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Dégâts de gibier

L’explosion !

Le monde agricole le savait, le monde de la chasse a feint de ne pas comprendre. Depuis plusieurs semaines, les dégâts de gibier explosent littéralement aux quatre coins du département. FDSEA et JA alertaient déjà sur le sujet en février dernier. Retour en quelques points sur un automne catastrophique pour les agriculteurs qui après la sécheresse, voient leurs champs et prés massacrés par de véritables hordes de sangliers.
Par Service syndical FDSEA 58
L’explosion !
Les dégâts de gibier explosent de toute part dans le département depuis une vingtaine de jours et peu de territoires réchappent aux saccages du parcellaire agricole, celui-là même qui permet aux chasseurs d’assouvir leur passion. Une vision partiale du sujet tenterait de rejeter la responsabilité de ces problèmes sur la seule et unique sécheresse : «il a fait sec, les sangliers ont besoin de rééquilibrer leur alimentation en mangeant des vers». Un peu court tout de même… Non la problématique va bien au-delà et résulte avant tout d’une gestion inappropriée des populations de sangliers depuis de trop nombreuses années. Car même si la sécheresse peut expliquer une recherche de diversité alimentaire pour les sangliers, il est statistiquement clair que le nombre d’animaux physiquement présents dans le département exacerbe la densité des dégâts. C’est ainsi, et parce que le travail des agriculteurs mérite plus de respect que l’équilibre des budgets d’indemnisation de dégâts de gibier, que nous vous fournissons quelques éléments pour faire reconnaître vos droits et abonder aux témoignages de ras-le-bol qui fleurissent chez la très grande majorité des paysans Nivernais.

Première démarche essentielle : Déclarez tous vos dégâts de gibier !
C’est l’étape primordiale pour que votre situation personnelle et que la problématique collective puissent être reconnues à hauteur des dommages réels que subissent les agriculteurs. Devant les craintes de non atteinte des seuils d’indemnisation ou de refacturation des frais d’expertise, réalisez des déclarations provisoires, mais surtout, réalisez-les ! L’argumentation principale du monde de la chasse repose à ce jour sur le fait que les hectares de dégâts déclarés sont en baisse. Des chiffres confirmant cette tendance ont été transmis à la préfecture en septembre. Or, chacun sait que les cas de non-déclarations sont importants et que les chiffres transmis biaisent la réalité. FDSEA et JA ont à ce titre ouvert une enquête visant à répertorier précisément les cas de non-déclarations de dégâts. Les résultats provisoires qui sortent de cette dernière sont édifiants : plus de 80 % des personnes ayant répondu à l’enquête disent ne pas avoir déclaré leurs dégâts.
Si vous n’avez pas encore répondu à cette dernière, deux minutes suffiront via le lien suivant : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScaujVg2Bbg9efZslzDk8UuIFWkQKHY5B0GgVTSRYSoyz83kg/viewform?vc=0&c=0&w=1

Transmettez un maximum de photos de vos dégâts !
FDSEA et JA collectent l’intégralité des photos de dégâts qui surviennent sur les exploitations à l’adresse mail suivante : formation.fdsea58@orange.fr. Ces dernières sont précieuses pour justifier d’une expansion incontrôlée des dégâts aux quatre coins du département.

Fixation des tarifs d’indemnisation des dégâts sur cultures d’hiver
Vendredi 9 novembre s’est tenue une Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCSF) à la DDT. La fixation des tarifs d’indemnisation des cultures d’hiver était à l’ordre du jour. Le monde de la chasse y a proposé pour toutes les cultures le tarif le plus bas toléré par la fourchette nationale. Après négociation, les tarifs retenus pour l’indemnisation des dégâts sur la récolte 2018 se sont établis aux montants suivants :
- Blé dur : 200 €/t
- Blé tendre : 180 €/t
- Orge de mouture : 178 €/t
- Orge brassicole de printemps : 214 €/t
- Orge brassicole d’hiver : 182 €/t
- Colza : 337 €/t
- Triticale : 154 €/t
- Avoine Noire : 131 €/t
- Seigle : 182 €/t
- Pois : 173 €/t
- Féverole : 209 €/t
Pour les productions biologiques, l’ensemble de ces montants seront majorés de 50 %, trop en retrait des prix de marchés (voir encadré).
Une prochaine commission se déroulera le 10 décembre pour fixer les tarifs d’indemnisation des maïs et des tournesols.
Les chasseurs se sont émus des tarifs retenus, craignant pour l’équilibre des comptes ! Dans ce cas, une seule solution : prélevez encore et toujours plus d’animaux : Il y a trop de sangliers dans la Nièvre.

Deux dates à retenir pour les agriculteurs : le 28 novembre et le 3 décembre 2018.
Face à l’explosion des dégâts, la FDSEA et les JA ont sollicité le déplacement de Madame la Préfète sur le terrain pour constater, visuellement et au travers d’échanges avec les agriculteurs concernés, l’impact de la non-régulation des populations de sangliers pour les exploitants victimes des dégâts. Rendez-vous est fixé sur le terrain le mercredi 28 novembre à partir de 14 h 15, sur l’exploitation de Patrice Guyard, Lieu-dit «Cloiseau», à Crux la Ville. Nous vous encourageons à être présent en nombre pour témoigner aux représentants de l’État des difficultés que génèrent l’accumulation des dégâts sur vos parcelles et votre travail. Enfin, une nouvelle conférence «dégâts de gibier» se tiendra le 3 décembre prochain à Nevers. Cette dernière visera à travailler des mesures opérationnelles pour endiguer l’explosion dramatique des dégâts. FDSEA et JA y participeront avec la volonté d’avancer dans la concertation. Nous y tiendrons néanmoins des positions fermes.

Le contexte économique et climatique est déjà suffisamment pénible. Nos prés, nos champs et plus largement nos fermes ne peuvent supporter plus longtemps les agressions du gibier qui ruinent notre travail.