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Inondations, le préfet en visite sur le terrain

L'€™entretien des rivières au cœur des débats

Vendredi dernier, le préfet de Côte d'€™Or était invité par la profession à un tour de plaine. L'€™objectif était de constater in situ les dégâts causés par les inondations du printemps.
Par Frédéric Duclos
L'€™entretien des rivières au cœur des débats
Visite marathon sur le terrain pour Pascal Mailhos, ici devant une parcelle de pommes de terre totalement détruite par la crue de la Tille.
Pascal Mailhos, préfet de Côte d'€™Or, a répondu favorablement à l'€™invitation de la FDSEA de venir constater sur place les dégâts survenus suite aux inondations de ce printemps. Abandonnant pour quelque temps sa voiture officielle et son chauffeur, il s'€™est prêté au jeu et a embarqué à bord du véhicule de Vincent Lavier, président de la Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or. Au départ de Varanges, le préfet et le DDT ont fait des escales à Tréclun, Pluvaut, Pluvet, Champdôtre... pour rejoindre Les Maillys où une délégation d'€™agriculteurs attendait le cortège.

[INTER]«Nous sommes dans une impasse»[inter]
Exploitant aux Maillys, Pascal Beaumont l'€™avoue [I]«nous avons l'€™habitude d'€™être inondés par la Saône, mais là, nous avons été victimes d'€™une crue qu'€™on n'€™avait jamais vu !»[i] En effet, les agriculteurs du val de Saône savent composer avec les caprices de la rivière. Mais cette année, ce n'€™est pas la Saône et ses montées de fond qui sont en cause. «La Tille a débordé» témoigne Pascal Beaumont, [I]«l'€™eau a même recouvert des parcelles plus hautes que le niveau de la Saône»[i]. Quelques semaines après les crues, les stigmates laissés par les eaux témoignent du caractère exceptionnel des événements. Sur l'€™exploitation de Pascal Beaumont, 50% des surfaces de pommes de terre sont détruites, et sur l'€™autre moitié restante, seuls les deux tiers pourront être récoltés.
En cause, certes, la pluviométrie, mais aussi et surtout la loi sur l'€™eau et ses conséquences sur l'€™entretien des rivières. [I]«Depuis le développement du quartier de la Toison d'€™Or à Dijon, le niveau de la Tille monte beaucoup plus vite»[i] soulignent les agriculteurs du secteur qui rappellent aux représentants de l'€™à‰tat l'€™interdiction d'€™intervenir sur les cours d'€™eau. Exemple cité, le pont de Varanges, dont les photos prises sur un téléphone portable passent de main en main. [I]«Sur ses cinq arches, trois sont obstruées»[i] témoigne l'€™auteur des photos. [I]«La loi nous empêche de retirer l'€™arbre qui a pris place ! Comment voulez-vous que l'€™eau s'€™écoule !»
Pour les agriculteurs présents, à l'€™instar de Jean-Luc Loison, [I]«la loi sur l'€™eau doit être remise sur la table, en tenant compte des conséquences d'€™un tel phénomène»[i]. «Aujourd'€™hui, l'€™essentiel des budgets des syndicats de rivières est capté par des études coûteuses. Il ne reste rien pour faire entretenir les cours d'€™eau»[i].

[INTER]Reconnaissance de circonstance exceptionnelle[inter]
Après de longues minutes d'€™écoute, Le préfet Mailhos a pris la parole devant les agriculteurs présents. [I]«C'€™est vous que je suis venus voir ! et je vous ai écouté»[i] a-t-il insisté. [I]«Si j'€™ai répondu présent à votre invitation, c'€™est bien pour évaluer au plus près la situation et ce, naturellement, jusqu'€™à la récolte»[i] Concernant les enseignements à tirer, et notamment la représentation de la profession au sein des instances chargées de la gestion des rivières, le préfet s'€™est engagé à travailler avec les agriculteurs. [I]«Je suis prêt à voir avec vous les points stratégiques où il vous faut être pour peser dans les débats. Mais pour l'€™heure, nous devons débloquer la situation de crise». Et sur ce point, le préfet n'€™est pas venu «les mains vide»[i], il a rappelé le cours de la procédure de calamité. [I]«J'€™ai signé les derniers renvois, ils sont en cours d'€™examen au ministère de l'€™intérieur»[i]. Par ailleurs, suite à la mission d'€™enquête du 6 juin, Pascal Mailhos a annoncé la mise en place par le ministre de la mesure de circonstance exceptionnelle. [I]«Celle-ci aura des conséquences importantes pour les exploitants. Allègement de charges, utilisation des jachères, assouplissement de la MAE... tous ces points seront détaillés dans un prochain arrêté préfectoral»[i] a indiqué le préfet
[G]Lire aussi le communiqué DDT sur la reconnaissance de circonstances exceptionnelles [g](cliquer sur le lien ci-dessous)