Accès au contenu
époisses

L’AOP en guise de bouclier

Le syndicat de défense de l’époisses, réuni en assemblée générale le 9 mai à Origny-sur-Seine, a fait état de plusieurs satisfactions. Les éleveurs laitiers sont directement concernés.
Par Aurélien Genest
L’AOP en guise de bouclier
Le fléchissement des ventes en France (près de 5%) est le seul «bémol» présenté au cours de cette assemblée.
Le contexte est morose en agriculture et en particulier chez les producteurs laitiers. Cette crise est sans doute un peu moins douloureuse chez les éleveurs engagés en Appellation d’origine protégée, bénéficiant d’une certaine valorisation de leur production de par leur cahier des charges spécifique. Les 45 éleveurs en AOP époisses en font partie comme l’indique le président Jean-Louis Lachot : «Nous sommes relativement déconnectés du prix standard, avec un prix de base moyen, hors primes, situé entre 320 et 325 euros les 1000 litres. L’AOP est bénéfique à nos producteurs, même si l’évolution du prix standard nous inquiète fort logiquement».

OK pour les MAE
Une autre satisfaction du syndicat de défense de l’époisses concerne les mesures agro-environnementales polyculture élevage. «L’an passé, à la même époque, nous avions fait part de notre mécontentement de ne pouvoir rentrer dans le dispositif» rappelle Jean-Louis Lachot, «mais avec l’aide de la Chambre d’agriculture de Côte d’Or, de son président Vincent Lavier et de ses techniciens, nous avons pu rentrer dans les clous. C’est officiel depuis plusieurs semaines et cela va beaucoup nous aider. Une quinzaine d’élevages devraient vraisemblablement pouvoir solliciter cette MAE, c’est une très bonne nouvelle». La mesure demandera certes des efforts aux éleveurs, avec notamment des réductions d’IFT et de concentrés, mais le soutien devrait se chiffrer entre 60 et 105 euros de l’hectare, pour un maximum de 15 000 euros par exploitation.

Effet crise en France
La production laitière a augmenté dans l’AOP de près de 2% en 2015 (20 644 517 litres), pour une moyenne de 458 767 litres par exploitation. Les ventes de fromages ont néanmoins connu un fléchissement de 2,68% pour atteindre 1359 tonnes : une première pour l’époisses qui voyait ses courbes régulièrement grimper ces vingt dernières années. «Cette légère baisse est principalement due aux transactions dans l’Hexagone» commente Jean-Louis Lachot, «l’effet crise en France joue pleinement, avec un pouvoir d’achat qui ne cesse de chuter malgré le fait que certains nous disent que ça va mieux! Cette constatation est générale chez les fromages à pâte molle. Les ventes à l’export, elles, continuent de progresser».

A fond dans la com’
Le syndicat de défense de l’époisses poursuit ses efforts en communication. «Ils ont été nombreux en 2015. Nous avons de petits moyens mais tentons de faire de notre mieux en ciblant notamment les futurs consommateurs de demain» poursuit le président côte d’orien. Un partenariat avec une radio a permis de parler quotidiennement de l’époisses et de ses recettes. Avec le soutien du Conseil régional et du Conseil départemental, plusieurs actions ont été menées avec de nombreux collèges lycées dans le but de faire découvrir l’époisses dans les cantines. «La sortie d’un nouveau dépliant est également dans les cartons, nous préparons aussi une carte des fromages, associés à des sites touristiques. Cette action est menée avec d’autres produits laitiers sous Indication Géographique de la région» ajoute Jean-Louis Lachot.

«Excellent» pour l’apéritif
Le syndicat est également rentré en contact avec l’institut Paul Bocuse de Lyon. «C’est une école internationale, nous leur avons proposé un petit concours intitulé L’Époisses à l’heure de l’apéritif»  relève Jean-Louis Lachot, «les participants devaient créer des recettes. Les deux gagnants, originaires de Corée du Sud, sont venus à notre assemblée présenter leur travail et proposer des dégustations. L’époisses à l’apéritif, c’est excellent !»
Les deux recettes lauréates étaient les suivantes : canapé de gelée d’époisses et jambon de Bayonne parfumé au yuzu, roulé d’époisses et sablé aux champignons.