Exploitation agricole
« L’arrêté (sur les ZNT) n’est pas clair »
Vendredi 24 janvier, le Préfet de l’Yonne Henri Prévost était à Héry pour visiter l’exploitation d’Alexandra et Bertrand Potherat. L’occasion d’échanger sur les sujets qui composent l’actualité agricole et les problématiques rencontrées par les agriculteurs.
Le 24 janvier, Henri Prévost, Préfet de l’Yonne, s’est rendu l’après-midi sur l’exploitation d’Alexandra et Bertrand Potherat, agriculteurs à Héry. Aux côtés de Didier Roussel, directeur de la DDT (Direction départementale des territoires), de Damien Brayotel, président de la FDSEA 89, d’Arnaud Delestre, président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, de Maxime Boucher, président des Jeunes agriculteurs de l’Yonne, et d’une dizaine d’agriculteurs. L’occasion de parler des problématiques qui touchent le monde agricole dans le département : la sécheresse, les dégâts de gibier, le loup, l’emploi agricole, les revenus... Mais le sujet qui a une nouvelle fois dominé concerne les ZNT, ou plutôt l’incompréhension autour de ces réglementations. «L’arrêté n’est pas clair », indique Damien Brayotel. « Quelle est la limite ? La clôture ? L’habitation ? ».
Pour rappel, le 29 décembre dernier, un décret est paru au journal officiel avec des distances prises suite aux recommandations de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Celles-ci sont de 20 m pour certaines substances les plus préoccupantes, 10 m pour les cultures hautes (arboricultures, viticultures et autres petits fruits de plus de 50 cm de haut) et 5 m pour les autres cultures. Une règle mise en œuvre depuis le 1er janvier (elle ne sera appliquée qu’à compter du 1er juillet prochain pour les cultures semées avant le 1er janvier 2020, ndlr).
Ces distances pourraient être réduites à 3 m pour les grandes cultures et en viticulture, et à 5 m en arboriculture avec la signature d’une charte départementale de bon voisinage.
Poursuivre les discussions
Cependant, même 3 m n’est pas acceptable pour les agriculteurs. « On sait travailler. On a des matériels modernes qui nous permettent d’être précis et de travailler au plus près des habitations », exprime Damien Brayotel devant le Préfet, qui fait part également de la demande d’un moratoire au niveau national pour repousser l’application du décret. « L’Anses doit faire ses propres expériences pour prouver que l’on peut faire zéro mètre. Elle va y arriver mais on a besoin de temps. Comme pour la mise en place de la charte ».
Aussi, les agriculteurs s’inquiètent. « Ces mètres perdus vont servir de dépotoirs, on va retrouver des déchets sur nos terres non exploitées », assure Maxime Boucher. « Ces ZNT sont une porte d’entrée où on ne pourra plus rien contrôler. Aujourd’hui, ce sont les ZNT pour les habitations. Demain, ce sera un décret pour les promeneurs et les automobilistes qui rouleront la fenêtre ouverte », poursuit-il.
Devant ces déclarations, le Préfet de l’Yonne prône le dialogue. « Dans l’Yonne, on a une longueur d’avance et l’expérience pour établir une charte (comme ce fut le cas en 2016 pour la convention de bonnes pratiques, ndlr). « Nous allons avoir plus besoin de se parler que par le passé. Nous devons donc poursuivre les discussions pour protéger l’activité agricole et répondre aux préoccupations environnementales. Le décret laisse aussi des possibilités d’adaptation ».
Pour rappel, le 29 décembre dernier, un décret est paru au journal officiel avec des distances prises suite aux recommandations de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Celles-ci sont de 20 m pour certaines substances les plus préoccupantes, 10 m pour les cultures hautes (arboricultures, viticultures et autres petits fruits de plus de 50 cm de haut) et 5 m pour les autres cultures. Une règle mise en œuvre depuis le 1er janvier (elle ne sera appliquée qu’à compter du 1er juillet prochain pour les cultures semées avant le 1er janvier 2020, ndlr).
Ces distances pourraient être réduites à 3 m pour les grandes cultures et en viticulture, et à 5 m en arboriculture avec la signature d’une charte départementale de bon voisinage.
Poursuivre les discussions
Cependant, même 3 m n’est pas acceptable pour les agriculteurs. « On sait travailler. On a des matériels modernes qui nous permettent d’être précis et de travailler au plus près des habitations », exprime Damien Brayotel devant le Préfet, qui fait part également de la demande d’un moratoire au niveau national pour repousser l’application du décret. « L’Anses doit faire ses propres expériences pour prouver que l’on peut faire zéro mètre. Elle va y arriver mais on a besoin de temps. Comme pour la mise en place de la charte ».
Aussi, les agriculteurs s’inquiètent. « Ces mètres perdus vont servir de dépotoirs, on va retrouver des déchets sur nos terres non exploitées », assure Maxime Boucher. « Ces ZNT sont une porte d’entrée où on ne pourra plus rien contrôler. Aujourd’hui, ce sont les ZNT pour les habitations. Demain, ce sera un décret pour les promeneurs et les automobilistes qui rouleront la fenêtre ouverte », poursuit-il.
Devant ces déclarations, le Préfet de l’Yonne prône le dialogue. « Dans l’Yonne, on a une longueur d’avance et l’expérience pour établir une charte (comme ce fut le cas en 2016 pour la convention de bonnes pratiques, ndlr). « Nous allons avoir plus besoin de se parler que par le passé. Nous devons donc poursuivre les discussions pour protéger l’activité agricole et répondre aux préoccupations environnementales. Le décret laisse aussi des possibilités d’adaptation ».
