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Aléas climatiques

L’heure des comptes

L’année 2016 restera sans nul doute dans les annales des sociétés d’assurance, au fur et à mesure que s’alourdit la facture des sinistres déclarés. Déjà plus de 10 millions d’euros de dégâts estimés en grandes cultures et vignes, pour la Caisse de Groupama PVL, dans le seul département de l’Yonne
Par Dominique Bernerd
L’heure des comptes
Le 3 juin dernier, Eric Gelpe, directeur général de Groupama Paris Val de Loire, s’est rendu dans l’Yonne pour constater l’ampleur des dégâts, accompagné sur le terrain par Jacques Blanchot et Philippe Renoux, président de la fédération départementale des
Grêle, inondations, gel… Les intempéries qu’a connues le département ces dernières semaines risquent de peser lourd dans l’escarcelle des sociétés d’assurance qui ont d’ores et déjà fait de 2016 une année record en matière de dégâts de toutes sortes. Les experts sont passés et ont commencé à livrer leur verdict. Pour le seul département de l’Yonne, pas moins de 10 millions d’euros déclarés, toutes cultures confondues, à Groupama Paris Val de Loire. Même si à ce stade, ce ne sont que des provisions et qu’il faille attendre la fin des récoltes pour avoir des chiffres plus précis, on sait déjà que les jeux sont faits, notamment en vignes, où les différents épisodes de gel et de grêle ne laissent guère entrevoir d’embellies. Même chose en ce qui concerne le secteur grandes cultures, reconnaît Jacques Blanchot, directeur de l’établissement de l’Yonne : «on se rapproche de la moisson et l’on sait déjà que pour les blés, cela va être très compliqué. Tout ce qui est grêlé n’aura pas le temps de se remettre et au final, nos provisions risquent d’être assez proches de ce que sera la réalité» Pour ce qui est des vignes, les dégâts sont pour la plupart déjà chiffrés, oscillant entre 50 et 200 K€ par exploitation. Les viticulteurs du département ayant souscrit des garanties climatiques étant 70 % à n’être assurés que pour la grêle, contre 30 % en multirisques. En ce qui concerne les sinistres hors agricole subis par les bâtiments, suite aux inondations, plus de 350 dossiers ont été déposés dans l’Yonne, pour plus de 3 000 sur l’ensemble de la Caisse régionale. Le Loiret étant le département le plus touché, avec 1 100 dossiers enregistrés. Il ne faut pas attendre pour déclarer un sinistre, insiste Jacques Blanchot : «certains assurés attendent de voir comment ça va évoluer avec le temps, mais il est préférable que l’expert passe pour constater, en grandes cultures notamment, dans quel état sont les parcelles et pouvoir dire que la situation ne relève pas d’un problème de traitement, mais bien de l’impossibilité de rentrer dans les champs»

Une opération «solidarité intempéries»
La profession agricole s’est mobilisée elle aussi, à l’image de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, qui a diffusé notamment auprès de tous les maires du département, dont certains administrés auraient vu leur exploitation touchée, une liste de contacts à joindre pour actionner ou obtenir des informations sur les différents dispositifs qui sont ou pourraient être mis en œuvre. Était également joint à l’envoi, un document présentant le dispositif «Réagir 89», dont l’objectif est de venir en aide aux exploitations en difficulté.
La FDSEA de l’Yonne pour sa part, a lancé une opération «solidarité intempéries», à destination notamment des éleveurs accusant un gros déficit fourrager, avec des stocks au plus bas et des maïs n’ayant pu être semés. Un appel a été lancé auprès des exploitants qui auraient des surfaces en herbe à proposer à la fauche pour es éleveurs. Une bourse au fourrage pouvant s’accompagner d’autres actions comme : l’implantation de méteils (mélanges de céréales à ensiler), ne pas enfouir de pailles, l’implantation de Cipan récoltables pour les éleveurs à la place d’un Cipan classique, la valorisation des fauches de luzerne, la vente de maïs sur pied…
Toute personne concernée peut se manifester auprès de la FDSEA, en appelant au 03 86 49 48 10. Une réunion sera organisée ensuite, avec les volontaires et les éleveurs, pour regarder ensemble les modalités pratiques, comme l’indemnisation des semences.

Des organismes à contacter :

L’ensemble des acteurs économiques et financiers sont mobilisés auprès des entreprises touchées et les services de la préfecture ont communiqué un document rappelant les organismes à contacter en fonction des dommages :
Direction départementale des Finances Publiques Tél 03 86 72 36 05 - Email :  ddfip89.pgp.actioneconomique@dgfip.finances.gouv.fr
Pour toutes difficultés rencontrées dans la déclaration et le règlement des échéances fiscales. Toute demande de délai de paiement et/ou de remise gracieuse des majorations et intérêts de retard qui pourrait avoir été notifiée sera étudiée au cas par cas.
L’URSSAF a mis en place un dispositif d’accompagnement spécifique dans les départements touchés, pour aider à surmonter les difficultés de déclaration et de règlement des cotisations sociales. Les cotisants pouvant faire une demande de délai de paiement relevant du caractère exceptionnel de leur situation Tél 0800 00 00 64 (numéro gratuit), disponible du lundi au vendredi de 9 h à 17 h ou via son espace personnel accessible depuis le site urssaf.fr
La Direccte, pour aider à mettre en place le dispositif de chômage partiel, dans le cas où l’activité ne permet plus d’occuper les salariés à plein temps Tél : 03 86 72 00 23 -  www.activitepartielle.emploi.gouv.fr
Pour toutes informations sur le dispositif calamités agricoles, contacter :
La Direction Départementale des Territoires (DDT 89) Tél : 03 86 48 41 21 -  ddt-sea@yonne.gouv.fr
La Mutualité Sociale Agricole (MSA) :
Béatrice Chanteloube au 03 86 47 37 65
Sont également concernés des interlocuteurs de proximité :
La Fédération Française des assurances, à disposition pour toutes informations sur les modalités de déclarations de vos sinistres
Tél : 03 86 48 98 98 - etienneparassoallianz.fr
Le médiateur du crédit, pour vous accompagner dans la recherche de financements
Banque de France, tél 03 86 51 87 00 -  www.mediateurducredit.fr