Rencontres «Made in Viande»
L’école est dans le pré
Dans le cadre des rencontres «Made in Viande», organisées par Interbev, deux classes d’un collège auxerrois ainsi que des élèves de la MFR de Villevallier se sont rendus sur deux exploitations bovines de Puisay.
Pour la troisième année consécutive, les professionnels de la filière élevage et viande ont ouvert leurs portes au grand public, du 17 au 21 mai dernier, un peu partout en France. Une manière de rencontrer des acteurs terrain passionnés de leur métier et prendre conscience des réalités de leur quotidien. Un voyage initiatique pour nombre de visiteurs, peu habitués au monde rural, à l’image de ces deux classes du collège Paul-Bert, à Auxerre, reçues sur deux exploitations bovines de Puisaye.
«On ne veut pas entendre, «y’a d’la boue ou ça sent mauvais !» Oui, nous sommes à la campagne et c’est normal…» D’emblée, Julie Mona, enseignante spécialisée recadre les plus bavards. Le décor est tracé, la visite peut commencer. Didier Denardou est installé depuis 1998, en élevage de vaches limousines : «pour leur facilité à faire des veaux, la qualité de la viande et une carcasse avec plus de rendement. Après, on essaie d’en vivre, mais ça, c’est moins évident !» Pas toujours facile de faire passer un message auprès de jeunes collégiens, plus intéressés pour certains, par le manège d’un tracteur dans la cour. L’occasion pour Hélène Dapvril, elle même éleveuse à Champignelles, d’expliquer sommairement la manœuvre : «René est en train de récupérer un big bag d’engrais, qu’il va ensuite épandre dans le champ avec l’engin que vous voyez à côté. L’engrais, ce sont des petites billes et comme aujourd’hui il pleut, elles vont pouvoir fondre rapidement et donner à manger aux plantes». Autre objet de curiosité, la boucle d’authentification qu’ont les animaux à leurs oreilles : «et ça leur fait mal quand on leur met madame… ?» S’ensuit un petit cours sur la traçabilité et cette «leçon de vie» de la part de d’Hélène : «il y a des gens qui aiment la viande, d’autres préfèrent les légumes, il y a de tout. La seule chose que je vous demanderai, c’est de respecter le choix de l’autre. Je produis de la viande, j’en mange beaucoup, mais je respecte ceux qui font le choix inverse».
Par petits groupe, les jeunes quittent l’abri du hangar et partent sous la pluie à la découverte des vaches dans le pré ou en stabule. Trop tentant de caresser les animaux, mais ces «dames» sont farouches ! Mathias s’est peut-être néanmoins découvert une vocation : «Monsieur, vous prenez des stagiaires ?» Cette visite, explique Julie Mona, s’inscrit dans le parcours «Avenir» de découverte des métiers, qui accompagne les collégiens, de la 6e à la 3e : «pour la plupart de ces jeunes de classes Segpa, c’est la première fois qu’ils mettaient les pieds dans une ferme. Beaucoup n’intégreront pas la filière générale à l’issue de la classe de 3e et une visite de ce type sert aussi à faire naître des passions et peut leur permettre de se diriger plus part vers un métier lié à l’agriculture. La filière viande les intéresse aussi et nous avons deux jeunes actuellement en stage dans ce secteur». Pour l’heure, les jeunes visiteurs semblent ravis d’avoir rencontré un jeune veau et sont prêts à lui faire de la place dans le bus du retour : «Madame, il nous faut une mascotte pour le collège !» Bien essayé, mais ils devront se contenter de déguster quelques morceaux de viande au déjeuner.
«On ne veut pas entendre, «y’a d’la boue ou ça sent mauvais !» Oui, nous sommes à la campagne et c’est normal…» D’emblée, Julie Mona, enseignante spécialisée recadre les plus bavards. Le décor est tracé, la visite peut commencer. Didier Denardou est installé depuis 1998, en élevage de vaches limousines : «pour leur facilité à faire des veaux, la qualité de la viande et une carcasse avec plus de rendement. Après, on essaie d’en vivre, mais ça, c’est moins évident !» Pas toujours facile de faire passer un message auprès de jeunes collégiens, plus intéressés pour certains, par le manège d’un tracteur dans la cour. L’occasion pour Hélène Dapvril, elle même éleveuse à Champignelles, d’expliquer sommairement la manœuvre : «René est en train de récupérer un big bag d’engrais, qu’il va ensuite épandre dans le champ avec l’engin que vous voyez à côté. L’engrais, ce sont des petites billes et comme aujourd’hui il pleut, elles vont pouvoir fondre rapidement et donner à manger aux plantes». Autre objet de curiosité, la boucle d’authentification qu’ont les animaux à leurs oreilles : «et ça leur fait mal quand on leur met madame… ?» S’ensuit un petit cours sur la traçabilité et cette «leçon de vie» de la part de d’Hélène : «il y a des gens qui aiment la viande, d’autres préfèrent les légumes, il y a de tout. La seule chose que je vous demanderai, c’est de respecter le choix de l’autre. Je produis de la viande, j’en mange beaucoup, mais je respecte ceux qui font le choix inverse».
Par petits groupe, les jeunes quittent l’abri du hangar et partent sous la pluie à la découverte des vaches dans le pré ou en stabule. Trop tentant de caresser les animaux, mais ces «dames» sont farouches ! Mathias s’est peut-être néanmoins découvert une vocation : «Monsieur, vous prenez des stagiaires ?» Cette visite, explique Julie Mona, s’inscrit dans le parcours «Avenir» de découverte des métiers, qui accompagne les collégiens, de la 6e à la 3e : «pour la plupart de ces jeunes de classes Segpa, c’est la première fois qu’ils mettaient les pieds dans une ferme. Beaucoup n’intégreront pas la filière générale à l’issue de la classe de 3e et une visite de ce type sert aussi à faire naître des passions et peut leur permettre de se diriger plus part vers un métier lié à l’agriculture. La filière viande les intéresse aussi et nous avons deux jeunes actuellement en stage dans ce secteur». Pour l’heure, les jeunes visiteurs semblent ravis d’avoir rencontré un jeune veau et sont prêts à lui faire de la place dans le bus du retour : «Madame, il nous faut une mascotte pour le collège !» Bien essayé, mais ils devront se contenter de déguster quelques morceaux de viande au déjeuner.