Arboriculture
L’enherbement du verger, une solution testée en agriculture biologique
Après des essais effectués de 1990 à 2015, l’enherbement ou couvre sol, permet de limiter l’entretien sur la ligne des arbres.

Comment entretenir son sol en vergers d’oliviers, de pommiers, de pêchers, d’abricotiers ? Régulièrement, des essais de couvertures du sol en agriculture bio sont réalisés sur le territoire national : démonstration de semis, plantation de godets. L’enherbement est devenu une solution très efficace au problème de l’entretien du sol sur la ligne des arbres car les exploitants ne peuvent pas utiliser de désherbant conventionnel. «Nous sommes contraints de désherber à la main ou d’utiliser un débroussailleur. Cela prend beaucoup de temps dans une exploitation» explique un oléiculteur de l’Hérault, Robert Valette. Le Grab d’Avignon, groupe de recherche en agriculture biologique (association de producteurs) en lien avec l’Afidol (association française interprofessionnelle de l’olive) et le centre technique de l’olivier organisaient, de manière exceptionnelle, une journée de l’oléiculture au Sitevi de Montpellier. Cette journée était l’occasion de présenter les récentes expérimentations dans ce domaine en matière de gestion de l’enherbement du verger. Une conférence sur l’entretien du sol en vergers d’oliviers en agriculture biologique conduite par Sophie Joy Ondet, ingénieur et chef de projet au Grab d’Avignon avait pour objectif de «résoudre et d’améliorer les problèmes techniques dans les exploitations biologiques en matière d’enherbement».
Essais sur l’enherbement sur le rang
Des essais réguliers d’enherbement naturel sur des parcelles ont été effectués chez des arboriculteurs, des oléiculteurs et à la station du Grab d’Avignon, en région Paca et en Languedoc Roussillon. Les parcelles concernaient des jeunes vergers de pommiers, des arbres adultes (abricotiers, pêchers) et des oliviers adultes. Comment faut-il gérer cet enherbement naturel ? Le Grab retient à ce titre deux démarches. «Il existe la stratégie classique qui consiste à un travail du sol avec des outils traditionnels et une nouvelle démarche préconisée par le Grab, l’enherbement sur le rang, sur la ligne des arbres en pratiquant le semis ou la plantation de godets d’espèces sélectionnées méditerranéennes, testées par rapport à leur aspect couvrant sur la surface du sol, sur la ligne de plantation des arbres. Cette surface couvrante ne doit pas entrer en compétition avec les arbres. L’objectif de cette démarche est d’empêcher l’herbe spontanée de pousser. Nous avons effectué plusieurs essais de semis sur différentes espèces d’arbres dont l’olivier, pendant la période de 1990 à 2015, à la station du Grab et chez les exploitants. L’enherbement a permis de répondre quelquefois à la demande des arboriculteurs, des oléiculteurs. L’enherbement doit être couvrant, raz, non compétitif et pérenne en agriculture biologique» détaille Sophie Joy Ondet ingénieur au Grab. L’enherbement sur la ligne des arbres répond à plusieurs objectifs : éviter le tassement du sol, le travail du sol sur le rang, les blessures racinaires et favoriser l’infiltration de l’eau. Quelles sont les espèces les plus couvrantes dans les vergers ? Le Grab préconise la fétuque ovine, l’achillée millefeuille, la pimprenelle. «Au bout de 3 ans, la fétuque ovine est probante pour son aspect très couvrant pour les vergers d’abricotiers adultes. La pimprenelle a un bon potentiel. Toutes ces espèces vont se comporter de manière différente selon les types de vergers» note Sophie Joy Ondet, chef de projet au Grab. Des essais ont été effectués sur des oliviers adultes dans une oliveraie sur Saint Rémy de Provence. La variété : la salonenque plantée en 1999 et en situation irriguée par un système de goutte à goutte. L’oléiculteur a retenu plusieurs espèces couvrantes (semis de 4 mélanges en octobre 2008 et 11 monospécifiques) : la pimprenelle sur terrain sec et ensoleillé s’installe rapidement. L’achillée millefeuille s’installe lentement (3 ans). L’achillée odorante dont l’installation est un peu plus rapide (30% dès la seconde année). Le souci s’installe rapidement mais ne se maintient pas. L’épervière piloselle, prometteuse avec des propriétés allélopathiques mais avec un recouvrement lent. Cette plante héliophile nécessite des fauches spontanées.
Essais sur l’enherbement sur le rang
Des essais réguliers d’enherbement naturel sur des parcelles ont été effectués chez des arboriculteurs, des oléiculteurs et à la station du Grab d’Avignon, en région Paca et en Languedoc Roussillon. Les parcelles concernaient des jeunes vergers de pommiers, des arbres adultes (abricotiers, pêchers) et des oliviers adultes. Comment faut-il gérer cet enherbement naturel ? Le Grab retient à ce titre deux démarches. «Il existe la stratégie classique qui consiste à un travail du sol avec des outils traditionnels et une nouvelle démarche préconisée par le Grab, l’enherbement sur le rang, sur la ligne des arbres en pratiquant le semis ou la plantation de godets d’espèces sélectionnées méditerranéennes, testées par rapport à leur aspect couvrant sur la surface du sol, sur la ligne de plantation des arbres. Cette surface couvrante ne doit pas entrer en compétition avec les arbres. L’objectif de cette démarche est d’empêcher l’herbe spontanée de pousser. Nous avons effectué plusieurs essais de semis sur différentes espèces d’arbres dont l’olivier, pendant la période de 1990 à 2015, à la station du Grab et chez les exploitants. L’enherbement a permis de répondre quelquefois à la demande des arboriculteurs, des oléiculteurs. L’enherbement doit être couvrant, raz, non compétitif et pérenne en agriculture biologique» détaille Sophie Joy Ondet ingénieur au Grab. L’enherbement sur la ligne des arbres répond à plusieurs objectifs : éviter le tassement du sol, le travail du sol sur le rang, les blessures racinaires et favoriser l’infiltration de l’eau. Quelles sont les espèces les plus couvrantes dans les vergers ? Le Grab préconise la fétuque ovine, l’achillée millefeuille, la pimprenelle. «Au bout de 3 ans, la fétuque ovine est probante pour son aspect très couvrant pour les vergers d’abricotiers adultes. La pimprenelle a un bon potentiel. Toutes ces espèces vont se comporter de manière différente selon les types de vergers» note Sophie Joy Ondet, chef de projet au Grab. Des essais ont été effectués sur des oliviers adultes dans une oliveraie sur Saint Rémy de Provence. La variété : la salonenque plantée en 1999 et en situation irriguée par un système de goutte à goutte. L’oléiculteur a retenu plusieurs espèces couvrantes (semis de 4 mélanges en octobre 2008 et 11 monospécifiques) : la pimprenelle sur terrain sec et ensoleillé s’installe rapidement. L’achillée millefeuille s’installe lentement (3 ans). L’achillée odorante dont l’installation est un peu plus rapide (30% dès la seconde année). Le souci s’installe rapidement mais ne se maintient pas. L’épervière piloselle, prometteuse avec des propriétés allélopathiques mais avec un recouvrement lent. Cette plante héliophile nécessite des fauches spontanées.
Expérimentation
Robert Valette a pratiqué deux techniques différentes : le semis et la plantation de godets espacés de 30 centimètres. Il a dû préparer le sol avant de planter les godets, une contrainte supplémentaire, et arroser les deux premières années. « Le couvre sol est une solution pour limiter l’entretien sur la ligne entre les rangs ». Au bout de la 4e année, il a constaté de grandes variations. L’enherbement par l’acquilléa crithmiffolia (plantation de godet) a donné les meilleurs résultats, avec un effet spectaculaire en créant un tapis couvrant qui empêche les autres plantes et adventices de pousser. Le trèfle porte fraise (en godet) est assez probant. La fétuque (semis) a un effet assez probant. La pimprenelle n’a pas d’effets couvre sol (sur parcelle irriguée et non irriguée).