Plateau
L’année humide n’a pas profité
Un jeune agriculteur de Saint-Seine-l’Abbaye aborde ses récoltes d’orges, de colza et de blé.
La moisson a débuté autour du 10 juillet à Saint-Seine-l’Abbaye. «Comme chaque année, environ deux semaines après la plaine. Nous sommes à une altitude de 550 mètres, il fait moins chaud ici, la maturité des plantes est plus tardive» situe Matthieu Duthu, agriculteur dans le hameau de Froideville. Une année humide est généralement salvatrice dans les plateaux et leurs terres superficielles. «Nous comptions beaucoup sur cette campagne pour relever la tête et se remettre du gouffre financier de ces trois dernières années. Beaucoup d’eau dans le secteur, c’est souvent bon signe pour les petites terres» indique le Côte d’orien de 29 ans, qui cumule les aléas climatiques depuis son installation en 2011.
Première parcelle à 47q/ha
Les premiers échos de la plaine ont quelque peu tempéré les espoirs du JA : «le manque d’ensoleillement et les maladies ont sévi ici aussi... La première parcelle d’orges d’hiver a vite confirmé ces craintes avec un rendement de seulement 47q/ha. Heureusement, les résultats ont été un peu moins mauvais par la suite». Après plusieurs parcelles approchant les 60q/ha, la dernière a livré une «belle» surprise à 68q/ha. «Une petite aubaine pour cette campagne» soupire Matthieu Duthu, «pour l’anecdote, cette parcelle était juste en face de celle à 47q/ha. Elle a reçu un peu plus d’azote, environ 20 unités, mais je pense que cette différence de 21q/ha s’explique majoritairement par le précédent. Là, c’était de l’orge de printemps qui n’avait rien donné l’an passé. à mon avis, il restait un peu plus d’azote, celle-ci n’a pas été lessivée. Le précédent de la première parcelle à 47q/ha était du blé». L’agriculteur côte d’orien termine sa moisson d’orge d’hiver sur une moyenne de 60q/ha. «C’est moins pire que la plaine, c’est certain. Mais cela reste en dessous des moyennes que nous pouvons espérer lors d’une année normale, avec des quantités ordinairement situées entre 63 et 65q/ha. Nous aurions pu nous attendre à de meilleurs résultats compte tenu de l’humidité du printemps». Matthieu Duthu avait opté pour les variétés Salamandre et Étincel, avec une très grande majorité des surfaces dédiée à la première citée. «J’ai arrêté Esterel car elle ne faisait pas mieux que Salamandre. Les résultats que j’entends cette année tendent à me conforter dans mon choix, les résultats sont souvent décevants. Étincel a également souffert, mais je n’en ai fait que sur quatre hectares. D’un point de vue qualitatif, Salamandre limite la casse avec un calibrage approchant 90. Le PS est un peu en-dessous de la moyenne mais les protéines sont plutôt bonnes».
Interrogations pour le blé
Il y a dix jours, Matthieu Duthu avait récolté les trois quarts de son colza. Les rendements variaient alors de 24 à 30q/ha, pour une moyenne de 28q/ha. «Nous serons logiquement en baisse cette année, nous qui pouvons espérer 33, 34 voir 35q/ha. Le colza tend à stagner au fil des ans et ce n’est pas encore cette année que cela changera. En plus, cette culture pose beaucoup de problèmes de désherbage». La fauche du blé, elle, était prévue en fin de semaine dernière. «Comme tout le monde, on le voit beau, voire très beau par endroits... Mais nous allons éviter de nous prononcer sur les rendements avec les résultats catastrophiques que l’on entend dans le département» confie Matthieu Duthu. La variété Arezzo semblait avoir nettement décroché avec la multiplication des maladies : «je compte d’ailleurs arrêter cette variété l’an prochain et faire davantage de Rubisco. Arezzo tenait plutôt bien jusqu’à présent, surtout lors d’années sèches. Il ne faisait pas de rendements extraordinaires mais il se calait tout le temps dans une moyenne assez correcte. Cette année, je pense que ce sera pour moi la plus grosse déception». Les troisième et quatrième variétés de l’assolement de Matthieu Duthu se nomment Fructidor et Nemo : «Fructidor apparaît prometteur mais le développement de cette variété non barbue risque d’être limité chez moi à cause de la pression sangliers. Il semble qu’elle ait assez bien résisté aux maladies, nous verrons bien. Je me teste aussi avec Nemo, ce sera la surprise également». L’agriculteur indique avoir arrêté Compil cette année et ne semble pas regretter son choix compte tenu de l’aspect visuel de cette variété.
Les difficultés se poursuivent
Tout se profile vers une nouvelle année décevante pour Matthieu Duthu. Son orge de printemps ne changera pas la donne même si un rendement de 40q/ha pourrait être préservé : «je ne le pensais pas il y a encore quelques semaines. J’ai même déclenché l’assurance. Dans tous les cas, je serai nettement en-dessous des 50q/ha habituels et des 70q/ha de 2012. Les récoltes ont l’air mauvaises un peu partout dans l’Hexagone. On entend dire que c’est la pire moisson depuis 1976. C’est le cas notamment dans la Beauce, mais je tiens à rappeler que ces secteurs là ont enregistré de très bons résultats ces dernières années. En Côte-d’Or, nous cumulons les difficultés. L’année 2016 ne sera peut-être pas catastrophique dans mon cas personnel, mais dans tous les cas, le résultat ne sera pas assez bon pour rattraper, ne serait-ce qu’en partie, les aléas des précédentes campagnes».
Première parcelle à 47q/ha
Les premiers échos de la plaine ont quelque peu tempéré les espoirs du JA : «le manque d’ensoleillement et les maladies ont sévi ici aussi... La première parcelle d’orges d’hiver a vite confirmé ces craintes avec un rendement de seulement 47q/ha. Heureusement, les résultats ont été un peu moins mauvais par la suite». Après plusieurs parcelles approchant les 60q/ha, la dernière a livré une «belle» surprise à 68q/ha. «Une petite aubaine pour cette campagne» soupire Matthieu Duthu, «pour l’anecdote, cette parcelle était juste en face de celle à 47q/ha. Elle a reçu un peu plus d’azote, environ 20 unités, mais je pense que cette différence de 21q/ha s’explique majoritairement par le précédent. Là, c’était de l’orge de printemps qui n’avait rien donné l’an passé. à mon avis, il restait un peu plus d’azote, celle-ci n’a pas été lessivée. Le précédent de la première parcelle à 47q/ha était du blé». L’agriculteur côte d’orien termine sa moisson d’orge d’hiver sur une moyenne de 60q/ha. «C’est moins pire que la plaine, c’est certain. Mais cela reste en dessous des moyennes que nous pouvons espérer lors d’une année normale, avec des quantités ordinairement situées entre 63 et 65q/ha. Nous aurions pu nous attendre à de meilleurs résultats compte tenu de l’humidité du printemps». Matthieu Duthu avait opté pour les variétés Salamandre et Étincel, avec une très grande majorité des surfaces dédiée à la première citée. «J’ai arrêté Esterel car elle ne faisait pas mieux que Salamandre. Les résultats que j’entends cette année tendent à me conforter dans mon choix, les résultats sont souvent décevants. Étincel a également souffert, mais je n’en ai fait que sur quatre hectares. D’un point de vue qualitatif, Salamandre limite la casse avec un calibrage approchant 90. Le PS est un peu en-dessous de la moyenne mais les protéines sont plutôt bonnes».
Interrogations pour le blé
Il y a dix jours, Matthieu Duthu avait récolté les trois quarts de son colza. Les rendements variaient alors de 24 à 30q/ha, pour une moyenne de 28q/ha. «Nous serons logiquement en baisse cette année, nous qui pouvons espérer 33, 34 voir 35q/ha. Le colza tend à stagner au fil des ans et ce n’est pas encore cette année que cela changera. En plus, cette culture pose beaucoup de problèmes de désherbage». La fauche du blé, elle, était prévue en fin de semaine dernière. «Comme tout le monde, on le voit beau, voire très beau par endroits... Mais nous allons éviter de nous prononcer sur les rendements avec les résultats catastrophiques que l’on entend dans le département» confie Matthieu Duthu. La variété Arezzo semblait avoir nettement décroché avec la multiplication des maladies : «je compte d’ailleurs arrêter cette variété l’an prochain et faire davantage de Rubisco. Arezzo tenait plutôt bien jusqu’à présent, surtout lors d’années sèches. Il ne faisait pas de rendements extraordinaires mais il se calait tout le temps dans une moyenne assez correcte. Cette année, je pense que ce sera pour moi la plus grosse déception». Les troisième et quatrième variétés de l’assolement de Matthieu Duthu se nomment Fructidor et Nemo : «Fructidor apparaît prometteur mais le développement de cette variété non barbue risque d’être limité chez moi à cause de la pression sangliers. Il semble qu’elle ait assez bien résisté aux maladies, nous verrons bien. Je me teste aussi avec Nemo, ce sera la surprise également». L’agriculteur indique avoir arrêté Compil cette année et ne semble pas regretter son choix compte tenu de l’aspect visuel de cette variété.
Les difficultés se poursuivent
Tout se profile vers une nouvelle année décevante pour Matthieu Duthu. Son orge de printemps ne changera pas la donne même si un rendement de 40q/ha pourrait être préservé : «je ne le pensais pas il y a encore quelques semaines. J’ai même déclenché l’assurance. Dans tous les cas, je serai nettement en-dessous des 50q/ha habituels et des 70q/ha de 2012. Les récoltes ont l’air mauvaises un peu partout dans l’Hexagone. On entend dire que c’est la pire moisson depuis 1976. C’est le cas notamment dans la Beauce, mais je tiens à rappeler que ces secteurs là ont enregistré de très bons résultats ces dernières années. En Côte-d’Or, nous cumulons les difficultés. L’année 2016 ne sera peut-être pas catastrophique dans mon cas personnel, mais dans tous les cas, le résultat ne sera pas assez bon pour rattraper, ne serait-ce qu’en partie, les aléas des précédentes campagnes».