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Élevage

L’État aux côtés de la filière viande bovine

Madame la Préfète de la Nièvre, Sylvie Houspic, organisait le 8 janvier une table ronde sur la filière viande bovine nivernaise. L’ensemble des acteurs de la filière bovine nivernaise était présent, de la mise en marché en passant par les grossistes et l’ensemble des distributeurs, bouchers compris. Objectifs: mettre en place les conditions pour pouvoir décliner en département les objectifs de prix rémunérateurs et de montée en gamme du plan de filière Interveb.
Par FDSEA 58
L’État aux côtés de la filière viande bovine
La table ronde s’est tenue le 8 janvier.
Un peu d’histoire (récente)....
Depuis des années la profession, à travers la voix du réseau FNSEA, de la Fédération Nationale Bovine, dénonce la rémunération des éleveurs et les déséquilibres des forces au sein de la filière, avec pour conséquence des systèmes de calcul de prix parfaitement opaques, et trop faiblement rémunérateurs pour les producteurs.
La profession a su se faire entendre à la fois des pouvoirs publics et des consommateurs, en imposant au premier plan du débat public la question de la rémunération des éleveurs. Les consommateurs se disent prêts à consacrer un peu plus de leur budget à l’alimentation s’ils ont la certitude que cela revienne aux agriculteurs. La question est bien davantage celle de la répartition de la valeur entre les acteurs que celle des prix finaux à la consommation. En plus de cette empathie du grand public, nos revendications ont abouti à une avancée législative, la loi dite EGAlim (ou loi alimentation), votée à l’automne 2018, qui propose des outils inédits pour, entres autres, définir les prix de vente des animaux en fonction des coûts de production.

C’est pour quand les prix ?
Seulement, aujourd’hui, les éleveurs n’ont pas les retombées de cette loi. Il faut la décliner, sur le territoire, individuellement et collectivement.
Aujourd’hui, l’Etat se pose aux côtés de la profession pour faire avancer le sujet, au travers de trois grands objectifs départementaux, hérités du plan de filière Interbev:
- développement des viandes de bœuf Label Rouge, pour passer de 3% aujourd’hui à 40% de l’offre de viande bovine sous label rouge d’ici 2023
- mettre en place concrètement le calcul des prix des animaux en intégrant des indicateurs de coûts de production
- développer davantage l’approvisionnement français en restauration hors domicile

Vendre au coût de production, certains le font déjà...
Grand témoin de cette table ronde, une association d’éleveurs de Meurthe-et-Moselle, l’APAL (Association de Production Animale de l’Est), témoignait pour montrer qu’il est possible de valoriser aux coûts de production auprès des différentes enseignes. Cette association de 1400 éleveurs contractualise avec un abattoir coopératif, et négocie des prix intégrant les coûts de production, pour 100 animaux par semaine. «La loi Egalim a été une aubaine, en nous permettant de contractualiser au nom de nos adhérents. Nous avons établi une relation tripartite entre le distributeur, l’abatteur et nous. Résultat: une plus value moyenne de 250 euros/animal» explique Stéphane Peultier, Président de l’association.

Lever les freins dans la filière

La section bovine de la FRSEA Bourgogne-Franche-Comté, ainsi que la section bovine départementale, vont à la rencontre des différents acteurs départementaux de la filière pour travailler à la concrétisation des objectifs de meilleure valorisation et lever les freins dans la filière. “La FDSEA accompagnera les éleveurs, avec des explications et des contrats-type, pour faire bouger les lignes. Les comportements commerciaux doivent être plus transparents, plus équitables pour nous.... Sur le marché, plus le volume d’animaux en label rouge vendu au coût de production est important, plus la cotation est tirée vers le haut, celle du gras entraînant celle du maigre.... Il faut entraîner ce cercle vertueux économique” conclut Emmanuel Bernard, président de la section bovine de la FDSEA de la Nièvre.