Accès au contenu
Moutarde de Bourgogne

L’APGMB sécurise l’avenir de la moutarde de Bourgogne

L’association des producteurs de graines de moutarde en Bourgogne s’est réunie en assemblée générale. L’occasion de revenir sur l’exceptionnelle récolte de 2017 et d’envisager l’avenir sous l’angle d’un développement durable bien compris.
Par Anne-Marie Klein
L’APGMB sécurise l’avenir de la moutarde de Bourgogne
Les producteurs de graines de moutarde de Bourgogne réunis en assemblée générale ont saisi l’occasion de revenir sur l’exceptionnelle récolte 2017, «du jamais vu» pour Fabrice Genin, président de l’AGPMB, qui a rappelé que cette récolte exceptionnelle avait amené un dépassement de volumes, dans le cadre de la contractualisation avec les industriels moutardiers. «Ce petit stock va donc nous permettre de compenser la baisse de récolte qui s’annonce cette année». 2018 s’annonce en effet comme une année plus proche de la norme, voire «légèrement inférieure». En conditions favorables, dans les terres plus profondes, l’humidité a pu impacter le potentiel et sur les plateaux, la moutarde a subi les assauts du froid et des insectes. Retour à la normale donc pour 2018.

Le président de l’AGPMB a souligné l’importance croissante du dossier développement durable, qui amène certaines évolutions dans les cahiers des charges. C’est le cas du groupe Unilever qui fait évoluer sa stratégie au niveau mondial, en réévaluant une partie de son cahier des charges à l’aune du développement durable. L’AGPMB a donc été amenée à construire une proposition d’action répondant à cette nouvelle exigence. L’important étant de minimiser la contrainte pour les producteurs et de pouvoir en tirer un argument de communication positif pour la production. En réponse aux attentes d’Unilever, l’AGPMB propose donc de transformer 4 % de la SAU moutarde (6 000 hectares environ en Bourgogne) en jachères mellifères (soit 240 ha).

Tout en étant conscient des efforts que cette nouvelle orientation demande aux producteurs de graines de moutarde, Fabrice Genin n’a pas manqué de rappeler que le cahier des charges Unilever s’inscrit dans un cadre mondial et que ce marché est extrêmement important pour la pérennité de la filière. Petite compensation intéressant directement les producteurs qui s’engageront dans cette démarche : une récompense de 8 000 € a été décernée à l’AGPMB en réponse à un appel d’offres de la Fondation d’Entreprise et de Solidarité Bourgogne Franche-Comté ; ce qui va permettre de financer en partie l’investissement semences pour les jachères mellifères.

La filière moutarde entame également une réflexion sur la construction d’une filière de production de graines de moutarde bio, en réponse aux demandes des industriels moutardiers. «Il est important que nous restions bien organisés sur le plan collectif» prévient Fabrice Genin, car la filière moutarde en production conventionnelle a fait la preuve de son efficacité pour les producteurs comme pour les industriels, dans un équilibre économique bien compris. Pour l’AGPMB, une filière bio aurait tout intérêt à s’inscrire elle aussi dans ce schéma collectif gagnant/gagnant.