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Nouvelles technologies

L’azote, ça se pilote

La SAS Bresson fait le point sur la modulation de la fertilisation, un domaine amené à très vite se développer.
Par Aurélien Genest
L’azote, ça se pilote
Thomas Lallouette a créé sa société IA-drone technologie il y a cinq mois à Is-sur-Tille. Ce droniste est prestataire de services pour Airinov et est déjà intervenu auprès d’une trentaine d’agriculteurs de la région.
Un drone qui prend des photos, une cartographie qui évalue la biomasse, un tracteur et un semoir qui ajustent les doses d’azote... C’est certain, les systèmes grandes cultures connaissent une petite révolution. «Les moyens actuels sont amenés à évoluer» reconnait Romain Flamand, technicien à la SAS Bresson, «aujourd’hui, on détermine encore une dose moyenne pour toute une parcelle. Il y a toutes les chances qu’il y ait une partie de la culture sous-fertilisée, et l’autre sur-fertilisée». L’entreprise Bresson, négociant en céréales à Saulon-la-Chapelle, vient d’organiser deux réunions d’informations à destination des agriculteurs : la première à la ferme expérimentale de Tart-le-Bas, la seconde à Saint-Nicolas-lès-Cîteaux. La société Airinov, spécialisée dans les drones, Thomas Lallouette, leur prestataire de service et la SARL Walter, avec la marque Vicon, étaient présents afin d’expliquer ce processus innovant.

400 ha de colza testés
La SAS Bresson avait déjà organisé une réunion de ce type à l’automne. «Seule la société Airinov était là. Une trentaine d’exploitants s’étaient livrés à des tests sur colza, le drone a permis de photographier environ 400 hectares» relève Romain Flamand. Cette fois-ci, toute la «chaîne» d’intervenants était là, jusqu’aux représentants de matériels. «Nous avons étudié les cartographies établies à partir des photos aériennes» enchaîne le technicien, «cela met en évidence une hétérogénéité très importante des sols. Nous avons des pesées de colza qui varient de 1 à 10!  Nous sommes dans la Plaine dijonnaise mais cela n’empêche pas les disparités au sein d’une même parcelle avec les veines de terres, les zones de cailloux et de sable. Les doses d’azote sont plus que jamais à ajuster». Apporter la bonne dose d’engrais au bon endroit permet de réaliser des économies d’intrants. Romain Flamand rappelle que «60% des charges d’intrants d’une exploitation sont liées à l’engrais»: «cela représente d’importantes sommes d’argent et les investissements réalisés dans ces nouvelles technologies peuvent être vite amortis. Ce processus répond à la réglementation et est reconnu par l’administration. Nous sommes complètement en phase avec la nouvelle Pac. Et nous n’excluons pas d’aller chercher des quintaux supplémentaires, là où les agriculteurs sont en sous-fertilisation».

Zoom sur l’épandeur d’engrais
Une démonstration de matériel était proposée, dans un contexte où peu d’agriculteurs côte d’oriens sont encore équipés en distributeur d’engrais capable de moduler. «Les informations recueillies par le drone sont analysées, traitées puis intégrées dans une carte de modulation introduite dans le tracteur»  poursuit Romain Flamand, «le matériel, c’est encore le principal frein au développement de la modulation de fertilisation. Mais cela ne devrait pas tarder à changer : les nouvelles gammes de produits sont quasiment toutes équipées aujourd’hui». L’épandeur RO-EDW GEOspread a fait l’objet d’une présentation. Celui-ci est équipé de deux vérins électriques sur chaque unité de distribution. «L’un d’eux contrôle le point d’alimentation de l’engrais sur le disque, ce qui permet de faire varier la largeur d’épandage» commente Jean-Christophe Chassine, du groupe Kverneland, «l’autre vérin modifie l’ouverture des trappes ajustant ainsi la quantité voulue. La largeur de travail peut donc être ajustée de manière précise et instantanée depuis la cabine du tracteur via le terminal Isobus». Pour rappel, la technologie GEOspread peut être utilisée à partir du terminal IsoMatchTellus de Vicon. Elle également compatible avec tous les types de terminaux Isobus intégrant la gestion des sections.