de Côte-d’Or) : Alain et Caroline Bartkowiez (Gaec des Marronniers, Origny).
Agriculture de proximité (commercialisation de produits en circuits courts et de proximité, et favorisant le contact direct avec le consommateur)  : Olivier Père (La Ferme du Château, Chevigny-Saint-Sauveur).
Agriculture performante et autonome (complémentarité des ateliers pour gagner en autonomie et performance économique) : Jean-François Thevenot (Gaec Thevenot, Jouey).
Coup de cœur du jury (exploitant dont la personnalité, la pluridisciplinarité ou l’engagement méritent un éclairage particulier) : Ludovic Maret (Poul’Et Compagnie, Saulon-la-Chapelle)