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Transmission-Installation

L'effet de groupe, un atout dans l'installation

Le dernier Comité d'orientation transmission-installation de la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or a mis en lumière l'importance de l'accompagnement collectif dans les dynamiques d'installation et de transmission.

Par Berty Robert
L'effet de groupe, un atout dans l'installation
L'accompagnement en collectif était au cœur de ce Coti.

Le collectif : c'était le maître-mot de ce premier Comité d'orientation transmission installation (Coti) de la nouvelle mandature issue des dernières élections aux Chambres d'agriculture. Organisé à Pouilly-en-Auxois le 30 septembre, il fut l'occasion, pour Baptiste Colson, élu de Chambre en charge de ces dossiers, de saluer le travail effectué par l'équipe précédente. Il a aussi servi de cadre à une table ronde permettant à quatre nouveaux installés de témoigner de l'importance de l'accompagnement en collectif dont ils ont bénéficié avant et après leur installation, notamment à travers le « Pack 5 ans » de la Chambre d'agriculture qui permet de faire régulièrement un point sur l'évolution des entreprises agricoles.

Le regard des autres

S'inscrire dans un processus d'accompagnement à l'installation en collectif n'est pas une évidence : il faut accepter de soumettre son projet au regard des autres, de se confronter à des points de vue qui ne vont pas toujours dans votre sens, qui vous remettent en question. C'est aussi le moyen d'apporter soi-même son regard sur les projets des autres. C'est comprendre que malgré la diversité des projets, il existe des points communs sur lesquels on peut travailler et progresser, et voir que nos inquiétudes sont aussi celles des autres. C'est se sentir moins seul, comme le confirmait Élise Maillot, installée en production de plantes médicinales en avril dernier à Semezanges : « En rencontrant d'autres porteurs de projet, j'ai gagné en confiance et j'ai acquis une meilleure vision des enjeux. J'ai aussi compris que même si mon projet était de taille réduite, il n'en était pas moins légitime… » « Le travail en collectif génère des effets vertueux d'entraînement, confirmait pour sa part Christophe Faussot, installé en avril 2021 en polyculture-élevage, et créateur d'une brasserie à la ferme, à Époisses. Il permet de battre en brèche les a priori qu'on peut avoir. » C'est sans doute encore plus vrai lorsqu'on se lance sur une activité aussi atypique que l'élevage d'alpagas, voie choisie par Loïc Venague, installé en Gaec avec sa mère en janvier dernier à Chambeire : « Je suis sur de l'élevage atypique, il était donc très intéressant pour moi de voir comment étaient construits des projets d'élevage plus classiques. »

« Prendre tout l'escalier »

À l’inverse, la « fertilisation croisée » qui naît de l'accompagnement en collectif à l'installation permet aussi de s'enrichir de la vision des autres, y compris sur un schéma beaucoup plus classique comme celui adopté par Baptiste Fagotet, installé le 1er janvier 2023 en polyculture-élevage à Thoisy-le-Desert, en Gaec avec son père : « Cela m'a apporté de l'ouverture d'esprit. On est souvent « le nez dans le guidon », alors pouvoir regarder ce qui se passe ailleurs, c'est important. » En conclusion de cette table ronde, Cyril Bret, vice-président des JA de Côte-d'Or en charge de l'installation rappelait que « si changer de poste, c'est monter une marche, s'installer en agriculture c'est se prendre tout l'escalier d'un coup, d'où l'intérêt d'un collectif qui permet de comprendre qu'on n'est pas seul à en baver. Il faut saluer le très bon accompagnement de l'équipe en charge de ces questions au sein de la Chambre d'agriculture. »

L'effet de groupe, un atout dans l'installation

Des ateliers pour chaque étape

Le Coti de Pouilly-en-Auxois s'organisait en quatre ateliers très concrets permettant de « balayer » l'intégralité des étapes d'accompagnement de l'installation. Ils démontraient que le service de la Chambre d'agriculture en charge des installations et transmissions est là pour aider le porteur de projet à mieux structurer son idée de départ. Il accompagne aussi dans l'élaboration d'un dossier d'obtention de la Dotation jeune agriculteur (DJA), qui se monte, en moyenne, à 37 000 euros en Côte-d'Or. Le service de la Chambre travaille, dans le cadre d'une installation avec reprise d'une exploitation, à faire converger le cédant et le repreneur vers une valeur de reprise acceptable pour chacune des parties. Un point essentiel dans un contexte où les niveaux de capitaux nécessaires à une reprise sont de plus en plus élevés. Le travail sur la détection des cédants est aussi déterminant. La Chambre s'appuie pour cela sur la MSA, des organismes tels que Terre de Lien, mais également la Déclaration d'intention de cessation d'activité agricole (Dicaa). En 2025, une approche patrimoniale liée aux questions entourant les transmissions d'exploitations a été mise en place par la Chambre, afin de gagner en efficacité sur la détection des cédants. Enfin, en matière de pilotage de l'exploitation, une fois l'installation réalisée, le rôle du Groupe de développement agricole (Geda) Génér'action (voir article ci-dessous) s'avère très important pour ne pas laisser les jeunes chefs d'entreprise seuls. On s'y forme, on y partage des bonnes pratiques, on y échange.